mercredi 18 mars 2015

INTELLIGENCE ECONOMIQUE EN AFRIQUE: comment passer de la logique de prestations des services aux solutions d’entreprise ?

Evolution des logiques d’offres

L’analyse de l’offre des professionnels en IE en Afrique

Quand on tape Intelligence Economique dans LinkedIn, on s’aperçoit qu’il y a près de 10 000 personnes qui s’en réclament dans la sphère francophone. Ce qui est loin d’être négligeable. Souvenez-vous qu’en 1993, il n’y avait personne, dans les années 2000, il n’y avait presque aucun en ce qui concerne l’Afrique. La progression n’est donc pas négligeable. Et la dynamique va certainement prendre de l’ampleur en ce qui concerne l’Afrique. D’où l’importance de structurer le marché, par des solutions innovantes et non traditionnelles. L’offre des professionnels en Intelligence économique est brillante et efficace, mais manque d’organisation collective  du fait de l’incapacité des acteurs à se projeter et à mieux organiser le marché pour épouser les courbes de la croissance africaine. Il faut tout de même saluer ces initiatives, mais si l’on veut renforcer le rôle fondamental de l’Intelligence Economique dans le processus d’émergence économique des économies africaines, il faut d’avantage structurer l’offre pour créer la demande, l’inverse est une solution peu rentable. La logique des réseaux est donc essentielle. On ne peut pas enseigner aux autres de passer d’une logique de silo en réseaux et fonctionner soi-même en silo.

C’est donc une nouvelle culture en Afrique qu’il convient de s’approprier collectivement. Travailler en réseau, c’est aussi savoir explorer toutes les opportunités générées par les synergies publics/privés dans le cadre des projets structurants en cours de réalisation. Malheureusement chaque prestataire campe sur ses compétences et domaines d’activités, alors que des dynamiques nouvelles pourraient être engagées sur un mode gagnant-gagnant. Il faut une offre globale et transversale qui s’implique localement de manière décloisonnée au risque de fabriquer dans quelques temps ses propres impuissances. Nous proposons la création dans 3 mois de la fédération des professionnels africains d’Intelligence Économique. Le recueil des avis est ouvert (patrice.passy@gmail.com)

L’offre actuelle des professionnels d’Intelligence Economique est déficitaire et peine à épouser les courbes des marchés africains. Le déficit est subséquent à un manque d’organisation, et je constate chaque jour sur le terrain que les hommes, les structures, et les logiques deviennent de plus en plus exigeants et recherchent des profils plus que des CV, des solutions plus que des services.  Ce retard s’explique par le fait qu’elle se limite à la reproduction d’une démarche française conçue pour une réalité française, composée du bouquet suivant:
  • production d’informations professionnelles (études, analyses, fiches),
  • transfert de connaissances (formation intra et/ou interentreprises),
  • transfert de savoir-être (conseil de service, conseil stratégique) 
Cette offre à la mauvaise habitude professionnelle de traiter les situations et urgences d’entreprise les unes après les autres, de manière cloisonnée et souvent complètement désordonnée. Cet alignement des prestations de services, cache un déphasage entre le besoin et l’insuffisance de la réponse, un déficit de réflexion et une méconnaissance des réalités des terrains. Il faut conjuguer l’intellect et la pratique donc capable de combiner réflexion et originalité des solutions pour des demandes qui exigent, la mutualisation de plusieurs domaines d’activités et de compétences, afin de satisfaire un client avisé.

Notre retour d’expérience franco-africaine

Les entreprises qui réussissent le mieux dans ce continent sont dorénavant celles au sein desquelles on a su dépasser les barrières mentales et les recettes de conseil en entreprise traditionnelles. Il faut, pour les professionnels de l’Intelligence Économique et même dans les autres domaines d’activités, penser et mettre au point une interdisciplinarité des méthodes et des solutions qui ne suivent pas un processus français ou universel, mais africain. Penser africain, réfléchir africain pour agir en Africain. Pour les experts de DB CONSEILS, dotés d’une solide expérience internationale en la matière (Premier cabinet d’intelligence Economique afro-français en France depuis 2001), il s’agit à présent d’épouser les courbes des évolutions des marchés africains dans un contexte concurrentiel et spécifique. Nous proposons, et c’est notre spécificité, des solutions ou un appareil de solutions.

Qu’est-ce qu’une solution ?

C’est une réponse technique à un cahier des charges du client. Un appareil de solutions est une démarche modulaire et modulable qui s’exécute par étapes articulée les unes aux autres avec pour objectifs professionnels d’apporter une ou/des solutions à un besoin ou une attente d’un client. L’appareil de solutions des professionnels de l’Intelligence Economique doit avoir, pour résultats attendus dans l’entreprise, deux points :
  • le retour sur investissement et
  • l'optimisation de sa performance, de son organisation ou de sa compétitivité, par la mise en perspective de différentes approches stratégiques, à bien des égards inhabituelle, afin d’en faire un facteur clé de résilience face aux APE, à la concurrence chinoise, aux évolutions endogènes et à l’environnement sociopolitique.
Nous conseillons de passer de la :
  • prestation de services à la production des solutions d’entreprise,
  • production des solutions d’entreprises en lieu et place des produits.
Précurseur dans ce domaine, DB CONSEILS depuis 2007, vend plus de solutions que des prestations de services. Le secret de notre réussite est la maitrise de l’expertise, de la connaissance, du management des hommes et des référentiels culturels.

Dans une entreprise la connaissance permet la prise de décision. Quand on perçoit des signaux, l’important est de les interpréter correctement. C’est donc la connaissance qui est stratégique. Nos clients se plaignent d’être souvent noyés de sur-informations et nous félicitent toujours de les avoir enrichis de sur-connaissances. La clé de cette réussite est bien sur la communication (information sensibilisation, formation, activités de communication), qui dans les faits se traduit par une optimisation du partage et des échanges, et qui permet à l’entreprise d’être agile et réactive. 

L’Intelligence économique devient dans cette logique non plus système, mais une communauté, une culture de l’information, celui qui veille, qui protège, qui entretient la connaissance. Le veilleur doit savoir qu’il est connecté à l’ensemble de l’entreprise. Toute l’entreprise devient une cellule d’intelligence économique. Le système d’IE à terme devient le Wikipédia de l’entreprise. 

Notre spécificité dans les solutions que nous proposons est de rassembler dans une même CUVE ENTREPRISE IE (fournie par DB CONSEILS) des choses, des faits, des alertes, des éléments, des compétences, des forces, des faiblesses, des opportunités, des menaces qui jusque-là étaient séparées par le cloisonnement traditionnel des métiers et restées propriété de telle ou telle autre filiale. Une fois établi, il nous faut faire parler cette base toute seule. A condition de l’interroger pour créer des liens, des interactions et des connivences, de la valeur ajoutée.  Nos solutions d’entreprise en IE s’inscrivent dans le temps, car l’entreprise est un calendrier, une gestion d’agenda, de résultats, événements, et d’obligations. Elle est donc intéressée par des informations intéressantes en termes de prospective, d’investissement, de ressources humaines, de finances, etc… C’est donc autour d’une solution que se crée des liens, de la connivence, de la valeur ajoutée ainsi que le bénéfice de l’IE. Pour être utile, en plus des prestations traditionnelles, il faut dorénavant optimiser les processus et les pratiques pour mieux ancrer l’Intelligence Economique dans les entreprises africaines.

Pour conclure, l’Intelligence Économique en Afrique doit permettre de :
  • dépenser moins et d’être mieux informer
  • réduire les coûts de non qualité, de non information
  • accéder à des réseaux qui nous échappent
  • de faire de la dimension interculturelle, une stratégie d’affaires et de conquête d’un marché
  • améliorer l’existant et d’innover sur ce qui va se mettre en place
  • faire un bilan des savoirs-faire et des bonnes pratiques
  • chercher des relais de croissance et découvrir de nouveaux marchés
  • observer son environnement, détecter les opportunités directes et indirectes
  • anticiper pour mieux gérer les problématiques qui relèvent de la prospective, de l’accident, des risques systémiques et des crises
  • dégager les collèges invisibles
Notre Intelligence Economique africaine doit développer la capacité des entreprises africaines à accompagner cette croissance. Elle dépasse l’entreprise et s’inscrit dans les solutions innovantes que les professionnels doivent apporter aux acteurs économiques et aux décideurs politiques. 

Nous retenons aussi par expérience que les ennemis de l’Intelligence Economique en Afrique sont :
  • le temps
  • l’humain (les faiblesses humaines)
  • l’ignorance et la gestion malhabile des intelligences
La chance de l’IE en Afrique est la communauté (les connivences communautaires) et la société de l’immédiateté qu’elle subit et n’a pas orchestrée. Il nous faut donc fabriquer l’Intelligence Economique en cours de structuration. L’Afrique change, changeons juste notre manière de faire et cela suffira.


Patrice PASSY
Directeur associé de DB CONSEILS

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