lundi 8 décembre 2014

La France est le seul pays au monde à rayonner et influencer en Afrique francophone: enjeu, force, faiblesse, opportunité et menace

La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information. Albert Einstein

Dans l'Etat franco-africain, les détenteurs de pouvoirs depuis 1995 sont généralement entre deux mondes: le monde politique et celui des affaires. 
  • Comment fonctionne le système d'interconnaissance communautaire africain (réseau d'influence) ?
  • Quel est le poids du clan familial ?
  • Comment fonctionne les réseaux d'influence français en Afrique ?
  • Jusqu'où s'étend leur influence ?
  • Quelles sont les menaces que font peser les nouveaux réseaux d'influence sur les réseaux traditionnels ?
DB CONSEILS riche de son expérience africaine et de sa connaissance des référentiels culturels, vous propose un aperçu des réseaux d'influence à travers l'histoire de l'Etat franco-africain en cinq points: enjeu, force, faiblesse, opportunité et menace. 

Nous allons aborder les trois premiers points  des réseaux d’influence franco-africains dans cette première livraison, ainsi qu'une présentation de la construction de la zone d'influence française. La deuxième livraison portera sur les opportunités et menaces qu'apportent les nouveaux réseaux d'influence (africain, sino-africain, afro-français, libano-africain, américano-africain, français, etc...) dans l'Etat franco-africain. 

Intelligence économique et intelligence des crises en Afrique francophone

Enjeu

En Afrique francophone, depuis la fin de la guerre froide, lentement et progressivement s'est installée une crise d'influence et de rayonnement dans l'État franco-africain. Cette crise marginale au début, devient de plus en plus profonde et manifeste, tant au niveau des exécutifs africains, qu'au niveau des peuples d'Afrique francophone. Elle s'appelle la crise du temps français qui se traduit par une baisse d’influence française en Afrique et un emballement de la contestation de la légitimité historique française dans sa zone de confort économique. La frénésie interventionniste militaire française en Afrique, la structuration et la montée en puissance d’une diplomatie économique sont les aspects les plus visibles des réactions françaises face aux stratégies indiennes, sud-africaines, russes, américaines, mais surtout chinoises de conquête des marchés africains.

Crise du temps français en Afrique

Faiblesse

Il y crise  parce que nous assistons avec les évolutions de la coopération internationale en Afrique (la coopération internationale est une coopération de plusieurs pays sur un sujet donné, elle peut être bilatérale ou multilatérale), à une rupture des équilibres instables post coloniaux. Elle est le prélude à des bouleversements, c'est-à-dire à un emballement des ruptures dans l’« l'État franco-africain». Cette crise dont les origines se trouvent dans la mise en œuvre des plans d’ajustements structurels des années 80, est née de la myopie stratégique française dans sa zone de confort économique. Le monopole français dans son pré carré est caractérisé par sa capacité à imposer sa volonté à des régimes forts (éclairés ou sanguinaires) qu’elle a judicieusement ou parfois maladroitement placée, pour protéger au mieux ses intérêts. Après la chute du mur de Berlin, la France a privilégié la « stratégie du candidat de la France » et/ou celle du « messie africain » en tant qu’arbitre inespéré dans les conflits africains. Tout observateur aura compris que le déficit stratégique est certain après la guerre froide. Sans stratégie clairement définie, et assumée, la France a manqué de réactivité face aux stratégies d’influence, de conquête des marchés et de positionnement géostratégique des puissances émergentes (Chine, Inde, Afrique du Sud).                                                                                                      
La mariée s’est rendue compte qu’elle est belle

La France subit en Afrique une mondialisation qu’elle n’a pas orchestrée, et le nouveau contexte mondial remet en question les paradigmes qui ont fondé les relations France-Afrique francophone. Elle éprouve donc de plus en plus de difficultés à assembler, maintenir son périmètre de puissance de manière cohérente et satisfaisante. 
L’une des raisons est principalement le glissement du centre de gravité du capitalisme mondial vers l’Asie du Sud et de l’Est, avec de nouveaux pôles au Moyen-Orient. 
L’autre raison est endogène : la mariée africaine, colonisée, brutalisée, dominée, s’est en enfin rendue compte qu’elle est belle. Elle souffre de l’excitation du préfixe - multi - (multi-modèle de développement, multi-offre de développement économique, multi-partenaires, multi-confessions, multi-investisseurs…). Comme le chantait Cabrel: ça change tout dedans et ça change tout autour. 
La dernière est que même si  la France demeure dominante dans le domaine technologique et militaire, les puissances économiques et financières émergentes deviennent en revanche également des puissances politiques et militaires. Elles accentuent les rivalités à propos des ressources non renouvelables. La Chine ayant accumulé des réserves de change et dégagé des excédents d’épargne a pris des initiatives en Afrique qui contribuent à l’affaissement de l’influence française.     

Qu'est-ce que  l'État franco-africain ?

Force

L’État franco-africain est la communauté d’intérêts entre la France et les pays de sa zone d’influence. C'est une réalité illustrée par cette forme d’organisation historique, post coloniale, politique, juridique à la fois « invisible » et diplomatiquement contraignante qui oriente, décide, contrôle de manière de moins en moins directe, l’Agir politique, militaire et économique africain. Un « État à la fois invisible et visible » qui se trouve au cœur des systèmes avec lesquels les exécutifs français et africains interagissent pour exploiter et perdurer.
Cet ensemble de croisements interactif et interdépendant d'intérêts s’appelle, l’État franco-africain. L’État franco-africain est donc un cadre d’exercice de l’autorité française, une zone d’expression de son influence et une entité géographique dans laquelle s’exerce son rayonnement culturel.
Cet État est composé des pays de l'espace culturel francophone en Afrique (les États d’Afrique francophone). L’Union Européenne, les USA, et les pays du BRIC se disputent en bonne intelligence,  (ils savent passer de la concurrence à la coopération selon le niveau d'intensité des intérêts et les circonstances), les ressources stratégiques des pays du golfe de GuinéeEn 2014, "l’espace vital énergétique autonome français" est de plus en plus confronté avec l’arrivée de nouveaux acteurs, notamment chinois, à une compétition ouverte. La principale curiosité de l’ « État franco-africain » réside dans l’absence d’outils et de méthode de management de cet espace géographique, économique, démographique. Sa principale lacune est: l’absence de pôles de dynamisme économique due au manque d’offres de développement économique français pour son espace énergétique vital.

La main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit

La France est le seul pays du monde occidental à disposer d'une zone géographique dans laquelle elle influence (hard power) et rayonne (soft power). La Chine influence, mais ne rayonne point, idem pour les USA qui influencent, mais ont du mal à rayonner en Afrique francophone.

Pour être et durer après la colonisation, la France a organisé son rayonnement et influence, grâce à quatre outils d'influence: l’aide (au développement, économique,), la coopération (scientifique, militaire, politique, universitaire, économique, policier, culturel...), la monnaie (franc CFA) et la langue française, tout en sacralisant dans son pré carré des rapports asymétriques. Nous n'allons pas aborder la question des stratégies d’influence dans cette livraison. Ces mêmes outils ont été recyclés avec efficacité pendant la guerre froide (1960-1990) et après (1990-2014).

Est maître des lieux, celui qui les organise 

De la construction du pré-carré à l'Élysée connexion. 1960-2000

Le terme « pré carré » est cette expression, empruntée à Vauban, qui désigne le domaine d’influence (ou d’ambition d’influence) de la France en Afrique, qui correspond à l'espace culturel francophone africain. Les instruments juridiques qui vont jouer un rôle déterminant pour asseoir la puissance française sont:
  • les accords d'indépendance
  • les accords de défense
  • les accords de coopération avec pour acteurs de la sécurité du pré-carré, les services de renseignement (notamment le secteur Afrique du SDECE, devenu la DGSE), missions de coopération militaire et bases françaises en Afrique – vont jouer un rôle déterminant pour asseoir la puissance française [1]. 
Le tacticien de cette construction fut Jacques Foccart (1913-1997), le général De Gaulle étant le stratège incontesté. Foccart fut à la tête d’un organe unique dans l’histoire de la Ve République : le secrétariat général pour les Affaires africaines et malgaches. L’Afrique est donc au cœur du domaine réservé du président sous la Ve République et se présente, naturellement, comme le prolongement de la politique hexagonale [2]. De 1960 à 1990 ce système de dépendance intégral va exploiter l'une des caractéristiques de la culture africaine: le poids des relations interpersonnelles en faisant recours aux africains d'origine française

Apparaît un titre étonnant: Ami de la France. Tous les exécutifs africains ne vont pas lésiner sur les moyens quelques fois de manière grotesque pour être considérés et appelés: AMI de la France. Titre aux effets bénéfiques puissants dont le principal est: l'anti coup d'Etat. Ce titre a toujours été le sésame pour une longévité au pouvoir assurée. Vous l'avez compris, les relations franco-africaines « ne se situent pas seulement sur le plan des relations diplomatiques, elles revêtent un caractère de coopération entre la France et ces États dans les secteurs les plus importants de leurs activités [et] se situent sur un plan de liens amicaux et personnels » Notre expérience accumulée entre les circuits décisionnels locaux et les réseaux de connivences d'intérêts franco-africains, nous permet de faire le constat suivant des réseaux d'influence française. 


La conséquence de ce choix privilégiant l'humain, (liens amicaux et personnels, connivences spirituelles) aux exigences protocolaires du système, est le recours à certaines personnalités, officiellement hors des institutions.
Que remarque-t-on, lorsqu'on dresse à la demande de nos clients, la cartographie des réseaux d'influence française et africaine en Afrique ?

Pour établir cette cartographie, nous utilisons un guide de raisonnement tactique qui peut être personnalisé, répondant aux 4 questions portant sur les points suivants: Constats - Enjeux -  Stratégie – Objectifs (CESO)
  • La plupart de ces réseaux sont vieux : les maçons, les derniers des mohicans, les robes noires, les faiseurs de rois... Ils nous renvoient, au mieux, au début des années 90. Le monde international a évolué depuis, la coopération internationale aussi.
  • Ils sont craignent les "chaleurs chinoises" et souffrent d'une méconnaissance patente des évolutions africaines: Ces réseaux ont du mal à passer d’une logique de rente à une logique d’offre de développement économique gagnant-gagnant et sont souvent incapables d’impulser des politiques novatrices.
  • Ils fonctionnent en silo et non en grappe. Ils peuvent chasser en groupe pour maximiser les profits, mais à intérêt égal, c'est réseau d'influence contre réseau d'influence.
  • Ils sont presque exclusivement composés d'hommes.  En Afrique les hommes s’adaptent sociologiquement, les femmes quant à elles doivent garder les valeurs.
  • L'influence des réseaux se fait essentiellement "contre" ou "pour" contenir la poussée d'autres réseaux. Ils ne portent pas d'idées fortes, de projets porteurs d'évolution substantielle.  
Le système d’interconnaissance en Afrique francophone

En Afrique on ne parle pas de réseaux d'influence, mais d'un système d'interconnaissance intercommunautaire. 

Elle a pour matrice d'influence, l’unité culturelle africaine qui transcende sa diversité du Nord au Sud. Cette unité existe, car les communautés qui habitent différentes régions d’Afrique ont forgé et développé, pendant de nombreux siècles, des principes quasi identiques en ce qui concerne:
  • la gestion des rapports entre personnes,
  • des rapports au temps,
  • des rapports à la vie et à la mort,
  • des rapports au travail et à l’utilisation de ses résultats.
Sur l'ensemble du continent,
  • le groupe,
  • la famille prime sur l’individu, l’âge ou plus exactement,
  • la vieillesse n’est pas considérée comme une déchéance,
  • la parole et l’échange direct sont plus valorisés que l’écrit. 
     Par-delà la diversité des pays et régions, ce fond culturel partagé apparaît comme un modèle organisateur et/ou intégrateur, une base d’influence et de connivence. Un système qui organise le pouvoir social et politique de quelqu'un, d'un groupe, qui permet d'agir sur le processus décisionnel, le cours des événements, les choix dans les décisions prises. Il correspond à un:  

  • modèle organisateur très répandu en Afrique;
  • modèle qui imprègne très profondément les mentalités actuelles; les cercles de décisions, les lieux de pouvoir et de partage, les lieux de sagesse. Pour l'avoir compris, Jacques Foccart a été appelé par les acteurs politiques franco-africains, de "guichet unique africain" à Paris.
Ce modèle a généré un système d'interconnaissance communautaire qui structure les connivences d'intérêts, les solidarités religieuses, les tontines, la relationalité.

La relationalité dans la mise en oeuvre des conditions d'influence, est une approche intégrative de l’action collective, qui intègre l’Homme et ses intérêts dans la communauté, afin de permettre la circulation des biens, des informations ainsi que l’énergie humaine. Voici comment se présente le système d'interconnaissance communautaire dans les rapports de pouvoir et d’influence.
Quelques explications sur le premier cercle

Clan familial:
  • Le clan familial permet le contrôle de toutes les autres galaxies d'influence, à commencer par la myriade de conseillers à la présidence
Directeur de cabinet:
Le directeur de cabinet est le mal aimé des réseaux d'influence. Au coeur de toutes les batailles et conflits d'intérêts il est le guichet unique institutionnel des réseaux d'influence. 
  • Politique (relation avec les formations politiques, gestion des élus, stratégie, notes d'analyse, plume)
  • Technocratique (note d'analyse, gestion de dossiers complexes ou sensibles, relations avec des institutions, mise en œuvre et suivi d'initiative politique);
  • Super-intendant (facilitateur, organisateur, gestion d'agenda et communication).
    C’est «le collaborateur numéro 1 du Président», qui «organise et pilote le travail technique du cabinet, «fait le lien» avec l’administration centrale et le Président et aide ce dernier «à prendre les décisions» et propose «des arbitrages techniques».


Les compagnons de lutte: 
  • Plus discret, moins remarquable, mais encore influents, les amis de longue date réussissent dans une connivence d’intérêts à préserver leur entrée et pousser les digues invisibles du système d'interconnaissance communautaire.
    Intelligence économique et intelligence intercommunautaire

    La communauté en Afrique joue un rôle important dans le partage et la gestion de l'information. L'information n'a pas une valeur marchande, mais fonctionnelle. Cependant, le poids de la communauté dans la société peut inhiber les initiatives individuelles et diluer les responsabilités des individus. En revanche, cela fortifie les liens communautaires et oriente ainsi le choix de l'activité économique des groupes. Elle développe une solidarité qui maintient un contrôle social permettant, la mise en place des réseaux rampants (informel) de connivence d'intérêts économiques, de lobbying, imbus d'une culture de renseignement économique que l'on active en fonction de(s) l'objectif(s).

Le référentiel culturel peut être considéré comme un atout puissant dans la mise en place d'une connivence intérieure des intérêts privés et publics. Le contrôle social qu'exerce la communauté, le système d’interconnaissance sont des réducteurs d'incertitudes, un puissant filtre des normes donc un vecteur de « codes économiques » ayant une influence décisive pour l'homogénéité du groupe permettant à terme la mutualisation des intérêts des groupes économiques à promouvoir et/ou à défendre.

Notre valeur ajoutée


Excellente capacité d'analyse TECHNIQUE des complexités locales
Bonne maîtrise des référentiels culturels locaux
Grande expérience au sein des cercles de décision et au coeur de l'Etat

Nos atouts

Le réseau
Notre connaissance de l'Etat franco-africain, fruit de notre expérience
                                  L'expertise 

Nos services

DB CONSEILS vous accompagne dans la compréhension des réseaux d'influence franco-africains, pour mieux développer votre intelligence relationnelle dans le système d'interconnaissance communautaire africain. Notre accompagnement s'articule autour d'un conseil stratégique ensemble, nous diagnostiquons vos préoccupations et au cas par cas, nous vous proposons des solutions sur-mesure adaptées à votre budget et aux réalités locales. Il est une réponse adaptée aux diverses situations et besoins des clients.

Voici les besoins les plus récurrents
  • Maîtrise des circuits de décision et d’influence (analyse du processus décisionnel, analyse des réseaux, stratégie de réseautage d’affaires, lobbying et impact relationnel, outils d'aide à la connaissance de la médiasphère) 
  • Prestations de conseils stratégiques (Actions d’influence et d’orientation des décisions publiques, défense et représentation des intérêts des groupes et acteurs économiques)
  • Établissement d’une cartographie décisionnelle selon vos délais (décideurs, bottin de la décision, listing, fiches multiples)
La prochaine livraison

Les opportunités et menaces qu'apportent les nouveaux réseaux d'influence (africain, sino-africain, afro-français, américano-africain, français) dans l'Etat franco-africain. 
Patrice PASSY
BIBLIOGRAPHIE 

[1] Le syndrome Foccart. La politique française en Afrique de 1959 à nos jours, de Jean-Pierre Bat, Folio inédit, (Paris).

[2] Bagayoko-Penone, Niagalé. 2004. Afrique : les stratégies françaises et américaines. Paris : L’Harmattan.

[3] Gabas, Jean-Jacques, dir. 2005. L’aide publique au développement. Paris : La Documentation Française.

[4] Philippe HUGON Dossier | Afrique : 50 ans d’indépendance — Revue | Évolutions des politiques de développement




vendredi 5 décembre 2014

APPELS D'OFFRES: Comment détecter de nouvelles opportunités de développement en Afrique ?

DB CONSEILS vous fait un retour d’expérience sur les instruments de financement de la Banque mondiale et donne quelques conseils aux entreprises françaises orientées sur l’Afrique.

Les chiffres clés en 2013.
  • En 2013, la Banque Mondiale a accordé 31.5 Mds de prêts qui se sont transformés en 25 Mds d’opportunités de marché via appels offres 
  • Afrique : 88 projets en cours pour 7.2 Mds $
Pour quelles opportunités ?

Les opportunités de marché concernées sont principalement dans les secteurs de l’énergie, l’agriculture, et les transports, la santé et l’éducation

Selon la représentante de la Banque Mondiale à Paris, Catherine Doody, il existe deux portes d’entrée, « pour les exportateurs et pour les investisseurs ». Les investisseurs auront pour interlocuteur l’International Finance Corporation (IFC) ou la MIGA. L’IFC a cofinancé pour 18.3 Mds de projets en 2013 tandis que la MIGA a garanti 2.7 Mds de projet contre les risques politiques. Au global, l’engagement total de la Banque Mondiale s’est élevé à 52.6  Mds USD en 2013. Porté par un fort dynamisme (4.2% de croissance en 2012, 4.9% en 2013, 5.5% en 2014 et 2015), le continent africain représente à lui seul une bonne partie des projets financés. « Nous avons 88 projets en cours représentant 7.2 Mds $ de contrats. Ces projets concernent majoritairement le secteur de :
  •  l’énergie et des mines (31%),
  •  l’agriculture (16%)
  • les transports (16%) ».
Les principaux défis du continent sont :
  • la santé (4%)
  • l’éducation (8%)
  •  l’eau (10%)
Ces secteurs sont souvent perçus comme des secteurs improductifs. Ce qui souvent justifie, la faiblesse des réponses gouvernementales sur les thématiques sociales.  Les experts de DB CONSEILS sur le terrain, n’ont pas d’explication réelle sur le manque d’intérêt des grands groupes dans ces secteurs clés des pays africains. Le constat est que les principaux défis du continent, ne figurent pas en première position des projets structurants, sauf trois pays où des projets sont en cours de préparation :
  • l’Éthiopie 10% de croissance 2013 « dans l’agriculture, la pêche et l’industrie forestière »,
  • le Cameroun « pour des infrastructures de transport »
  • le Nigéria, « il s’agit là d’un projet éducatif ». « Pour chacun de ces projets, les entreprises peuvent trouver le nom de la personne à contacter directement en nous contactons individuellement ».
Plusieurs entreprises françaises de taille moyenne se plaignent de la rareté des ressources, voici quelques sources d’informations pour être compétitif et remporter les marchés publics internationaux en Afrique.

Tout d’abord, faire de la veille 
                                                                                                           
Notre de Base de données décisionnelles (BDD) est à votre disposition pour votre production d’information à forte valeur ajoutée. Nous ne sommes pas les seuls, différents organismes publics, parapublics, mais aussi privés proposent des services de veille. L’information est aussi disponible gratuitement sur les sites des différents bailleurs de fonds. Elle est souvent en anglais. « Il est ainsi possible de savoir sur un pays donné qui remporte des contrats et dans quels secteurs. Les données financières sont en libre accès sur htps://finances.worldbank.org ».

Faire de la veille et trouver le bon partenaire local

DB CONSEILS vous aide à :
  • Identifier vos besoins à partir de la relation entre vos enjeux et le pays cible
  • Intégrer les facteurs culturels votre stratégie globale
  • Rechercher des partenaires locaux (sous-traitants ou autres) qui ont l’habitude de soumissionner à ces marchés publics dans le pays en question.
  • Analyser vos vulnérabilités
C. Doody souligne « l’importance du partenaire local qui connait les réglementations. Des jeunes générations d’entrepreneurs se sont formés à l’étranger et ont créé leur société dans leur pays même si par exemple le Burkina Faso n’a pas d’expertise locale. Les contrats de consulting sont remportés par des sociétés étrangères ».

·   Il n’est pas interdit de soumissionner en solo mais lorsque l’on sait que 70% des contrats sont de plus en plus attribués aux compagnies locales, chinoises ou mixtes, on comprend l’intérêt de trouver un associé dans le pays cible !

Il faut ensuite exprimer son intérêt rapidement. « L’entreprise doit être sélective dans les projets et se faire connaitre auprès de l’agence d’exécution ». Dans tous les cas, le soumissionnaire devra comprendre le contexte local et répondre précisément aux spécifications techniques ».
Sur le site de la Banque Mondiale (worldbank.org), les entreprises intéressées peuvent télécharger deux documents clés concernant les directives de passation des marchés. 
Il en existe un pour les consultants (go.worlbank.org/U91PSLUDCO) et un pour les fournitures, travaux et services (go.worlbank.org/1KKD1KNT40).

A propos de la forte concurrence chinoise

En Afrique, mais aussi sur les autres continents les entreprises européennes sont fortement concurrencées par les sociétés chinoises. Le CAC 40 a déserté l’Afrique face aux chinois. La clé de la réussite chinoise réside dans l’inadaptation de l’offre globale française en particulier et européenne en générale par rapports aux demandes africaines de basse et moyenne technologie. Les pays africains sont en phase d’industrialisation voire de pré-industrialisation. Les besoins sont  en grande partie de basse et moyenne technologie. La perte des parts de marché français résulte de cette inadaptation et inadéquation de l’offre et de la demande africaine. Le secteur des télécoms est certes le plus rentable et le plus promoteur, mais il ne peut exister sans infrastructure, éducation, logistique et cadre juridique amélioré. Il faut donc diversifier l’offre, accompagner les entreprises qui prennent le risque par une nouvelle ingénierie financière. L’Afrique n’a pas encore été perçue comme un bon risque par les banques françaises voire européenne du fait des incohérences institutionnelles, qui au fil des ans, ont tendance à se résorber.

La réponse de la banque mondiale sur la concurrence chinoise

Elle est jugée déloyale à tort, car les entreprises chinoises mettent en œuvre l’une de leur stratégie, celle des petites portes. Focaliser son investissement sur les secteurs négligés par les entreprises occidentales nécessitant de lourds investissements, être capable d’investir à perte pour sécuriser son implantation future (le cas de l’Angola, la Zambie, l’Algérie…).  La deuxième critique porte sur la qualité qui n’est pas toujours au rendez-vous. « Les Chinois remportent des projets car ils sont imbattables sur les prix. Ils sont sur les grands contrats énergétiques et d’infrastructures et très peu dans l’’éducation, la santé ou l’agroalimentaire ». Les problèmes de qualité sont au cœur de la réflexion de la Banque Mondiale qui va mettre en place des procédures plus exigeantes au niveau de la durabilité des travaux réalisés.

Pour détecter de nouvelles opportunités de marchés à l’étranger 

Structurer le marché du sourcing pour les appels d’offres internationaux 

Notre activité : se concentrer sur la veille et le filtrage des sources, pour permettre de détecter des opportunités sur les marchés africains. Le marché du sourcing en Afrique pour les appels d’offres internationaux prend de l’ampleur et les besoins en informations des soumissionnaires africains et afro-français deviennent de plus en plus importants. DB CONSEILS fidèle à son vision du conseil vient de créer une plateforme unique spécialisée dans les appels d’offres internationaux qui identifie et vérifie plusieurs milliers de sources différentes à travers toute l’Afrique et peut se targuer de correspondre à toutes les demandes des petites entreprises aussi bien que des grosses, grâce aux observateurs sur place. Composé modestement de 2 personnes en France en phase de démarrage, et d’une dizaine de techniciens en Afrique capables de traiter des centaines  d’offres par jour, appuyées par des « capteurs » dans les ministères qui passent leur temps à comparer, vérifier si les libellés sont bons. Cette plateforme à une mission principale de contrôle « chaque appel d’offre émis doit être traité et redirigé de façon à correspondre aux besoins de chaque entreprise cliente. L’accès immédiat à l’information est la clef de la réussite à l’export.

Soyez en alerte sur les projets en cours :

Plusieurs projets en Afrique sont dans les pipelines de la Banque Mondiale. En voici trois en Éthiopie, au Cameroun et au Nigéria. A vous de jouer !

Éthiopie
Thrid Pastoral Community Developpement Project (PCDP). Les objectifs sont de favoriser la croissance et la stabilisation des revenus, d’accroître les infrastructures de base, et d’améliorer l’accès aux services publics au sein des communautés pastorales … project P 1302276.US$ 110.0/85.0 (IDA crédit/IFAD). Besoins de consultants. Contact : ministère des affaires fédérales, Éthiopie, tél : (25191) 444 357, oseidhaik@yahoo.com, contact Seid Omer PCDP Coordinateur

Cameroun
La Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), Transport & transit facilitation – Phase II. L’objectif sera de compléter l’actuel projet de facilitation du transit et du transport afin d’en augmenter l’impact sur le corridor camerounais entre Douala et D’Jamena. US$ 75.0 (IDA Credit). Les besoins en services en consulting seront précisés ultérieurement. Ministère des travaux publics, Yaoundé, Cameroun, tél : (237) 2222 2294, mi-chelmbella2009@yahoo.fr, Jean-Michel Mbella, coordinateur du projet   

Nigéria
1.       Global Partnerschip For Education Fund Grant. L’objectif est d’améliorer l’accès et la qualité de l’éducation dans des états sélectionnés et particulièrement l’éducation de filles. US$ 100.0 (EFAS). Besoins de Consultants. Ministère de l’éducation, c/o STEP B Project Plot 245, Samuel Adesujo Adeulegun St.Nigeria, tél : (243 803) 385 4351, email : stepbfme@ yahoo.com

    Electricity and Gas Improvement Additional Financing-GUID : l’objectif est de soutenir le projet NEGIP (Nigerian Electricity and gaz Improvement Project) pour faire fonctionner 3 unités à Sapele, Olorun sogo et Alaoji. Project : P126190 US$ 200.0 (GUID). Besoins en services de consulting, non encore déterminés. Power Holding Compagny of Nigeria, Plot 441 Zambezi Crescent, Maitama, Abuja, Nigeria, tel : (234 9) 413 6684, email : magniyu@nepapmu.org, manager du projet : Mansuru A. Ganiyu

Vous trouverez les informations sur l’ensemble des projets sur le site de la Banque Mondiale. Les données financières sont en libre accès sur : https://finances.worldbank.org


AFRO-FRANÇAIS, donnez-vous les moyens de vos exportations en Afrique !

Il existe de très nombreux dispositifs de soutien financier à l’exportation en France, trop communément assimilés, à tort, par nombre d’entreprises à des « aides » ou des subventions. Difficile de s’y retrouver dans ce « maquis » pour les non spécialistes. DB CONSEILS membre du CEAF à la CCIP vous accompagne, conseille et assiste dans votre stratégie d’exportation, de conquête des marchés en Afrique. 
Nous sommes heureux de constater que plusieurs entrepreneurs de la diaspora africaine, commencent à professionnaliser leur démarche commerciale visant la conquête des marchés africains. Nombreux n'ont plus dans le viseur que le marché de leur pays d’origine. Ils prennent le risque d’aller sur des marchés presqu’inconnus. Cette prise de risque mérite d’être encouragée et amplifiée. Le but de ce billet est de vous fournir les éléments de compréhension des différents dispositifs de l’État et de mettre à votre disposition les outils utiles pour un accompagnement stratégique à coût raisonnable.

Quelle est la valeur ajoutée de notre service ACCOMPAGNEMENT STRATÉGIQUE EXPORT ?

À chaque étape de son internationalisation, l’entreprise peut trouver des aides ou appuis financiers auxquels elle peut être éligible. A la phase Recherche & Développement correspondent les aides à l’innovation de BPI France et le Crédit Impôt Recherche (CIR) à la phase prospection correspondent l’Assurance Prospection (AP) gérée par Coface et le Prêt de Développement Export (PDE) de BPI France, à la phase recrutement le Crédit Impôt Export (CIE) et les aides régionales. A l’implantation, la Garantie de Projet international (ex FASEP). La difficulté est d’imbriquer ces différents dispositifs et de les optimiser. C’est le service ACCOMPAGNEMENT STRATEGIQUE EXPORT que nous proposons à nos clients. Notre ambition n’est pas de faire concurrence aux actions et activités institutionnelles qui le font bien d’ailleurs.

Quelle est la spécificité de votre accompagnement ?
  • Nous prenons la relève là où les CCI, MEDEF, UBIFRANCE s’arrêtent
  • Ensemble nous bâtissons votre stratégie de développement local
  •  Pas à pas, nous créons les conditions de votre réussite commerciale locale  

Comment traitons-nous les dossiers ?

Avant toute chose, il s’agit de mettre en place une stratégie adaptée et/ou sur mesure, suite à une réflexion stratégique.  Il y a deux cas de figure. Soit l’entreprise a déjà réalisé une étude de marché sur le pays ou la zone économique 35%  (CEMAC ou UMOA) qu’elle vise, soit elle part de zéro (65%). Dans le premier cas, nous validons son analyse, et apportons des informations complémentaires si besoin. Dans le second cas, nous réalisons l’éclairage du marché. Ce n’est qu’ensuite que nous nous penchons sur les aspects financiers. Par exemple, pour un projet de création d’une filiale à l’étranger, nous aidons le porteur du projet à évaluer l’ensemble des dépenses liées à son implantation.

Les entreprises afro-françaises connaissent-elles ces dispositifs ?

De manière très approximative pour la plupart ! Nous cherchons, parmi l’ensemble des dispositifs celui ou ceux qui sont les plus adéquats et montons les dossiers que l’entreprise présentera aux différents organismes.

Notre conseil aux entreprises de la diaspora africaine

Les entreprises qui veulent se développer durablement leur activité en Afrique doivent envisager leurs dépenses et leurs chiffres d’affaires prévisionnels sur plusieurs années. La stratégie du one shot doit laisser la place à une stratégie sur le long terme. Souvent, elles sous-estiment la nécessaire constance dans les épreuves du "marché africain", leurs coûts et ont du mal à réaliser des prévisions réalistes ». « Il est de plus en plus urgent de savoir conjuguer le verbe anticiper. L’anticipation est le maître mot en Afrique. Les délais d’instruction des différents organismes publics français sont relativement rapides. Encore faut-il présenter des dossiers complets, ce qui est loin d’être le cas. L'amateurisme est mort.

Comment inciter les afro-français à développer des stratégies de conquête des marchés de leurs pays d’origine ?

Trop d’afro-français l’ignorent : les exportations représentent 27% du PIB en France et 6.5 millions de salariés ont un emploi lié au commerce extérieur. il faut renforcer la « culture de l’export » en France auprès des entrepreneurs de la diaspora africaine: exporter n’est pas une affaire réservée à une élite, à quelques experts ou diplômés. Exporter ne se résume pas à quelques « grands contrats » fortement médiatisés. Un produit ou un service innovant, séduire des consommateurs de vos pays d'origine culturellement différend, s’adapter à leurs goûts et leurs besoins, changer d’échelle en se développant à l’international, sont autant de défis et d’aventures humaines à encourager et valoriser auprès des entrepreneurs de la diaspora africaine. Il est dommage de constater que ces derniers préfèrent travailler et se développer en France pour la simple raison que les carences institutionnelles ne démultiplient pas leurs courage et intelligence, L’Afrique est un bon risque économique pour lequel l’exportation est une aventure enthousiasmante et porteuse d’avenir. Si cette diaspora ne le fait pas c'est les autres diasporas sur place (Chine, Inde, Pakistan, Liban...) qui le feront à leur place.

Développer une culture de l’export c’est aussi renforcer l’esprit d’équipe, apprendre à passer de l'intelligence individuelle à la réussite collective, s’enrichir professionnellement et culturellement. Exporter (services, produits, formation) dans son pays d’origine ou dans les régions économiques francophones, c’est aussi faire le succès de la diaspora africaine, briller par l’exemple. Le dénigrement systématique de votre pays, les critiques éternelles sur le manque de cohérence institutionnelle, le repli sur soi ou les stratégies solitaires de réussite ne sont pas de solutions durables en 2014. 

La France et l’Afrique francophone ont besoin de vous et c’est maintenant.