Flatter la Chine sur le « rachat de l'Europe »
« Cela pourrait ressembler à un voyage organisé par quelque tour-operator mais de Göteborg à Varsovie, de Berlin à Athlone, du Pirée à la vallée du Douro, l'on retrouve des dirigeants chinois publics et privés (le sont-ils réellement ?) pour signer des contrats, conventions et autres accords de partenariat. Les uns permettent le rachat de Volvo, les autres instaurent des relations privilégiées dans le domaine de la production du cuivre ou de la machine-outil, quand les troisièmes entérinent des partenariats financiers renflouant, qui des armateurs, qui des Etats recherchant aussi ardemment qu'urgemment des liquidités pour boucler leurs fins de mois. »
La citation ci-dessus fait partie de l'article intitulé Pourquoi la Chine veut-elle racheter l'Europe ? publié par Marianne 2 le 26 décembre. Selon le magazine, la Chine a trois objectifs lorsqu'elle aide les pays de la zone euro. Premièrement, elle cherche à préserver la situation financière de la région qui est le premier débouché des exportations chinoises dans le monde et son second partenaire commercial. Deuxièmement, elle veut rallier l'Union européenne à sa cause sur la question du yuan, pour s'assurer une bienveillance lui permettant de continuer à sous-évaluer sa monnaie et donc à exporter massivement. Troisièmement, elle souhaite diversifier ses placements en achetant plus d'avoirs libellés en euros et non en dollars.
La Chine s'apprête à racheter quatre à cinq milliards d'euros de la dette portugaise. Elle contribuera à hauteur de 15,5 milliards d'euros dans les capitaux de 250 milliards levés par le FMI (Fonds monétaire international) dans le but de lutter contre la crise de l'euro. De plus, la Chine a accru ces dernières années ses investissements dans plusieurs pays européens, notamment dans des projets relatifs aux ports grecs, ponts en Serbie, autoroutes en Pologne, réseau d'énergie en Roumanie et au secteur maritime portugais.
La Chine a dépassé les États-Unis en matière de rachat de dettes des pays de la zone euro et d'investissements en Europe. Cependant, ces initiatives chinoises ne sont pas applaudies. Par exemple, la Chine est le quatrième plus grand investisseur en Allemagne. Elle a 660 sociétés à Nordrhein-Westfalen, la plus grande région d'investissements chinois en Europe. Mais l'Allemagne se sent menacée par ces fonds. Un attaché allemand de l'Union européenne a même lancé un avertissement : « La Chine rachète l'Union européenne et nous, Européens, vendons notre âme ».
Cette inquiétude montre que certains pays occidentaux ont l'habitude de semer la confusion auprès du public. Ils espèrent que la Chine aidera la zone euro à sortir de la crise financière, tout en fustigeant la présence accrue de la Chine en Europe.
Bien sûr, les causes de cette contradiction sont très complexes, mais l'idée principale est de spéculer sur un duo gagnant d'utilisation et de rejet de la Chine. Ils appliquent une double politique, dont la conséquence directe est l'impossibilité d'une coopération bilatérale approfondie. Les crises cycliques caractérisées par la stabilité, l'instabilité, et le retour à la stabilité existent depuis toujours, résultant parfois en conflits partiels. Par exemple, certains pays européens renforcent leur coopération économique avec la Chine en attendant des investissements chinois, et simultanément, critiquent le pays sur la question des droits de l'homme.
Ainsi, encourager la Chine à racheter de la dette européenne est une stratégie des pays occidentaux menée en flattant la Chine, tout en brandissant pour l'opinion publique la menace chinoise. L'achat massif de dettes de la zone euro et l'augmentation des investissements chinois en Europe conduiront leurs préoccupations sur le renforcement de la puissance économique de la Chine.
Par conséquent, du point de vue chinois, il est judicieux d'investir en Europe, mais il n'est pas nécessaire de résoudre les problèmes des Européens. Pour le moment, la plus importante responsabilité du gouvernement chinois est de développer le pays et d'assurer à ses habitants, qui représentent un cinquième de l'humanité, une vie relativement aisée d'ici 2020.
Source: China.org.cn
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