lundi 9 janvier 2012

REGARD INTERCULTUREL CROISE :AFRIQUE FRANCOPHONE-FRANCE



Ce que pensent les Français des francophones d'Afrique 
Ce que les francophones d'Afrique pensent des français
Le premier regard interculturel croisé franco-africain
Ceci est un exemple d’une étude de cas que nous abordons avec nos étudiants en management des diversités franco-africaines, en management interculturel en contexte africain, mais aussi en Intelligence économique et intelligence culturelle. Pour synthétiser,  ce regard croisé porte essentiellement ou pour partie sur des caractéristiques françaises et celles listées à partir des grilles simplifiées par pays d’Afrique francophone. En l'espèce il s'agit du :Congo, Centrafrique, Cameroun, Gabon, Côte d’Ivoire, Sénégal, RD Congo. 

Cependant, il est indispensable de dépasser ce regard, quelque soit son intérêt initial dans la prise de conscience croisée des différentes perceptions.

Par Patrice PASSYConsultant-Formateur en Management des Diversités Franco-africaines
 patrice.passy@hotmail.fr  
Le Français vu par les francophones d’Afrique

1 - Le comportement professionnel
Logique (art du raisonnement), abstrait, attaché à ses « principes », complique les choses simples…Craint le changement et le risque de perdre son statut et ses privilèges (dont il ne parle pas mais qu’il compare secrètement avec ceux de ses collègues et concurrents).
Rigide, il est souvent difficile à diriger lorsqu’on l’a comme collaborateur: négatif, plaintif, exigeant, souvent insatisfait. Il a du mal à construire des alliances.
Préfère l'intelligence à l’efficacité.

2 - Comportement en réunion
Respecte peu les ordres du jour.  Souvent en retard…ou part en avance. Préparation insuffisante des dossiers, les dossiers ne sont pas toujours explicites lors des présentations. 
Débat sur les opinions, très peu sur les faits.

3 - Style managérial et relation au pouvoir
S’identifie à sa fonction, est attaché à son statut, fait primer le maintien de ce statut sur les intérêts de son entité d’appartenance: il sait alors être conciliant.
Prêt à critiquer sa propre hiérarchie. Fasciné par le pouvoir mais indiscipliné.
Décide peu et fait « remonter » nombre de dossiers. Agit et décide peu, développe peu le goût du risque. Manque de constance.
Respect de la fonction marquée, formalisme et distance hiérarchique élevés.
 
Le Français vu par les Africains francophones


4 - Comportement relationnel
Méfiance a priori, de tous: il craint toujours de « se faire avoir ». Préfère travailler avec « ses alliés » à la recherche desquels il consacre toujours une partie de son temps. Il construit ses liens dans le couloir et au restaurant.
 
Sensible à la critique, voire détruit par elle : affectif. Apprécie qu’on l’ » aime ». Considère qu’il est « trahi » lorsqu’on cesse de le « soutenir » dans les projets qu’il défend.
 
5 - Comportement de dialogue
Cherche à faire valoir ses idées et à défendre ses principes, n’écoute pas, interrompt. Argumente et contredit. Sourit peu.
Veut essentiellement avoir raison. Pour obtenir ce que l’on veut avec un français, il faut lui dire « qu’il a raison, admirez son intelligence et lui laisser le dernier mot »…
 
6 - Style orateur
Formel et « beau parleur »: un grand art du discours illustratif de sa « culture ».
Un français doit être cultivé, sinon, à quoi servirait d’être cultivé ? Préfère les arguments aux faits : la théorie est juste si elle est logique.

7 - Comportement social
 
Privilégie la qualité de la vie: ses vacances, sa maison, sa voiture, sa retraite, « les ponts », les bons petits plats, les grands vins (français, cela va de soi), les restaurants…Un « bon vivant » qui n’apprécie que les « bons vivants ». Avec qui, il faut être « bien élevé », mais cela veut dire quoi ? 
Attend beaucoup des « autres », de l’entreprise, de l’Etat…

8 - Comportement en contexte interculturel
Souvent arrogant. Les « Africains » ne valent jamais un Français. Aime donner des leçons (de morale, de politique, de vie, de cuisine).
N’aime pas être contredit techniquement par un africain. Le français est très allergique à la concurrence des « Autres » dans son « pré-carré ».
Faible tolérance de l’incertitude, de l’ambiguïté, de l’incertitude, de l’imprévisible et de la différence...
Produit trop de papiers, souffre d’une réunionite prononcée sur un même sujet, décide peu et n’aime pas assumer  la responsabilité de ses actes.
Forte conscience de l’identité personnelle et culturelle, sens de l’humour.
L’hypocrisie est érigée en règle de savoir-vivre, ne pas tout dire pour ne pas blesser l’autre.
Incapable de tenir un échange social basique.
Il vit pour travailler.
Les affaires sont conduites avec les étrangers sans état d’âme.

L’Africain francophone vu par le Français

1 - Le comportement professionnel
Logique (bonne intelligence humaine), abstrait, il n’aime pas les procédures, cherche avant tout à les contourner. Ne s’intéresse qu’aux bénéfices à tirer d’une entreprise. L’entreprise sert à résoudre ses problèmes, le travail n’est pas une source d’épanouissement personnel.  S’ennuie vite lorsqu’on aborde les questions « générales », seul le  « comment », retient son attention.
 
Facile à diriger lorsqu’on la comme collaborateur, à la seule condition d’avoir des procédures claires et contraignantes.
La loyauté envers les individus prévaut sur celle envers l’organisation

2 – Comportement en réunion
A une gestion souple du temps et de l’espace, cela pose un problème dans le respect de l’ordre du jour, la gestion des priorités, le respect du temps de parole. Très souvent en retard, il n’a aucun problème à terminer tard sa réunion. 
Débat sur les opinions et très peu sur les faits.

3 - Style managérial et relation au pouvoir
Personnalise sa fonction, est attaché à son statut, conscience aiguë du statut et du pouvoir, distance hiérarchique élevée. 
Fait de la retention-diffusion de l’information. Communique peu. Fasciné par le pouvoir, il rêve souvent d’être à la place du chef. D’ailleurs, le bon chef est celui qui sait écouter, et régler ses « cas sociaux ». Allergique à la rigueur et au contrainte, mais aime être dirigé. 
Décide et propose peu, plaintif et attentiste. Agit et décide lentement. Déteste les conflits, recours à la médiation, arbitre peu et négocie beaucoup. 

4 – Comportement relationnel
Très confiant d’entrée de jeu : naïveté ? Les difficultés interpersonnelles le préoccupent beaucoup, se laisse envahir par la gestion des « cas sociaux » de ses collaborateurs.
Gère mal l’incertitude, ce qui l’oblige à développer des rapports de confiance et/ou s’entourer des « siens ». L'inconnu l'annihile.
Sensible à la critique, voire détruit par elle : émotif, apprécie les marques de considérations et de respect.
 
L'ancien dans l'entreprise est respecté, son expérience est sollicitée. 

L’Africain francophone vu par le Français

5 - Comportement de dialogue
 
Très positif mais aussi très direct, sous le prétexte de dire la vérité, il peut être blessant.
Soit se contredit dans une phraséologie nébuleuse, soit ne prend aucune précaution oratoire.
 
Communication centrée sur la relation émotionnelle, démonstrative. Importance du langage non verbale (la gestuelle, le regard, attitude générale…)  le contact du regard peut ou ne pas être recherché.
 
6 - Style orateur
 
Élever la voix peut être le signe du fort intérêt pour un sujet qui suscite la « passion ». Cela est aussi selon les circonstances l’entrée en conflit ouvert.
 
Sourit souvent.
 
L’Africain francophone privilégie la métaphore, l’analogie, la globalité.
 
L’abstraction tout comme un français est valorisée quelques fois au détriment de la mesure et de la méthode qu’on retrouve chez les anglo-saxons.
 
7 - Comportement social
 
Entretient des relations professionnelles superficielles. On le croit ouvert, mais c’est une attitude sociale. S’implique peu dans les difficultés des individus hors son cercle familial ou communautaire.
 
Ne s’intéresse pas vraiment à la sphère professionnelle, à l’inverse s’intéresse à la gestion des « cas sociaux » des autres.
 
Se mobilise faiblement pour les causes sociales, faible culture de combat pour la défense de ses intérêts (collectifs ou particuliers).
 
Est prisonnier de la pluralité des systèmes de médiation dans son univers mental, à tendance à recourir au passé.
 
8 - Comportement en contexte interculturel

Ouverture d’esprit, curiosité culturelle, attitude positive,  souplesse adaptabilité face à l’incertitude.
 
Adore le « modèle français », ne reconnaît de la valeur et ne s’appuie dans ses pratiques que sur le « modèle français » qui est le maître étalon de ses appréciations et jugements.
 
Goût du contact, aptitude relationnelle et de « réseau », sait faire preuve de patience, bonne capacité de faire primer le style de communication de son interlocuteur sur le sein propre. 
 
Capable de tenir un échange social basique. Il travaille pour vivre.

Les Affaires sont basées sur la confiance, il faut connaître ses partenaires avant de travailler avec eux, d’où l’obligation de l’interconnaissance.
    
    L’oralité et l’importance du système informel ont un impact lourd dans la mise en place des systèmes de gestion, du respect des procédures, et de la pratique de la transparence. 

  Pour les prochaines sessions de formation sur Paris, merci de nous contacter 
   
   Tel : 0033966124704  Email : patrice.passy@hotmail.fr 
 
   Présentation de l'intervenant
 

Patrice PASSY
Professionnel de l’Intelligence stratégique et de la Communication d’influence, depuis 2002 il a crée et dirige M.I.Q Conseil, un cabinet conseil spécialisé en Intelligence Économique, en Management des organisations, et Management interculturel. Riche de sa double culture franco-congolaise, il a élaboré et assure depuis 2007, des sessions de formation et séminaires de gestion des problématiques interculturelles franco-africaines à Cotonou, à Paris, Bruxelles.  Il est par ailleurs chargé de cours dans des écoles de commerce en Ile de France à savoir : DGC et ISEAM.

DGC - MBA 1 & 2 spécialité Administration des Entreprises – ISEAM - Marne La Vallée/Paris -3ème cycle / Msa 2 - Intelligence Économique et Compétitivité de l’Entreprise.

Il est consultant expert auprès des acteurs publics en Afrique Centrale.

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mercredi 4 janvier 2012

Flatter la Chine sur le « rachat de l'Europe »

Flatter la Chine sur le « rachat de l'Europe »
« Cela pourrait ressembler à un voyage organisé par quelque tour-operator mais de Göteborg à Varsovie, de Berlin à Athlone, du Pirée à la vallée du Douro, l'on retrouve des dirigeants chinois publics et privés (le sont-ils réellement ?) pour signer des contrats, conventions et autres accords de partenariat. Les uns permettent le rachat de Volvo, les autres instaurent des relations privilégiées dans le domaine de la production du cuivre ou de la machine-outil, quand les troisièmes entérinent des partenariats financiers renflouant, qui des armateurs, qui des Etats recherchant aussi ardemment qu'urgemment des liquidités pour boucler leurs fins de mois. »



 
La citation ci-dessus fait partie de l'article intitulé Pourquoi la Chine veut-elle racheter l'Europe ? publié par Marianne 2 le 26 décembre. Selon le magazine, la Chine a trois objectifs lorsqu'elle aide les pays de la zone euro. Premièrement, elle cherche à préserver la situation financière de la région qui est le premier débouché des exportations chinoises dans le monde et son second partenaire commercial. Deuxièmement, elle veut rallier l'Union européenne à sa cause sur la question du yuan, pour s'assurer une bienveillance lui permettant de continuer à sous-évaluer sa monnaie et donc à exporter massivement. Troisièmement, elle souhaite diversifier ses placements en achetant plus d'avoirs libellés en euros et non en dollars.


La Chine s'apprête à racheter quatre à cinq milliards d'euros de la dette portugaise. Elle contribuera à hauteur de 15,5 milliards d'euros dans les capitaux de 250 milliards levés par le FMI (Fonds monétaire international) dans le but de lutter contre la crise de l'euro. De plus, la Chine a accru ces dernières années ses investissements dans plusieurs pays européens, notamment dans des projets relatifs aux ports grecs, ponts en Serbie, autoroutes en Pologne, réseau d'énergie en Roumanie et au secteur maritime portugais.

La Chine a dépassé les États-Unis en matière de rachat de dettes des pays de la zone euro et d'investissements en Europe. Cependant, ces initiatives chinoises ne sont pas applaudies. Par exemple, la Chine est le quatrième plus grand investisseur en Allemagne. Elle a 660 sociétés à Nordrhein-Westfalen, la plus grande région d'investissements chinois en Europe. Mais l'Allemagne se sent menacée par ces fonds. Un attaché allemand de l'Union européenne a même lancé un avertissement : « La Chine rachète l'Union européenne et nous, Européens, vendons notre âme ».

Cette inquiétude montre que certains pays occidentaux ont l'habitude de semer la confusion auprès du public. Ils espèrent que la Chine aidera la zone euro à sortir de la crise financière, tout en fustigeant la présence accrue de la Chine en Europe.



Bien sûr, les causes de cette contradiction sont très complexes, mais l'idée principale est de spéculer sur un duo gagnant d'utilisation et de rejet de la Chine. Ils appliquent une double politique, dont la conséquence directe est l'impossibilité d'une coopération bilatérale approfondie. Les crises cycliques caractérisées par la stabilité, l'instabilité, et le retour à la stabilité existent depuis toujours, résultant parfois en conflits partiels. Par exemple, certains pays européens renforcent leur coopération économique avec la Chine en attendant des investissements chinois, et simultanément, critiquent le pays sur la question des droits de l'homme.

Ainsi, encourager la Chine à racheter de la dette européenne est une stratégie des pays occidentaux menée en flattant la Chine, tout en brandissant pour l'opinion publique la menace chinoise. L'achat massif de dettes de la zone euro et l'augmentation des investissements chinois en Europe conduiront leurs préoccupations sur le renforcement de la puissance économique de la Chine.

Par conséquent, du point de vue chinois, il est judicieux d'investir en Europe, mais il n'est pas nécessaire de résoudre les problèmes des Européens. Pour le moment, la plus importante responsabilité du gouvernement chinois est de développer le pays et d'assurer à ses habitants, qui représentent un cinquième de l'humanité, une vie relativement aisée d'ici 2020.

Source: China.org.cn

lundi 2 janvier 2012

MEILLEURS VOEUX 2012


Par ce message, je veux vous remercier pour votre temps, vos encouragements, nos échanges, vos critiques et contributions.  
Bonne Année 2012.            

Patrice PASSY