jeudi 27 août 2015

RÔLE ET ENJEUX DE L’INFORMATION STRATÉGIQUE DANS LES ENTREPRISES PRIVÉES et PUBLIQUES AFRICAINES

Qu'est-ce que c'est l'information ?
  • L’information est une donnée, transformée et structurée sous une forme conventionnelle et intelligible pour être insérée dans une dynamique de diffusion et/ou d’échange (pour être communiquée).
  • L’information seule n’est pas un savoir. Pour qu’elle le devienne, il lui faut des structures conceptuelles qui la supportent et lui donnent du sens.
  • L’information n’est pas neutre. Elle est toujours chargée d’intentions déterminées tant par la volonté consciente de celui qui l’emploie que par sa culture, sa morale, son idéologie, les moyens physiques, institutionnels, les compétences et capacités humaines mises à contribution pour la créer, l’échanger et la diffuser (elle est donc influencée par la communication).
  • L’information n’est pas figée. Le temps et le contexte dans lesquels elle est échangée et analysée, peuvent modifier sa valeur et l’interprétation qu’on en donne, de même que les diverses influences évoquées précédemment.
Jean Pascal Perrein a essayé de formaliser ce qui pouvait définir une information (http://www.3org.com/news/gouvernance_de_linformation/gestion-de-linformation-comment-definir-le-terme-information)
De quoi souffre l'information dans l'entreprise africaine en 2015 ?

L'information reste encore un privilège, un outil de pilotage de sa structure. Les cadres dirigeants, n'ont pas encore intégré, l'information comme un outil de travail, un outil de motivation des groupes, un socle de cohésion social, un réducteur des conflits, un levier complémentaire de performance. La mise en valeur de l'information et son exploitation dans l'entreprise exige ainsi, un nouvel état d'esprit.

L'information ne circule pas encore dans le logigramme fonctionnel des entreprises faute de transparence interne et de volonté politique ou individuelle, parfois du fait des rigidités structurelle, culturelle, organisationnelle ou mentale.

Le cadre de coproduction de connaissances et de diffusion de l’information souvent mis à mal par la lenteur dans le développement d’une culture stratégique, un manque de culture de renseignement économique, une porosité évidente du secret, une inertie de la direction politique et de l’entreprise, une gestion malhabile de la prospective.

Nouvelles évolutions de l'environnement et nouveaux paradigmes

Un jour, lors d’un entretien avec une haute autorité, je fus présenté par l’un de ses conseillers à ce monsieur, comme étant monsieur Intelligence Économique de la délégation, ce dernier s’exclama en ces termes : "Intelligence économique, mais c’est de l’insurrection ça…" Pour détecter les menaces et les opportunités de l’environnement de l’entreprise, il est nécessaire d’avoir un esprit ouvert, d’être curieux et surtout de ne pas s’enfermer dans ses propres paradigmes. En effet, nous réfléchissons souvent en nous appuyant sur ce que nous pensons être des acquis issus de notre formation professionnelle, de notre éducation et de nos expériences. Cette pensée qui nous paraît rationnelle est souvent différente d’un individu à l’autre suivant son vécu. Toutefois dans la société actuelle, on s’aperçoit que les meilleures innovations dans un domaine sont souvent issues de la découverte d’individus dont la spécialisation est autre que celle du domaine donné. 

Appuyons nous sur l’exemple de l’inventeur de la montre à quartz, invention qui fut refusée par toutes les entreprises horlogères, et qui anéanti pourtant ce monopole Helvétique. Afin d’être « au courant » de toutes les opportunités et menaces pour son entreprise, il est important de rester ouvert à toutes ses idées qui sortent de notre conception et de nos paradigmes. 


Quelles sont les structures de l'État en charge de la gestion et de la production de l'information ?


 Les organisations publiques
Patrice PASSY 2014

La faiblesse des structures étatiques, couplée à celle du tissu économique font que seule la présidence de la République gère l'information comme un moyen d'action politique et timidement économique. Dans ce domaine, trois ministères sont directement concernés : Ministère de l'intérieur, de la Défense et celui de l'Industrie, de l'Économie et du Plan.

Sont aussi concernés : les chambres de commerce, les instituts économiques, les milieux affairistes, le patronat. La faiblesse des moyens dont dispose l'État, l'absence de statistiques fiables et la porosité des services de renseignement privent l'État des systèmes d'analyses et d'informations permettant d'établir des cadres stratégique et prospective de développement économique. 

Les organisations privées

Les sources internes et externes d’information


Dans l’entreprise :
Administration
Service commercial
Fabrication
Bureau d’étude

Chez les partenaires de l’entreprise :
Clients et fournisseurs
Sous-traitants
Patronat
Groupes professionnels




Les sources d’information pour l’entreprise




Dans les institutions :
 Présidence de la République
 Ministères 
 Organisations internationales
 Instituts spécialisés
 Collectivités locales 

Chez les professionnels de l’information :
 Librairies et bibliothèques
 Banques de données
 Consultants et experts

La deuxième structure qui, du fait de sa configuration actuelle donne à l'information une valeur marchande est, l’entreprise. L'information professionnelle est devenue une ressource-clé du développement de certaines entreprises. Certains secteurs d’activités (banque, téléphonie, assurances, santé, immobilier, transport…) reconnaissent de plus en plus à l’information professionnelle un rôle stratégique dans les processus de décision et de gestion des enjeux informationnels. Il va sans dire qu'au sein des entreprises, existent bel et bien, des systèmes d'information. Malheureusement ces systèmes traitent uniquement des activités traditionnelles de gestion (facturation, stock, comptabilité, paie, production) et d'administration. Étant souvent en situation de monopole, la grande majorité des entreprises africaines, minorent l’importance de  la veille stratégique, ne tiennent compte que timidement de l'environnement concurrentiel, ou ont une idée vague de la protection de leur patrimoine économique ou immatériel et ne disposent enfin que de faibles connaissances concernant la complexité croissante des rapports économiques internationaux pouvant affecter leur fonctionnement dès la première difficulté. La dernière crise financière, par exemple, a eu de lourdes conséquences pour l'industrie minière en RD-Congo, faute d’une « culture d’information » dans ce secteur d’activité, pour anticiper et réagir avec justesse.

Lorsque l'information stratégique existe dans l'entreprise, seuls quelques spécialistes du trafic d'influence bénéficient de cette information. N’oublions pas que l’information renforce le pouvoir du détenteur, à cause de ce que j'appelle le syndrome du "roi des chiens". Culturellement, l'information ne se partage pas tout comme le pouvoir, pour la simple raison qu'elle participe au renforcement de l'autorité du détenteur.  Dans les faits cela se traduit par le développement du trafic d’influence.

Conséquences :
  • multiplication des canaux d’information au sein de l’entreprise
  • utilisation de l’information comme instrument de pouvoir, effet du cloisonnement entre services
  • une  démotivation évidente du personnel non associé à l'apport, la production ou la gestion des connaissances
  • ralentissement, déformation, concurrence interne vis-à-vis de la diffusion d’information… Or tout processus de valorisation de coproduction des connaissances passe par une vision collective de la finalité de l'information stratégique.
Comment est gérée l’information en entreprise ?


Il est indéniable que l’information s’impose progressivement comme un instrument de compétitivité, un outil d'aide à la décision, une matière première dans la conquête des parts de marchés, une composante de l'intelligence interculturelle. 

Nous déplorons le fait que de nombreux dirigeants et décideurs africains, plus préoccupés par la conservation de leur poste et avantages que par la compétitivité de leur entreprise refusent de s’ouvrir à de nouvelles compétences pour partager l’information. Le partage de l'information favorise pourtant une meilleure rentabilité, une meilleure gestion, une transparence structurante, une cohésion des équipes, un renforcement de la culture de l'information. 

Car, l’information n’est pas encore perçue comme un moyen d’action pour agir en interne sur les motivations, un levier complémentaire de cohésion, de rentabilité et un atout permettant d'agir à l’extérieur pour influencer tous ceux qui agissent sur l’entreprise (clients, fournisseurs, concurrents, administrations, citoyens). 

Les experts de DB CONSEILS ont rencontré les difficultés suivantes sur le terrain africain :

1. Le système de gestion du renseignement pratiqué est celui de la centralisation de l'information, le cloisonnement des services. Le détenteur de l'information ne veut pas mettre ses informations sur la place publique car, cela est perçu comme une perte de pouvoir avec un risque évident de perte du pilotage de l'entreprise.

2. Le mode de gestion du renseignement est la diffusion-rétention, c'est-à-dire qu’en fonction des situations de crise ou selon certains intérêts, quelques éléments sont distillés.

3. La fausse sensation d'être bien renseigné du décideur africain, est considérée comme une arme, un enjeu du pouvoir, un outil de pilotage de l'entreprise, une protection contre tous ceux qui en interne exigent la transparence et des résultats en rapport avec la gestion de son organisation…
  
Une question ? Une commande ? Un projet d'externalisation ou d'implantation ?

Sylvie ROCHARD - Responsable de projets et événements
37 rue des Mathurins 75008 PARIS - France
Secrétariat +33 (0)1 41 06 40 32  

COMMENT BÂTIR VOTRE AVANTAGE CONCURRENTIEL DANS VOTRE DOMAINE  D’ACTIVITE ?
La prochaine livraison

Aucun commentaire: