L’histoire des
legs générationnels en débat dans toute l’Afrique francophone
Cette analyse est un extrait de mon livre en cours de rédaction. Elle a été amplifiée suite à une interpellation lors d’un échange avec les étudiants de l'UNIKIN à Kinshasa. J'affirmais en substance qu’il y a des inégalités de destin entre les
générations en Afrique. Du coup tout le débat a tourné autour de la question
du legs générationnel de nos aînés en Afrique, avec un focus sur l'Afrique francophone.
Je vais donc me permettre de définir ce que c'est une génération, « Une génération est un concept
sociologique utilisé en démographie pour désigner une sous-population dont les
membres, ayant à peu près le même âge ou ayant vécu à la même époque
historique, partagent un certain nombre de pratiques et de représentations du fait
de ce même âge ou de cette même appartenance à une époque ». Au cours de ce vif échange, des étudiants étaient opposés à la notion de « destin des générations » comme l’a souligné Louis
Chauvel dans son livre éponyme, lui qui s’inquiète de l’horizon bouché de la
jeunesse.
Les conclusions de cette discussion m'ont donné envie d’échanger avec les internautes sur le
legs générationnel de nos aînés. Plusieurs questions furent abordées, les trois premières portaient sur:
- Face à la paupérisation collective, quelle est la part des responsabilités de nos aînés ?
- Avons-nous subi un héritage ou reçu une transmission de nos aînés ?
- Comment gérer nos transmissions et héritages trans-générationnels ?
Je constate que le contenu de ce qui a été transmis depuis
les indépendances influence, la transmission psychique et impacte nos logiques de
penser, d’agir et d’être. On y reconnaît des héritages lourds parfois
dommageables bien qu’en général, ils soient porteurs de valeurs, de savoirs,
d’instruments pour affronter l’existence. Je reconnais que la transmission
psychique est un processus complexe, qui dépend autant de celui qui transmet,
souvent un ascendant, que de celui qui la reçoit, son descendant. Ce dernier va
la prendre en charge, et en être finalement transformé.
Ici je vais compter le passage du temps à l’aide des générations, mais à combien d’années équivaut
une génération ?
Notre connaissance de la moyenne d’une génération est un fait
notoire, nous savons qu’elle équivaut à environ 25 ans ; de la naissance d’un
parent à la naissance d’un enfant, bien que le nombre d’années varie selon le cas.
De plus, nous acceptons aussi de façon générale que le nombre d’années d’une
génération était plus proche de 20 ans à une ancienne époque, quand les hommes
se reproduisaient plus jeunes et que l’espérance de vie était plus courte. En généalogie, l’âge d’une génération sert principalement à
vérifier la validité d’une preuve. En revanche, les chercheurs découvrent, aujourd’hui, que les faits diffèrent de ce que nous avons toujours supposé ; les
générations sont possiblement plus longues que ce que les estimations
précédentes indiquaient.
En Afrique l’on
parle de plus en plus de multi-générations: de quoi s’agit-il ?
Quelques extraits du livre...En Afrique francophone, sous
les effets combinés du changement démographique, de l’allongement de
l’espérance de vie et de l’apparition de nouvelles possibilités économiques[1], les attentes des peuples se
modifient, tout comme les relations entre les générations.
"Le mot "" génération
"" est l'un des plus rebattus en Afrique francophone au point de lui
faire perdre tout sens. Pourtant, il est impossible de penser sans le mot
génération, les enjeux du vivre et de l’agir ensemble (transmission d’héritage
politique, de la culture stratégique, d’une pensée stratégique, vision du
monde, la famille, etc...) de l’Afrique. En revenant aux définitions du mot, dans
le contexte de cette contribution, nous pouvons concevoir comment les
générations traitent singulièrement les trois aspects centraux de l’Afrique
francophone :
- Comment s'est construite la
coproduction du pathétique africain par nos aînés avec les colons ?
- Comment nous sommes-nous appropriés la décolonisation ainsi que les modes de socialisation et d'intégration importés ?
- Pourquoi les anciens ont laissé faire, la désintégration
du modèle d’organisation et de gestion des entités anciennes ?
- Avons-nous une justice entre les générations ?
- Quel est l’héritage des anciens dont on constate le manque crucial d’intelligence et de courage politiques depuis plus de 55 ans ?
La recherche sur les
activités intergénérationnelles en Afrique francophone est le parent pauvre des
sciences sociales et des sciences politiques. Très peu ont analysé l’impact des
choix politique, économique, psychologique, linguistique, ainsi que l’échec des
générations précédentes et leurs conséquences sur les générations futures. Notre
écologie humaine[2]
n’est pas sortie indemne des différentes agressions subies, importées ou imposées.
La
question de la transmission intergénérationnelle est indissociable d’une
compréhension des conséquences du formatage mentale, psychique, liées à la
structuration mentale et au comportement des africains en général et des hommes
politiques en particulier. Or l’impact néfaste à court et long terme d’une
telle histoire est maintenant clairement établi tant sur le plan psychologie,
psychiatrique, sociologique, culturel et politique.
Le temps
pathétique africain est la démonstration de cette transmission
intergénérationnelle. Il a été démontré que le vécu précoce de mauvais
traitements s’accompagne d’un risque accru pour la victime de difficultés
émotionnelles sérieuses au cours de l’enfance et à l’âge adulte, incluant des
troubles de l’estime de soi, de l’identité, de positionnement, de la dissociation,
de l’impulsivité et des difficultés relationnelles significatives. Comme je
disais aux étudiants à Kinshasa, vous n’avez pas perdu de vue, je l’espère en
tout cas, que les troubles de la personnalité, par voie de conséquence, les
générations successives d’hommes politiques en Afrique francophone sont aux
prises avec des difficultés non négligeables dans leur rôle gestionnaire de la
cité et, ont transmis depuis les indépendances une certaine part de leur
vulnérabilité au peuple.
Les activités
intergénérationnelles sont de toutes les sociétés et de tous les temps. Elles
amènent les membres de différentes générations à interagir et à s’apprécier. Cette
synergie permet aux élites et aux forces vives de tirer plein avantage des
caractéristiques uniques et des erreurs de chaque génération. Au cours des
évolutions des sociétés africaines, des questions laissées en lisière par les
« anciens » sont de plus en plus exhumées en 2015 par la jeunesse.
Il
est courant d’entendre dans les cabinets ministériels, les jeunes conseillers poser
la question suivante aux générations d’hommes politiques précédentes :
- Qu’avez-vous fait
pour que l’Afrique se retrouve dans une situation aussi calamiteuse ?
- Comment
expliquez-vous que 55 ans après, la plus part des pays pétroliers
africains n’aient pas leur propre académie du pétrole, Académie du bois
pour le bassin du Congo, Institut du fleuve Congo par exemple ?
- Pourquoi les cycles des aspirations limitées des peuples ont-ils métastasé et accéléré la fabrique des pauvretés en Afrique francophone ?
La coproduction de la maîtrise de l’économie de la connaissance passe par une symbiose
intergénérationnelle en vue de contribuer au développement d’une « culture des essentiels
africains ». A ce jour, il y a césure entre les générations qui oblige
les « anciens » à émerger de leur léthargie intellectuelle éclatante
au risque d’être emporté par le changement de l’espérance qui s’annonce. Une
césure due principalement à l’inorganisation de la transmission lors des
crises de transitions pénibles qui ont eu lieu dans ce monde où la confiance et
l’espérance sont de plus en plus « inactuelles ». Les « cycles des aspirations limitées», depuis les années 80, ont généré une
prolétarisation massive des souffrances, en dépossédant les individus de leurs
savoirs (transmis de génération en génération). Ces cycles ont distendu les
liens entre les générations. J’en ai recensé 4 selon les
époques avec leurs forces et lacunes.
1. La génération silencieuse ou la génération
des enterrements 1900-1946
2. La génération des affranchis
1947-1962
3. La génération de l’obéissance passive de
1960 à 1980
4.
La
génération du millénaire de 1990 à 2050
Il s’agit des quatre générations ayant en
conflit l’évaluation, la gestion et l’héritage de la colonisation puis de la
décolonisation, le bilan de l’État
franco-africain, la revue des contrats léonins passés, présents, la vision de
l’Afrique francophone nouvelle, le sens à donner à nos actions et la place dans
le monde. Le domaine d’investigation de ce conflit est la qualité des réponses
apportées par les anciens pendant la phase critique de réinitialisation
générale du « moi africain »
après la colonisation.
D’un
côté, les trois générations précédentes ont produit des réponses immédiates aux
contraintes et exigences de la colonisation et de la décolonisation en réaction
à des chaînes causales d’événements, ce qui suppose une organisation collective
(qui a fait défaut) et une forte
codification des gestes et des façons de faire (dont la cohérence nous échappe à ce jour).
D’un autre côté, ils ont créé du sens en
analysant et en interprétant les événements non seulement dans leurs résultats matériels
immédiats, mais dans la complexité et l’ambiguïté de la réalité africaine post
coloniale.
Cela leur a donné (les acteurs de l’époque) l’avantage rassurant d’être opératoires dans
le court terme (le choix de la langue
française comme langue officielle des pays de la zone franc lors des
« indépendances » par exemple); mais n’ont pas apporté des
réponses codifiées qui exigent au contraire un effort de pensée critique, d’adaptation
et d’innovation face à l’incertain de la « nouvelle République » et
au « corset post colonial » mis en place par l’ex puissance coloniale.
D’où l’inorganisation du sentiment d’appartenance et la crise des
transmissions, qui n’a pas permis le maintien des pratiques ancestrales du don,
du troc, de la confiance communautaire dans les relations interpersonnelles et
le « partage des connaissances ».
Je serai peu enclin aux
jugements de ces générations précédentes, car des pans entiers des réalités
ayant constitué le cadre d’exécution des faits relèvent encore des secrets d’État.
Mais aussi, fautes d’études scientifiques centrées sur l’examen de l’agir et du vivre ensemble
des anciens colonisés. Une observation empirique permet de relever tout de même ce qui suit.
La génération des
enterrements de 1900 à 1946.
C’est la génération ayant fait l’expérience de l’État colonial, de
la puissance coloniale, celle des cobayes de la mission de civilisation
française. Celle des travaux forcés, nouvelle version de l’esclavage et de
l’impôt colonial. Cette génération a tout accepté, la mort de son être, de son
âme, esprit, identité, de sa personnalité, en clair une génération d’enterrement
tout enterré dans le silence pour reconnaître sa défaite et ses incapacités. Cette
génération est la fameuse chair à canons des allemands durant les deux guerres
mondiales. Celle qui sans rancune, a, en retour participé activement à la
délivrance de la France du joug nazi. Cette génération à qui la France n’a
jamais dit merci, ni reconnu les droits de celle-ci pour les services rendus. Elle
portait à dos d’hommes des bateaux des colons, des colons, des voitures, des
meubles, les épouses de colons les luxuriantes forêts du bassin du Congo. Elle
a construit des routes, des ponts, des immeubles, des aéroports, des chemins de
fers, cette génération a bâti et posé les fondements dans le silence des soumis
et des vaincus l’Afrique post coloniale.
La colonisation n’a rien
construit, elle a plus déconstruit mais, cette génération s’est servie des
techniques et de ses moyens pour se construire et construire dans l’adversité
des travaux forcés et la férocité du colon. Cette génération est apparue et a disparu en silence, elle a été décimée par la brutalité des travaux forcés qui
n’étaient qu’un esclavage déguisé. Elle a porté haut et fort les couleurs
africaines. Elle était sans voix, sans considération, mais est demeurée digne,
fière et forte. Debout sous le soleil, dans les plantations d’hévéa, des
bananes, elle a attendu la liberté sans la connaitre, elle a entendu des mots
venus d’ailleurs dont la signification lui échappait et la complexité encore
plus étrangère. Celle-ci est la génération qui a percée le long tunnel vers le
nouvel horizon africain. Sans aide, sans guide, dans l’obscurité des
obscurantismes de l’époque, dans le magma des ignorances et croyances, dans la
violence des soumissions imposées, elle a cru en elle et à son étoile.
L’Afrique appartient à nos
ancêtres et le demeurera. Elle a eu le courage de mourir au front,
d’impressionner l’Autre, de lui sauver la vie. Elle aidé le français à changer
son regard sur l’Africain. Elle fait la démonstration de son courage, de son
abnégation, de sa capacité d’adaptation. Dans la souffrance des chaines et des
fouets, des canons et balles, elle savait ce qu’elle voulait, elle a créé les
conditions d’existence et d’émergence pour les générations futures, elle a
refusé de payer l’impôt, créer des poches de résistances face à la machine
coloniale, en silence elle savait être fière, digne devant la mort, puissante
devant son destin et organisait au mieux ses résistances intérieures…
La génération
des affranchis de 1947 à 1962
Celle qui est née des
besoins des indépendances, mais est demeurée en dehors de toute logique
d’indépendance. Celle à qui la France coloniale a cédé des droits de concession
et de gestion dans sa zone d’influence. La France a décidé, dès 1944 avec le
discours du général De Gaulle à Brazzaville (à
l’époque capitale de la France libre), de céder certains pouvoirs au
gouverneur de l’époque, puis de manière évolutive vers l’élite locale dès 1958.
Celle-ci est donc pour moi la génération de la démarcation. Celle qui n’a pas
su assurer la survie culturelle, la cohésion nationale, ethnique ou
communautaire des afriques pendant les luttes de libération nationale. Cette
génération, qui a héritée des anciens, à préférer s’affranchir des espérances
africaines pour mieux se blottir dans les pinces acérées des intérêts français.
Elle n’a été pas consciente du rôle pilote que lui a confié l’histoire
africaine à savoir : concevoir et transmettre les disponibles africains
pour un monde des possibles endogène.
Cette génération s’est précipitée à prendre
« l’indépendance » sans théoriser son contenu ni codifier les outils
et moyens pour le demeurer. Les acteurs politiques n’ont pas vu plus loin que
leurs intérêts limités, elle n’a pas compris que sorti de son village pour
embrasser les complexités de la création sui-generis d’un État, il lui fallait
garder à l’esprit ses malformations congénitales, ses multiples handicaps de naissance, et un sens
aigu de la cohésion nationale, une bonne définition du périmètre des intérêts
stratégiques des États et des avenirs. En intégrant le concert des nations,
cette génération prenait part aux destinées d’une Afrique aux malformations
congénitales multiples. L’arrivée des États africains correspondait à une prise
de possession des pouvoirs aux concours volontairement non définis par la France
(les accords de défense par exemple).
Cette génération a parlé au
non de la liberté des africains sans être affranchie des effets secondaires de
la colonisation à savoir la dépendance, la soumission, l’attente des aides et
le recours quasi exclusif à la France comme à la fois éternelle problème et
solution. En ayant sous-traité à cette dernière la gestion, l’organisation et
l’administration de nos États, elle donnait à l’Autre les clés de son
appartement en toute bonne foi et surtout, par ignorance de la complexité des
sujets vitaux de l’époque. Elle est celle de la faute originelle à
savoir : la complicité consciente et inconsciente avec les intérêts
français.
La génération
de l’obéissance passive de 1960 à 1980
Celle de l’entre deux
cultures déchirée entre modernisme et
tradition (style de commandement hérité des chefferies traditionnelles),
tiraillée entre la conviction de plaire et la peur de déplaire au blanc (celui
qui a fait d'elle ce qu’elle est). Celle qui a développé la culture de la
répétition et l’alignement inconditionnel aux dogmes et concepts made in
France. Celle de nos pères, la fameuse armée des soumis, celle des béni
oui-oui. Cette génération est celle qui est capable de raser un village, de
tuer par centaines ou milliers de ses compatriotes et niée droit dans ses bottes
qu’elle n’a rien fait. Celle qui a laissée mourir des milliers de personnes
juste pour gouverner, par pur nombrilisme. Celle qui a tout sacrifié pour être
et durer au pouvoir visible sans le pouvoir occulte (car, le pouvoir réel était
hors de ces pays). Cette génération nous a transmis la bêtise du tribalisme, le
non-respect de la parole donnée, la méconnaissance du temps, le non-respect de
la loi, l’ignorance, le manque de rigueur, la dictature, l’inculture, l’absence
de parole, le goût pour l’inefficacité, la médiocratie, le manque d’estime de
soi[3].
Cette génération a renforcé le développement de la zone de facilité économique français en Afrique. C’est
la génération des aveugles et des aveuglements. Leur cécité politique et
intellectuelle a construit le crime de n’avoir pas été à la hauteur des
circonstances, des contingences historiques, des intelligences et ruses
diplomatiques. Indigne, cette génération l’est par excellence car, à
l’abondance du pétrole et des matières premières ainsi que des pétrodollars,
elle nous a enfermé dans la pénurie de la richesse, l’absence du bien-être.
Elle nous a bouché tout bêtement nos avenirs.
Cette génération n’a pas valorisé
le travail, le dépassement de soi, la liberté individuelle, l’amour du droit, l’autorité
de la chose jugée, la cohésion sociale, elle a valorisé les allégeances dans tout
et pour tout, avec pour priorité principale être et durer sur le trône. Cette
génération est celle qui court derrière le titre merveilleux « ami de la France ».
Car ce titre « ami de la
France » aussi étonnant soit-il est une couverture française anti-coup
d’État, une assurance longévité africaine. Notre cher Blaise, nous expliquera
plus tard les effets pervers. C’est la génération des pauvretés. Avec cette
génération, l’Afrique est le continent qui compte le plus d’États très pauvres
au monde, et vous le savez tous que dans ces circonstances la pauvreté n’est
plus que matérielle, elle devient structurelle, intellectuelle, physique,
sanitaire, économique, organisationnelle et culturelle.
L’Afrique n’a jamais
atteint des pics de mortalité aussi élevé avec cette génération, mortalité des
vies, des avenirs, des besoins, des attentes, des espoirs, les aspirations des
peuples deviennent limitées. Cette génération a amplifié la chute existentielle
de l’homo-africanus, le pathétique africain s’est reflété dans l’exercice de
leur pouvoir sur leur visage, dans leur discours (éternellement centré sur
l’aide, l’aide, l’aide…) dans le cruauté (transformer les hôpitaux en mouroir
et venir se faire soigner aux frais du contribuable africain à Paris qui plus
est, est interdit du même bénéfice, est tout simplement mortifère).
La génération du millénaire ou de la domination choisie de 1990 à 2050
Cette génération va avoir le courage et l’avantage de l’innocence.
Sans confondre la volonté d’émerger avec l’inconscience[4],
elle pense que les conditions pouvant déboucher sur l’éventualité d’un
processus de néo-décolonisation de l’État franco-africain commencent à être réunies. Celle qui a compris que la
capacité d’apprendre, de négocier et de maîtriser la connaissance est l’habileté la plus juste durant une période d’évolution rapide tant pour les
individus que pour les États. Elle a donc pour première mission d’éduquer les
masses populaires, de conscientiser les masses et de reformer tout l’appareil
politique post colonial ou de reformuler la notion même de l’État en Afrique
francophone au regard cette fois-ci de la mondialisation et de nos problèmes.
Vaste entreprise, direz-vous, mais n’oubliez pas qu’il y va de notre liberté,
de notre bien-être.
Nous le savons que dans ce cas « le courage ne manque pas
aux membres lorsqu'il ne fait défaut à la tête » Machiavel. Cette
génération sur laquelle repose l’obligation de comprendre la France, la Chine,
les États-Unis, L’Inde, l’Angleterre et les autres afin de mieux se faire
comprendre, de se battre pied à pied pour faire la promotion et la défense des
intérêts africains, n’a plus droit à l’erreur. Cette génération est celle de la
fin des processus, de tous les processus, des monopoles, des habitacles. Pour
appauvrir l’Afrique un processus a été créé, de la zone franc aux institutions
de Brettons Wood en passant par le club de Paris.
Cette génération a moins d’un siècle pour faire aboutir le
véritable processus de néo-décolonisation grâce au plan des convergences à
proposer aux partenaires traditionnels et émergents avec des hommes cette
fois-ci intelligents, compétents, patriotes et nouveaux. À Dakar lors du
déplacement du président de la République nous avons encore eu droit à un chapelet de bonnes intentions, à
l’annonce de changements lancés sans préparation, ou même sans contenu,
et comme d’habitude sans suite. Cette génération note que la France, comme le constatait l’ambassadeur italien Sergio Romano,
résout ses contradictions en restant immobile tout en s’efforçant de donner la
sensation du mouvement ».
L’avenir de la jeunesse africaine, notamment la satisfaction de
leurs droits sociaux en matière d’éducation, de santé, d’habitat pour ne citer
que les besoins primaires mais capitaux, dépend de la richesse d’une lecture
différente des intérêts de plus en plus complexe de l’État franco-africain...
[1]
Des effets
positifs de la colonisation
[2]
Selon cette perspective, les comportements des parents à l’endroit de leurs
enfants sont tributaires du contexte familial immédiat, de leur réseau social
et des communautés et culture au sein desquelles ils vivent. La théorie de
l’écologie humaine (Bronfenbrenner, 1979) sous-tend des travaux majeurs sur les
conditions environnementales et sociales associées à la victimisation. Odette BERNAZZANI
« Transmission intergénérationnelle des problèmes psychologiques liés a la
victimisation au cours de l’enfance : facteurs de risque et de
protection » Université de Montréal - Revue québécoise de
psychologie, vol. 22, n° 1, 200
[3]
Qu’est ce que c’est l’estime de soi ? C’est se fier à
soi-même, ne pas permettre à autrui de prendre soin de vos problèmes personnels
ou communautaires. La confiance en soi est une espèce de sentiment de sécurité.
Le manque de sécurité expose à tous les dangers, tous les risques d’agression
physique ou psychologique, à tous les inconvénients, à tous les périls. Les
individus ou les peuples qui n’ont pas grande confiance en eux-mêmes sont
souvent assez fragiles, vulnérables, donnant facilement prise à des attaques,
des agressions, des assauts, aux manipulations. La conquête des esprits, des
mentalités des individus ou des peuples qui ont perdu toute confiance en
eux-mêmes est facile,
nous dit en substance Théophile Obenga.
[4]
Eva Joly « Est
ce dans ce monde-là que nous voulons vivre ? » Ed les arènes.
p. 45 : » Notre pays a gardé des intérêts des intérêts dans ses
anciennes d’Afrique ; la France est le troisième exportateur d’armes au
monde, un acteur majeur du jeu nucléaire et un membre permanent du conseil de
sécurité de l’Onu, avec l’action souterraine qui accompagne son statut… »
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