mercredi 26 février 2014

LES PROJETS STRUCTURANTS EN AFRIQUE FRANCOPHONE ET LES RÉSEAUX D'ENTREPRISES LOCALES


Une valeur ajoutée pour les entreprises
Un boulevard d'opportunités pour les provinces, les départements, les régions
Une priorité économique pour les Etats

Les cas du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Gabon.


Face aux projets structurants en Afrique francophone, DB CONSEILS vous propose une réflexion stratégique sur le sujet pour formuler des recommandations qui fassent des réseaux d’entreprises un axe prioritaire des Etats. Le sujet n’est pas nouveau ; plusieurs Etats en ont fait un axe stratégique de leur politique, s’investissant à la fois dans la création des grappes d'entreprises, de clusters, et de zones spéciales économiques, de réseaux filières, d’associations de zones d’activités… Cependant face à une demande de plus en plus importante, des entreprises souhaitent voir naître dans les pays de la zone franc des communautés d’affaires, ou s’engager dans des réseaux structurés pour développer une masse critique face à l'arrivée massive des entreprises étrangères (les cas de MOHO NORD Pointe Noire - CONGO, du port de KRIBI - CAMEROUN, la zone franche de l’île de Mandji, à Port-Gentil, capitale économique du Gabon). 

Le sujet mérite une attention toute particulière, qu’il convient de traiter prioritairement au niveau des ministères en charge des PME-PMI, du commerce, des hydrocarbures et des mines, des zones économiques spéciales et les CCI.
Ces dernières disposent incontestablement d’atouts pour aider les entreprises à travailler en réseau : la relation de proximité, le lien de confiance qu’elles entretiennent avec les entreprises, la connaissance fine qu’elles ont du tissu économique local leur permettent d’identifier leurs besoins en constante évolution et de construire une offre de services structurée et adaptée à leurs demandes. Les compétences et l’expertise qu’elles ont acquises ces dernières années pour animer les réseaux leur donnent toute latitude pour intervenir sur ce champ. 

De la concurrence économique à la coopération interentreprises 

Les économies des pays de la zone franc deviennent de plus en plus ouvertes et la concurrence étrangère, soumet à rude épreuve les marges bénéficiaires des entrepreneurs locaux. Culturellement l'entrepreneur africain et l'entreprise africaine ont du mal à mutualiser leurs intérêts, à passer d'une réussite individuelle à une intelligence collective. Les structures et organisations fonctionnent en silo et non en réseau, se rapprocher de l’autre est psychologiquement difficile, l'information demeure encore une source de pouvoirs et non un élément du travail collaboratif.

Pourtant des exemples existent, les entreprises qui travaillent en réseaux constatent que des sujets peuvent être traités de manière plus efficace collectivement, libérant des ressources et de l’énergie sur le cœur de leur valeur ajoutée individuelle. En se fédérant, en construisant un projet commun, les entreprises sont plus fortes et peuvent disposer d’une information privilégiée et pertinente, mettre en commun des ressources, acquérir de nouvelles compétences et accéder à de nouveaux marchés. A travers cette nouvelle source de création de valeur, elles ont donc tout intérêt à collaborer ensemble pour gagner en compétitivité.  

Le vide stratégique au niveau des département, province et région dans les Etats francophones d'Afrique

 Le département, la province ou la région doit être perçue dans cette volonté politique clairement affichée d'émergence économique de ces pays, comme un bassin de vies et d'emplois bien identifié. Le territoire devient à cet effet un acteur dont le rôle est d'assurer efficacement son développement et son avenir dans un univers devenu fortement concurrentiel, de plus en plus exposé à de nouveaux risques, mais aussi propice à de nouvelles opportunités. C'est pourquoi, comme toute entreprise performante aujourd'hui, une communauté territoriale ou un "territoire" doit construire et mettre en oeuvre une véritable stratégie à moyen et long terme, traduite en plan d'action global et cohérent, reposant sur un véritable diagnostic partagé, allant au-delà de l'inventaire des forces et faiblesses mais aussi de la simple gestion des opportunités. Nous regrettons que le vide stratégique relevé dans ces territoires soit couplé au brouillard de guerre (ndlr : terme qui désigne l'absence ou le flou des informations dans le cadre d'opérations militaires, générant l'incertitude pour les différents protagonistes).

Le territoire doit être le creuset d'activités économiques associant protection des intérêts stratégiques de l'Etat, des entreprises et des entrepreneurs nationaux. La promotion de ses intérêts apparaît directement liée à sa capacité à s'organiser en réseaux, en adoptant une démarche qui repose sur la mise en oeuvre et l'articulation d'une politique d'intelligence économique intégrant notamment la mise en capacité  des entreprises nationales, le soutien du territoire aux acteurs économiques nationaux, la création d'un environnement des affaires intégrant l'influence, la sécurité et la formation. A ce jour les territoires ne tirent point avantage des projets structurants initiés dans ces trois pays. Ils jouissent d'un intérêt, d'une croissance du nombre d'entreprises, et de bénéfices fiscales, mais ne placent pas la stratégie des réseaux d'entreprises au coeur de leur stratégie de développement économique. Ils ne misent pas non plus sur les grappes d'entreprises, les clusters pour dynamiser leur tissu industriel et en faire un outil de promotion territoriale. D'où le vide stratégique qui ne permet pas de forger l’identité d’un territoire et à en accroître sa visibilité pour attirer de nouvelles activités et des compétences. 

DB CONSEILS conseille au "territoire" que le soutien clairement affiché de l'Etat dans le renforcement du rôle des territoires pour l'émergence économique devient une impérieuse nécessité économique. 

Face à la concurrence étrangère: la mise en capacité des PMI-PME locales devient une obligation partagée entre Etat/Territoire et Public/Privée
  
A. Les réseaux comme levier de développement des entreprises 

1. Un contexte en pleine évolution 
 
Face à une globalisation des marchés, les leaders mondiaux, les grandes entreprises étrangères se sont recentrées sur leur cœur de métier entraînant une réorganisation des systèmes de production dans les chaines de valeurs. Pour faire face aux exigences techniques, commerciales et financières dans ces projets structurants en cours de réalisations, les PME-PMI locales sont contraintes de développer des stratégies de réseaux pour atteindre une taille critique, construire des offres globales, accéder à de nouveaux marchés et accroître leur capacité financière, technologique et de production. 

En effet, confrontées à des exigences de plus en plus fortes en termes de technologies et de performance, elles n’ont pas toujours les compétences internes suffisantes pour produire seules un bien ou un service ; elles doivent alors aller chercher des ressources complémentaires, en s’associant avec d’autres partenaires nationaux ou régionaux ayant des problématiques communes.
Parallèlement, le développement des technologies de l’information et de la communication a contribué à une croissance exponentielle des réseaux sociaux, offrant ainsi l’opportunité pour les entreprises d’intégrer facilement et à moindre coût une communauté d’affaires. Les dirigeants d’entreprise y voient un moyen de communiquer sur un événement, un produit, un service, des savoir-faire, d’y rechercher des partenaires et de mieux connaître les besoins de leurs clients…. Les communautés d'affaires MOHO-NORD - KRIBI - ILE DE MANDJI devraient voir le jour pour échanger leur expériences et développer des solidarités actives pour éviter ainsi des fragilités aux entreprises. Il y a donc une vraie demande des entreprises à satisfaire. DB CONSEILS se trouve être votre interlocuteur technique privilégié.

En période de crise, lorsque la baisse des carnets de commandes se fait ressentir, appartenir à un réseau est également un moyen d’établir des connexions avec d’autres dirigeants pour trouver des solutions à des problèmes individuels.  L’ère de réseaux, dans laquelle les entrés depuis quelques années couvre une multiplicité de réseaux d’entreprises qui se présentent sous différentes formes : grappes d'entreprises, pôles d’excellence, réseaux de connivence d'intérêts… 


2. Quel intérêt pour les entreprises à se fédérer en réseau ? 


Etre membre d’un réseau d’entreprises offre à l’entreprise un lieu, un espace d’échanges et de progression. C’est un premier pas pour rompre son isolement, mieux connaître ses pairs et créer des synergies avec d’autres entreprises. 

L’entreprise a accès à une information privilégiée, qualifiée et pertinente qui lui ouvre la possibilité d’enrichir ses connaissances par rapport à son marché. La construction d’un réseau relationnel de professionnels et de partenaires donne au chef d’entreprise l’opportunité de partager des expériences, pour gagner un certain niveau de confiance et initier in fine des coopérations. 
Au-delà de l’échange d’expériences, l’appartenance à un réseau présente pour l’entreprise des avantages économiques et sociaux avérés, au premier rang desquels des économies d’échelles qui peuvent prendre la forme d’un accès à des offres de biens et de prestations à coûts partagés (embauche de personnel, mutualisation de compétences externalisées et de savoir-faire, réduction des coûts d’investissement en matière de veille, d’international, de qualité…). 

Coopérer avec d’autres entreprises permet également d’atteindre une taille critique, pour être en capacité de se porter candidat à des appels d’offres globaux, de disposer d’un interlocuteur unique pour répondre aux demandes de plus en plus complexes des clients et d’être plus compétitive pour innover et exporter. C’est enfin un moyen de valoriser ses savoir-faire et se différencier de ses pairs, le réseau apportant une plus grande visibilité aux produits développés par ses membres. 

En se fédérant, en construisant ensemble un projet commun, les entreprises sont plus fortes et adoptent une stratégie de conquête, s’inscrivant dans une dynamique positive. Celles qui intègrent les réseaux d’entreprises constituent le fer de lance des entreprises les plus pointues et les plus dynamiques des territoires ; elles ont une capacité de développement plus importante que les entreprises isolées. Autant d’éléments dont toutes les entreprises doivent avoir conscience pour être plus efficaces et gagner en compétitivité. 

Une prise de conscience des acteurs des territoires 

Pour les CCI, pourquoi s’investir dans les réseaux d’entreprises ? 

L’une des principales missions des CCI étant d’accompagner les entreprises tout au long de leur vie et de représenter leurs intérêts auprès des pouvoirs publics, il est important qu’elles gardent un contact privilégié avec les entreprises implantées sur leur territoire. Or, animer un réseau d’entreprises, c’est maintenir ce lien durable avec les entreprises et avec le territoire ; à l’écoute permanente des dirigeants, la CCI est en prise directe avec les besoins des entreprises. Et le réseau d’entreprises peut également devenir un tremplin pour bénéficier de l’ensemble des services d’une CCI et d’une expertise adaptée à ses besoins. En effet, les Chambres de commerce et d’industrie au Congo-Brazzaville, au Cameroun, au Gabon, ont pris conscience de la nécessité d’agir en aidant les entreprises à travailler en réseau, en s’appuyant sur les demandes croissantes des entreprises confrontées à une concurrence de plus en plus forte. 

L’appui individuel proposé aux entreprises est nécessaire pour leur développement, mais il doit être complété par des actions collaboratives qui peuvent constituer une réponse plus appropriée. Les réseaux deviennent ainsi un des leviers d’actions des CCI auprès des entreprises : le conseil individuel apporté par la CCI génère de l’action collective, qui engendre des demandes spécifiques de la part des entreprises membres des réseaux. C’est une évolution de l’accompagnement des entreprises complémentaire à l’appui individuel, qui s’appuie sur les entreprises leaders pour produire un effet d’entraînement sur l’ensemble du monde économique. Cette tendance doit par conséquent être prise en compte par les CCI et conduire à une nécessaire adaptation stratégique et organisationnelle au sein des Chambres de ces trois pays. 

En accompagnant les dirigeants, les CCI véhiculent une image attractive et dynamique, rapprochant ces derniers de la gouvernance de l’institution consulaire. En organisant tel un chef d’orchestre une ingénierie des solutions, elles mettent leurs compétences au service des entreprises et des territoires. La coordination et la mise en cohérence des différentes interventions des acteurs territoriaux contribuent ainsi à renforcer la compétitivité des entreprises et l’attractivité des territoires. 

Il y a donc urgence pour les CCI à s’investir dans les réseaux d’entreprises pour des raisons à la fois internes et externes au monde consulaire. L’évolution du contexte économique, le besoin croissant des entreprises de travailler en réseau, les avantages qu’elles en tirent, l’impact indéniable sur le taux de vote aux élections consulaires, le développement des compétences des CCI en management des réseaux d’entreprises sont autant d’éléments qui doivent les inciter à s’impliquer plus fortement dans les réseaux. 

Malgré les évolutions du monde et la violence de la concurrence des grandes entreprises étrangères dans ces pays, les missions des Chambres de commerce et d’industrie restent inchangées, les modalités de leur mise en œuvre tardent à être adaptées. Les réformes structurelles des CCI de ces pays font défaut ce qui les rendent inaptes aux mutations en cours. Les Chambres de commerce et d’industrie doivent se mettre en ordre de marche et s’organiser pour répondre aux enjeux en cours auxquels sont confrontées les entreprises congolaises, camerounaises, gabonaises. 

2. Quels bénéfices les territoires en retirent-ils ? 

Les entreprises en réseau partagent ainsi une communauté de destin avec le territoire, contribuant à la consolidation de son tissu économique. Mettre en réseau les entreprises vient ainsi renforcer les dynamiques territoriales, en multipliant les échanges entre acteurs économiques d’une part et en maillant les entreprises et les différents réseaux auxquels elles appartiennent d’autre part. Ceci favorise l’ancrage territorial des PME/TPE, offrant ainsi de réelles opportunités de développement et de créations d’emplois. 

Il incombe à l'État et aux collectivités locales de donner la première impulsion du développement local dans le nouveau contexte de l'émergence économique de ces pays... sans pour autant se substituer aux acteurs économiques.
Vous propose son outil d'accompagnement:

Le schéma territoriale de mise en cohérence des projets d'entreprises qui comprend:
  1. Comité stratégique territoriale
  2. Comité des synergies entre l'État, les collectivités territoriales et les entreprises
  • Mapping entreprises
  • Bureau coopération interentreprises
  • Bureau sécurité économique
  • Bureau sensibilisation/formation 
  • Bureau émergence économique et stratégies offensives et défensives d'entreprises
C'est un dispositif technique d'organisation et de planification stratégique qui permet aux entreprises suite à une forte sensibilisation et formation organisées par nos experts, de se structurer en réseau de connivence d'intérêts. Cela durant les phases de collecte d'informations, de prospection, de mise en capacité, de coopération interentreprises  et de gestion des intérêts individuels et communs, en structurant avec nos experts l'offre commerciale conformément aux exigences techniques du client, tout en disposant d'un outil d'aide à la décision stratégique dans un rapport public/privé.
37 rue des Mathurins
75008 Paris FRANCE
0033626774753

vendredi 21 février 2014

The Real Africa : Fight The Stereotype

La manière originale des étudiants africains aux Etats- Unis de combattre les stéréotypes

Non, l’Afrique n’est pas un pays et les Africains ne se ressemblent pas tous. Fatigués d’avoir à répondre à des questions toutes plus ridicules les unes que les autres sur l’Afrique, des jeunes étudiants ont créé une campagne visant à combattre les stéréotypes associés à leur continent. Baptisée « The Real Africa : Fight The Stereotype » (La vraie Afrique : combattez les stéréotypes), la campagne intiée par l’association des étudiants africains de l’Université de Ithaca fait des émules sur les réseaux sociaux.

 Photo © Thiri Mariah Boucher
Photo © Thiri Mariah Boucher
Il n’y a pas de question stupide, dit-on. Mais alors, que penser de : « Parlez-vous l’africain ? »
Fatigués d’avoir à répondre à des questions toutes plus ridicules les unes que les autres sur l’Afrique, des jeunes étudiants installés aux États-Unis ont créé une campagne sur les réseaux sociaux afin de combattre les stéréotypes associés à leur continent et à ses habitants, explique CNN.
Baptisée « The Real Africa : Fight The Stereotype » (La vraie Afrique : combattez les stéréotypes), cette initiative de l’association des étudiants africains de l’Université Ithaca vise à tordre le cou aux clichés étranges et offensants auxquels ils ont dû faire face, ainsi qu’à éduquer la population sur la vraie réalité de l’Afrique.
Sur chaque photo, des étudiants drapés dans les couleurs d’un des pays africains rétablissent les faits. Sur l’une d’entre elles, un étudiant dit : « Je ne parle pas africain, car l’africain n’est pas une langue »; le message est accompagné d’une capsule informative qui explique qu’il y a environ 2 000 langues parlées en Afrique.
« Nous voulions casser l’une des plus grandes idées reçues, à savoir que l’Afrique est un pays », explique Rita Bunatal, qui chapeaute les relations publiques de l’association.
Voici 10 photos extraites de la campagne :
« Les Africains n’ont pas besoin d’être sauvés. »
Photo © Thiri Mariah Boucher
Photo © Thiri Mariah Boucher
« L’Afrique n’est pas un pays. »
Photo © Thiri Mariah Boucher
Photo © Thiri Mariah Boucher
« Je ne parle pas africain, car l’africain n’est pas une langue. »
Photo © Thiri Mariah Boucher
Photo © Thiri Mariah Boucher
« Les Africains ne se ressemblent pas tous. »
Photo © Thiri Mariah Boucher
Photo © Thiri Mariah Boucher
« Les Africains ne courent pas tous vite. »
Photo © Thiri Mariah Boucher
Photo © Thiri Mariah Boucher
« La pauvreté ne définit pas l’Afrique. »
Photo © Thiri Mariah Boucher
Photo © Thiri Mariah Boucher
« Les dirigeants africains ne sont pas tous des dictateurs, et la démocratie n’est pas nouvelle pour l’Afrique. »
Photo © Thiri Mariah Boucher
Photo © Thiri Mariah Boucher
« L’Afrique n’est pas une jungle remplie d’animaux sauvages. »
Photo © Thiri Mariah Boucher
Photo © Thiri Mariah Boucher
« Les Africains ne vivent pas tous dans le désert. »
Photo © Thiri Mariah Boucher
Photo © Thiri Mariah Boucher
« L’Afrique n’est pas sans espoir. »
Photo © Thiri Mariah Boucher
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Initiatives et intégrations : Patrice Passy chez INFO.TV

www.netinfo.tv est un portail internet qui propose quotidiennement de l'information.
Il est consacré aux enjeux de développement et aux défis auxquels sont confrontés tous les acteurs africains pour la promotion d'une certaine idée de l'Afrique ; un espace d'informations et de promotions politiques, économiques et culturelles pour aller à la découverte des réalités africaines dans toutes leurs diversités.
Bonjour,

Nous vous invitons à découvrir cette vidéo :

Lors de la rencontre annuelle du Comité d’Échanges Afrique-France (CEAF) et des HEC Executive Clubs Afrique, organisée à la CCI Paris Ile-de-France, en partenariat avec le Comité d’Échanges Franco-Chinois (CEFC), HEC Paris ALUMINI et la CPCCAF, des tables rondes ont été organisées sur les enjeux des relations partenariales pouvant naître entre l'Afrique, la France et le Chine. Durant la retransmission en direct de l'évènement, les participants ont livrés leurs expériences et visions au micro de Net'Info.tv 
» Cliquez ici pour voir la vidéo

Des documentaires, des interviews, des analyses étudiés pour informer, distraire et faire vivre l'actualité par les connaissances africaines. Un nouveau regard plus large, plus étoffé, plus rigoureux, plus contradictoire mené par des journalistes spécialisés, des consultants et des correspondants et par votre participation.
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mardi 11 février 2014

AFRIQUE FRANCOPHONE: PEUT-ON ÉMERGER SANS UNE ECONOMIE DE LA CONNAISSANCE ?



L’économie de la connaissance : genèse du concept

Contrairement à comme ce que donnait à penser la référence à la notion de « nouvelle économie », popularisée dans les années 1990, l’avènement de l’économie de la connaissance résulte d’un processus de long terme plutôt que d’une discontinuité brutale. Ses origines ont aussi été fortement territorialisées : les pays les plus développés, et singulièrement les Etats-Unis, en ont été les principaux acteurs. L’idée que certaines activités immatérielles liées à la recherche et à l’éducation jouent un rôle de plus en plus déterminant dans la croissance des économies contemporaines doit ainsi beaucoup aux travaux d’économistes américains comme Kenneth Arrow, Fritz Machlup ou Gary Becker dans les années 1960 ou à ceux des théoriciens de la croissance endogène comme David Romer dans les années 1980. Il ressort de leurs analyses que la connaissance un type de bien particulier, un « bien public ». 

Elle est difficilement contrôlable et appropriable par l’entité qui le produit et l’usage ne la détruit pas, pas plus qu’il n’a de coût additionnel. Or la combinaison de ces deux propriétés pose un problème d’ »utilisation optimale » : comment concilier un usage sans limite avec la nécessité de doter ceux qui produisent la connaissance de moyens pur en contrôler la circulation ? Ce « dilemme de la connaissance » implique de concevoir des « arrangements institutionnels », qui ont pour fonction de produire la connaissance et de l’allouer de façon efficiente. On eut ainsi avancé l’idée que c’est parce qu’ils ont réussi à mettre en place des arrangements institutionnels particulièrement efficaces que les Etats-Unis ont imposé leur leadership.

C’est entre les années 1930 et la première décennie du XXIe siècle que l’économie américaine s’est muée en une économie de la connaissance. Cette mutation s’est opérée plus tôt et a été plus radicale que dans le reste du monde. Impulsée, dans un premier temps, par une intervention directe des pouvoirs publics dans l’orientation et le financement d’une politique nationale de recherche et de développement, elle a ensuite principalement résulté de l’encouragement à l’innovation et des dynamiques locales qu’ont suscité les synergies entre universités et entreprises.

DB CONSEILS résume pour vous, les caractéristiques de base pour parler d'économie de la création en Afrique francophone: le désir, l’outil, le marché

La création, qu’elle prenne place dans les industries de la création ou dans l’innovation, repose sur une logique de remise en cause de règles établies, et de prise de risque importante. Les principales caractéristiques des économies de la création peuvent être résumées en trois mots :
le désir, l’outil, le marché. 

Le terme de marché renvoie à une concurrence poussée à son paroxysme : les industries de la création, comme l’entrepreneuriat innovant, impliquent une abondance de propositions, celles des manuscrits envoyés aux éditeurs ou des livres publiés, celle des projets d’entreprises soumis aux différents types d’investisseurs ou des entreprises effectivement créées. Dans un cas comme dans l’autre, de cette surabondance n’émergera qu’un nombre très limité de réussites. C’est là une caractéristique structurelle de l’économie de la création. Le dynamisme à l’œuvre peut être qualifié de « schumpétérien » c’est-à-dire relevant pus que d’une destruction créatrice, d’une création destructrice : un créateur est dans une logique de différenciation, et de remise en cause des codes établis, donc de « dépréciation » des créateurs établis.

L’idée de désir traduit le primat de l’individu et de la subjectivité dans ces activités. Les projets naissent de désirs, désirs d’expression ou d’entreprendre, et n’ont d’autre justification que celle de la conviction subjective de leurs porteurs : un réalisateur qui croit en son film ou un entrepreneur en son idée. Aucune rationalisation à priori de leur projet, s’il se veut créatif ou innovant, n’est possible. C’est la propriété définie par l’économiste américain Richard Caves sous le terme de nobody knows property. La conséquence est que ces économies sont portées à la starification, les créateurs ayant fait leurs preuves étant perçus comme des garanties de succès de leurs nouveaux projets. Cette caractéristique accroît la difficulté d'accès aux moyens de production et de diffusion des nouveaux créateurs, et ne favorise donc pas spontanément le dynamisme créatif.

Cette importance de l’accès aux moyens renvoie au troisième mot-clé : l’outil. Il caractérise l’ensemble des ressources qui permettent à ces désirs de se réaliser, ou, tout au moins, à perdurer. Le pinceau du peintre, mais aussi la peinture, la toile et les lieux d’exposition. L’économie créative n’est pas celle qui réalise tous les désirs, mais qui facilite l’accès à l’outil de création pour le plus grand nombre, de sorte que le mécanisme d’hyper-concurrence fonctionne. Celle dans laquelle le peu de barrières à l’entrée pour des porteurs de désir fait que de l’idée à sa tentative de réalisation, il n’y aura qu’un pas.

Émergence économique en Afrique francophone: Absence des environnements des possibles 
KIGALA - RWANDA
La clé du fonctionnement de la Silicon Valley repose avant tout sur la génération d’un environnement des possibles. Les idées naissent peut-être un peu plus qu’ailleurs, mais surtout elles sont réalisées plus qu’ailleurs.
Le territoire créatif, au sens de porteur d’un dynamisme endogène, est  celui qui permet à cette dynamique de s’épanouir. C’est-à-dire qui permette aux désirs les plus audacieux, souvent aussi les plus fragiles, de croire en leurs chances d’accéder aux ressources nécessaires à leur réalisation. Celui dans lequel deux jeunes entrepreneurs qui rêvent à une startup se lancent car ils savent qu’ils trouveront des coéquipiers motivés, des financements, des équipes, et des oreilles attentives pour la diffusion de leurs productions.

Les industries de la création

« Industries de la création » est la traduction de creative industries. La notion d’industrie y prend le sens anglo-saxon de « secteur ». Ce sont les secteurs qui reposent sur la créativité individuelle, et qui présentent des caractéristiques similaires dans leurs modalités de fonctionnement. Le DCMS, ministère de la culture, des médias et du sport britannique, les a définies de manière extensive par une liste de 11 secteurs : arts, cinéma, jeux vidéo, architecture, publicité, design, radio et télévision, presse, édition, musées, joaillerie. Des secteurs comme la parfumerie et la haute cuisine ne sont pas incluses dans cette définition, mais se rattachent aux industries de la création puisqu’ils en présentent les mêmes caractéristiques : forte incertitude et importance des talents.

L’engouement autour de la notion de territoire créatif intrigue. Certes, elle s’inscrit dans un paradigme plus général, lui-même largement accepté : celui d’une économie de la connaissance en train de se dessiner. L’économie de la connaissance peut être vue comme un agrégat de secteurs considérés comme stratégiques pour les économies occidentales : innovation, éducation, économie numérique, industries de la création … elle peut aussi être vue comme un nouveau régime économique dans lequel le territoire se substitue à la grande entreprise comme unité de base du dynamise. Dans l’économie de la connaissance, des projets se forment, et sont mis en œuvre via la réunion ad hoc des ressources qu’ils nécessitent.

Le territoire assure la disponibilité de ces ressources : une main d’œuvre qualifiée, des technologies, des financements… les deux grands modèles historiques du cinéma hollywoodien illustrent cette opposition : à la grande époque des studios, ceux-ci détenaient des équipements de tournage (studios physiques, décors, costumes …) et salariaient à l’année les différents intervenants, artistes et techniciens. Dans le fonctionnement actuel, des organisations se constituent pour la réalisation d’un film particulier, en réunissant un grand nombre de personnes disponibles sur le territoire
                                                                  37 rue des Mathurins

                                                                         75008 Paris

                                                                  Tel: 0033141064032

L'improbable rôle des décideurs politiques dans l'émergence des économies de la zone franc d'ici à 2025

INTELLIGENCE ECONOMIQUE ET ECONOMIE DE LA CONNAISSANCE


Patrice PASSY
Directeur associé
Conseil en Intelligence Economique et Communication d'influence

Suite à mes multiples déplacements et missions de conseils en Afrique francophone, l'image que je retiens de celle-ci est celle d'un groupe de décideurs politiques resté enfermé dans une vision statique (voire immuable) de la société que les intérêts occidentaux a scellé dans le marbre de leurs rentes diverses et variées. 

Les Etats d'Afrique francophone pris individuellement ou observés collectivement voient en effet, la civilisation comme la capacité à se reproduire à l’identique autour des rites et des coutumes déjà en place. Ainsi, j'ai la faiblesse d'affirmer que la place accordée au changement (les éléments: volonté d'agir, diffusion de l'information, savoir-faire, planification), est restreinte. La difficulté récurrente de ces Etats de passer dans une logique d'offre de développement économique, de l'Etat gestionnaire à des Etats stratèges, ampute les forces vives d'un bénéfice: celui d'une culture stratégique pour le développement.  
http://ppassy.blogspot.fr/2011/08/la-crise-du-temps-français-en-afrique.html 

La mondialisation montre à suffisance que cette vision statique ainsi que sa finalité (l'immobilisme politique) est la cause souterraine (j'ai déjà longuement abordé les autres causes dans ce blog) du retard économique, des divisions et désordres dans cette zone de confort des intérêts économiques français. Cette vision statique et non pro-active du monde génère l’immobilisme général et reproduit depuis 1960 la société, l'homme, les coutumes à l’identique. 

Les effets induits de la mondialisation me permettent cependant, de constater des lignes de ruptures dans cet immobilisme. Il y a lieu d'affirmer en 2014, que des forces positives remettent en question dans les sociétés africaines les fondements visible et invisible des équilibres africains, voire participent à la pose des éléments de rupture entre les pays d'Afrique francophone et leur passé. Depuis une dizaine d'années, nous saisissons mieux les contours de cette rupture entre le passé post-colonial et les Etats africains. Ces contours sont dessinés par un fait: le choix. 

Le choix est une conséquence directe de la mondialisation dans les nouveaux rapports de force qu'il offre aux pays africains face aux alliés traditionnels. Le choix est le résultat de l'excitation du préfixe multi dans les rapports bilatéraux ou multilatéraux que le monde multi-polaire offre à l'Afrique. Nombreux Etats font le choix de l'exploitation choisie (BRICS) à l'exploitation imposée (les alliés traditionnels). De la domination acceptée à la violence des rapports imposés. 
Si le choix devient face à l'autre, une donnée substantielle génératrice de marge de manœuvres, le choix dans les sociétés africaines et surtout face à la marchandisation de la culture, impose une urgence: la nécessité de reformuler de nouvelles valeurs morales, une nouvelle organisation sociale et la création de nouvelles fondations communes. 

Sur ce point, se fait jour une incapacité africaine, celle d'une absence de propositions. 

Il manque une "industrie de la création du développement endogène africain" dans une logique d'offres de développement économique. En clair un agrégat de créativité individuelle afin d'accéder aux développements sur la base de leur propre système de valeurs et non d'un mix de valeurs (occidentales). La nouvelle tendance qui consiste à aller chercher des recettes de développement et de coopération du côté de leurs lointains voisins d’Asie, qui connaissent une croissance (Corée du Sud, Taiwan, Singapour, Hong Kong, Chine, Inde ...) dans une logique de "soumission choisie ou exploitation voulue, me fait sourire. L'axe d'échange Chine-Inde-Corée du Sud comme nouveau refus africain de trouver sa propre voie économique devient le nouveau centre d'intérêt des Etats d'Afrique francophone. 

Prenant exemple de leur développement, plusieurs Etats africains affichent clairement leur désir, puis volonté d'être cités dans les années à venir comme des pays économiquement émergent (Cameroun, Congo-Brazzaville, Gabon, Côte d'Ivoire, Sénégal, République Démocratique du Congo, Sénégal, Côte d'Ivoire,...). C'est ce que j'appelle une utopie structurante. 
Une utopie car, le dire ou l'écrire, pire se pavaner avec des pancartes annonçant l'émergence économique d'ici à 2025 suscite une foule de questions :
  • Peut-on décréter l'émergence économique d'un pays ?
  • Peut-on émerger économiquement rien qu'avec la communication politique des décideurs ?
  • Quelles sont les conditions socio-économiques, culturelle d'émergence ?
  • Quelles sont les politiques publiques favorisant l'émergence ?
  • Comment passer d'une utopie structurante à un écosystème économique national favorable à l'émergence d'un pays issue de la zone franc ? 
  • Émergence avec quel écosystème territorial ?
  • Émerger avec quelle économie de la connaissance ?
  • Est-il possible d'émerger économiquement sans solide cohésion sociale nationale ?
  • Comment faire émerger la compétition nationale face à la corruption rampante ou généralisée en Afrique francophone ?
John Locke : un gouvernement ne peut exister que pour défendre les libertés individuelles

L'improbable rôle des décideurs politiques dans l'émergence des économies de la zone franc d'ici à 2025

Pourquoi improbable ?
Parce que les politiques, faute de temps consacré à la réflexion, à l'action surtout, sont manifestement dépassés. 

L'émergence économique est en fait l'expression d'un besoin, celui d'être enfin soi-même, fier d'être africain, par des approches nouvelles et transversales, de développement, de comparaisons hardies, donc d'esprits neufs, dans des environnements des possibles. Mais, en Afrique francophone, on vous oblige à toujours faire du neuf (environnements des possibles, industrie de la créativité) avec du vieux (réflexes, attitudes, comportements, us et coutumes). Il existe en Afrique francophone un hiatus, d'un côté, un besoin immense maintes fois renouvelé de développement et de l'autre, des outils originaux indisponibles. Face à ça, il devrait en résulter une jubilation intellectuelle, des foyers d'intelligences vives, une économie de la connaissance entre science et marché, bouquet de pauvretés et réseaux de solutions endogènes, des débats incessants. 2014 devrait être une année de satisfaction extrême pour des citoyens de mieux en mieux ouverts sur le monde. Est-ce le cas, en Afrique francophone ? http://ppassy.blogspot.fr/2012/08/intelligence-des-crises-et-crise-des.html

En Afrique francophone une question fait peur, intrique, met mal à l'aise, rend suspect, vous érige bêtement en opposant. L'exercice le plus commun à tous les leaders consistent à développer une énergie hors du commun visant à empêcher LA QUESTION, à contrôler la question, à taire la question, à tuer la question. 
Le silence est le signe d'une bonne intégration. Les silencieux donc les invisibles, les imbéciles, les poids morts, les spécialistes du ventre ont le bénéfice de la durée. 

Combien de chefs d'Etat aujourd'hui, savent comment structurer des questions stratégiques qui ouvrent la porte à une réflexion sur les possibilités plutôt que sur la résolution de problème.

Au-delà des exigences de méthodes que l'émergence économique réclame, la condition la plus forte pour un épanouissement des esprits dans un pays est l'appétit de connaissances, la soif de découverte. Cet appétit suppose un minimum d'empathie pour l'objet étudié. Or elle est absente chez bon nombres des décideurs. Qui parmi eux peut prendre la parole et son stylo pour nous délivrer les contours d'une émergence économique d'ici à 2025 ?
L'Etat devrait être ce fleuve de réponses et le réussir ensemble cette tour d’appétits. 
Sauf que les décideurs politiques nous parlent d'émergence économique et améliorent sans cesse la culture de la corruption pour mieux gangrener les élans frémissants des peuples vers les libertés individuelles et collectives. Ils nous vantent les mérites du développement économique mais appauvrissent tout ce qu'ils touchent. Ils nous parlent d'avenir, mais érigent dans les actes le "présentéisme" comme démarche structurante pour être et durer.
Pourquoi donc se passionner pour l'émergence économique, en détailler les mécanismes pour en tirer le meilleur parti, communiquer à l'emporte-pièce sur le sujet,  puisque l'urgence est de gagner du temps et de freiner le changement induit par cette exigence ? 

La dictature est pour une part périmée, comme le sont aussi nos certitudes et nos analyses sur une Afrique en constante évolution. Il nous faut réapprendre le monde africain de l'intérieur, notre environnement, et changer nos manières de voir l'émergence économique. C'est un immense défi intellectuelcomparable à celui du Siècle des Lumières en occident, qui demande de l'audace, un dépassement dans la perception et la gestion des contraintes et des complexités. Il devrait y avoir, en Afrique francophone, une compétition intellectuelle intense pour expliquer, évaluer, apprécier les forces et les faiblesses de cette émergence économique et de la société nouvelle sur laquelle elle va déboucher dans une mutualisation d'intérêts nationaux. 
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