- L’information est une donnée, transformée et structurée sous une forme conventionnelle et intelligible pour être insérée dans une dynamique de diffusion et/ou d’échange (pour être communiquée).
- L’information seule n’est pas un savoir. Pour qu’elle le devienne, il lui faut des structures conceptuelles qui la supportent et lui donnent du sens.
- L’information n’est pas neutre. Elle est toujours chargée d’intentions déterminées tant par la volonté consciente de celui qui l’emploie que par sa culture, sa morale, son idéologie, les moyens physiques, institutionnels, les compétences et capacités humaines mises à contribution pour la créer, l’échanger et la diffuser (elle est donc influencée par la communication).
- L’information n’est pas figée. Le temps et le contexte dans lesquels elle est échangée et analysée, peuvent modifier sa valeur et l’interprétation qu’on en donne, de même que les diverses influences évoquées précédemment.
Jean Pascal Perrein a essayé de formaliser ce
qui pouvait définir une information (http://www.3org.com/news/gouvernance_de_linformation/gestion-de-linformation-comment-definir-le-terme-information)
De quoi souffre l'information dans l'entreprise africaine en 2015 ?
L'information reste
encore un privilège, un outil de pilotage de sa structure. Les cadres
dirigeants, n'ont pas encore intégré, l'information comme un outil de travail,
un outil de motivation des groupes, un socle de cohésion social, un
réducteur des conflits, un levier complémentaire de performance. La mise en
valeur de l'information et son exploitation dans l'entreprise exige ainsi, un
nouvel état d'esprit.
L'information ne
circule pas encore dans le logigramme fonctionnel des entreprises faute de
transparence interne et de volonté politique ou individuelle, parfois du fait
des rigidités structurelle, culturelle, organisationnelle ou mentale.
Le cadre de
coproduction de connaissances et de diffusion de l’information souvent mis à
mal par la lenteur dans le développement d’une culture stratégique, un manque
de culture de renseignement économique, une porosité évidente du secret, une
inertie de la direction politique et de l’entreprise, une gestion malhabile de
la prospective.
Nouvelles évolutions de l'environnement et nouveaux paradigmes
Nouvelles évolutions de l'environnement et nouveaux paradigmes
Un jour, lors d’un entretien avec une haute autorité, je fus présenté par
l’un de ses conseillers à ce monsieur, comme étant monsieur Intelligence
Économique de la délégation, ce dernier s’exclama en ces termes : "Intelligence économique, mais c’est de l’insurrection ça…" Pour détecter les menaces et les opportunités de l’environnement de l’entreprise, il
est nécessaire d’avoir un esprit ouvert, d’être curieux et surtout de ne pas
s’enfermer dans ses propres paradigmes. En effet, nous réfléchissons souvent en nous appuyant sur ce que nous pensons être des acquis issus de notre formation
professionnelle, de notre éducation et de nos expériences. Cette pensée qui
nous paraît rationnelle est souvent différente d’un individu à l’autre suivant
son vécu. Toutefois dans la société actuelle, on s’aperçoit que les meilleures
innovations dans un domaine sont souvent issues de la découverte d’individus
dont la spécialisation est autre que celle du domaine donné.
Appuyons nous sur l’exemple de l’inventeur de la montre à quartz, invention
qui fut refusée par toutes les entreprises horlogères, et qui anéanti pourtant
ce monopole Helvétique. Afin d’être « au courant » de toutes les opportunités
et menaces pour son entreprise, il est important de rester ouvert à toutes ses
idées qui sortent de notre conception et de nos paradigmes.
Quelles sont les structures de l'État en charge de la gestion et de la production de
l'information ?
Les organisations publiques
Patrice PASSY 2014
La faiblesse des structures étatiques, couplée à celle du tissu économique
font que seule la présidence de la République gère l'information comme un moyen
d'action politique et timidement économique. Dans ce domaine, trois ministères sont directement concernés : Ministère de l'intérieur, de la Défense et celui de l'Industrie, de l'Économie et du Plan.
Sont aussi concernés : les chambres de commerce, les instituts économiques,
les milieux affairistes, le patronat. La faiblesse des moyens dont dispose l'État,
l'absence de statistiques fiables et la porosité des services de renseignement
privent l'État des systèmes d'analyses et d'informations permettant d'établir
des cadres stratégique et prospective de développement économique.
Les organisations privées
Les
sources internes et externes d’information
Dans l’entreprise :
Administration
Service commercial
Fabrication
Bureau d’étude
|
Chez les partenaires de
l’entreprise :
Clients et fournisseurs
Sous-traitants
Patronat
Groupes professionnels |
|||
Les sources d’information
pour l’entreprise
|
||||
Dans les institutions :
Présidence de la République Ministères Organisations internationales Instituts spécialisés Collectivités locales |
Chez les professionnels de
l’information :
Librairies et bibliothèques Banques de données Consultants et experts |
La deuxième structure qui, du fait de sa configuration actuelle donne à
l'information une valeur marchande est, l’entreprise. L'information
professionnelle est devenue une ressource-clé du développement de certaines
entreprises. Certains secteurs d’activités (banque,
téléphonie, assurances, santé, immobilier, transport…) reconnaissent de
plus en plus à l’information professionnelle un rôle stratégique dans les
processus de décision et de gestion des enjeux informationnels. Il va sans dire
qu'au sein des entreprises, existent bel et bien, des systèmes d'information. Malheureusement ces systèmes traitent uniquement des activités traditionnelles de gestion (facturation,
stock, comptabilité, paie, production) et d'administration. Étant
souvent en situation de monopole, la grande majorité des entreprises africaines,
minorent l’importance de la veille
stratégique, ne tiennent compte que timidement de l'environnement
concurrentiel, ou ont une idée vague de la protection de leur patrimoine
économique ou immatériel et ne disposent enfin que de faibles connaissances concernant la complexité croissante des rapports économiques internationaux pouvant
affecter leur fonctionnement dès la première difficulté. La dernière crise
financière, par exemple, a eu de lourdes conséquences pour l'industrie minière
en RD-Congo, faute d’une « culture d’information » dans ce secteur d’activité, pour anticiper et réagir avec justesse.
Lorsque l'information stratégique existe dans
l'entreprise, seuls quelques spécialistes du trafic d'influence bénéficient
de cette information. N’oublions pas que l’information renforce le pouvoir du
détenteur, à cause de ce que j'appelle le syndrome du "roi des
chiens". Culturellement, l'information ne se partage pas tout comme le
pouvoir, pour la simple raison qu'elle participe au renforcement de l'autorité
du détenteur. Dans les faits cela se traduit par le développement du
trafic d’influence.
Conséquences :
- multiplication des canaux d’information au sein de l’entreprise
- utilisation de l’information comme instrument de pouvoir, effet du cloisonnement entre services
- une démotivation évidente du personnel non associé à l'apport, la production ou la gestion des connaissances
- ralentissement, déformation, concurrence interne vis-à-vis de la diffusion d’information… Or tout processus de valorisation de coproduction des connaissances passe par une vision collective de la finalité de l'information stratégique.
Comment est gérée
l’information en entreprise ?
Il est indéniable que l’information s’impose
progressivement comme un instrument de compétitivité, un outil d'aide à la
décision, une matière première dans la conquête des parts de marchés, une
composante de l'intelligence interculturelle.
Nous déplorons le fait que de
nombreux dirigeants et décideurs africains, plus préoccupés par la conservation
de leur poste et avantages que par la compétitivité de leur entreprise refusent de s’ouvrir à de nouvelles compétences pour partager
l’information. Le partage de l'information favorise pourtant une meilleure rentabilité, une meilleure gestion, une
transparence structurante, une cohésion des équipes, un renforcement de la
culture de l'information.
Car, l’information n’est pas encore perçue comme un
moyen d’action pour agir en interne sur les motivations, un levier
complémentaire de cohésion, de rentabilité et un atout permettant d'agir à l’extérieur pour
influencer tous ceux qui agissent sur l’entreprise (clients,
fournisseurs, concurrents, administrations, citoyens).
1. Le système de gestion du renseignement pratiqué est celui de la centralisation
de l'information, le cloisonnement des services. Le détenteur de l'information ne veut pas
mettre ses informations sur la place publique car, cela est perçu comme une
perte de pouvoir avec un risque évident de perte du pilotage de l'entreprise.
2. Le mode de gestion du renseignement est la diffusion-rétention,
c'est-à-dire qu’en fonction des situations de crise ou selon certains intérêts, quelques éléments sont distillés.
3. La fausse sensation d'être bien renseigné du décideur
africain, est considérée comme une arme, un enjeu du pouvoir, un outil de
pilotage de l'entreprise, une protection contre tous ceux qui en interne
exigent la transparence et des résultats en rapport avec la gestion de son organisation…
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Sylvie ROCHARD
- Responsable de projets et événements
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