Les peuples africains recherchent, attendent, se plaignent, détestent leurs opposants. Cette relation complexe est le fruit d'une chaîne de déceptions et de désirs non satisfaits. Ces opposants issus des rangs de l’opposition ou du système en place n'ont pas su à mon humble avis dans la grande majorité sceller « la
rencontre d’un homme avec son peuple » à travers un programme politique crédible, clair et reconnu. Ces opposants se présentent souvent comme les
meilleurs défenseurs de la démocratie, parfois jusqu’à la caricature. Sauf que
la conduite de la conquête du pouvoir, nous fournit comme élément d'analyse, un "panier à crabes en activité", composés d’experts en impuissance
collective. Si être opposant se résume à une grotesque guerre des égos, ou à
l’étalage des ambitions, cela est dangereux pour cette même démocratie qu'ils prétendent vouloir protéger. Quand
l'ambition tient lieu de projet politique, plus rien n'a de sens (certains opposants confondent l’ambition
d’être président et la structuration d’un vrai programme politique comme
réponses aux sept faims du peuple). Le danger est que l'absence de projet
politique, laisse la place libre à toutes les ambitions même les plus
meurtrières. Nous relevons, en cette période de stratégie de positionnement et campagne de communication politique, en vue des échéances politiques et électorales, dans plusieurs
pays africains, que l'énergie clivante des opposants et oppositions risquent de
ne pas résister au talent fédérateur des présidents actuels. Il faut pour l’opposition, une énergie
fédératrice au service de ses convictions et de ses appétits de conquête du
pouvoir. L'opposition doit pour gagner, nous décrire la façon par laquelle l'inscription de sa victoire, naît de la construction de l'obsolescence du système politique antérieur.
Cette exigence du temps et des peuples, nous incite à analyser la valeur
ajoutée des oppositions actuelles en cours d'agitation. Cette valeur ajoutée des opposants africains comme appareil de solutions peine à se déterminer, à être lisible, quantifiable et transmissible comme modèle.
Les
opposants africains à la recherche d’un galon de gouvernabilité
Les peuples des 54 pays africains deviennent des élec-acteurs. Cela leur donnent des
droits et devoirs. Ils sont devenus conscients de leur pouvoir. Ils
disent tous en chœur que si le jeu est
réellement démocratique, ils savent se faire entendre et promettent aussi
par leur discipline, d’accompagner le vainqueur jusqu'à la victoire finale, à
condition que la connexion entre le programme et les sept faims du peuple (les thématiques sociales) soit
accomplie. Le cas du Nigéria devient un cas d’école.
Aujourd'hui les oppositions
africaines ne peuvent pas faire l'économie « des bruits du peuple » en ayant pour seul axe stratégique, politique et médiatique, le "tout
sauf lui". De 2015 à 2020, les peuples africains ont « sept
fois faim ». Ces faims sont invalidantes pour la majorité de la
population. Ces faims constituent le terreau des oppositions et des opposants
politiques. Ces faims dictent actuellement « l’agir et le vivre ensemble des peuples africains », fissurent
l’unité nationale, cristallisent les rancœurs et génèrent, une pandémie de
frustrations. Ces faims donnent à la rencontre
oppositions-élec-acteurs une intensité particulière, fondée sur des
attentes multidimensionnelles. Tellement particulière, que le manque de
ressources, de moyens, de logistiques, d’intelligences couplé aux projets
politiques non chiffrés, sans planning d’exécution, font d’eux des opposants
incapables de développer la stratégie du
référent. En d’autres termes, être le premier à parler, dénoncer,
critiquer, orienter, proposer le débat en fonction de la désinformation ou de
l’information, ou encore de l’intérêt politique.
Les
opposants africains manquent de brevet de gouvernabilité
Les opposants politiques africains
dans leur grande majorité sont tout sauf des managers. Les campagnes politiques
qui s’annoncent donneront l'occasion de le révéler à leurs dépens.
DB CONSEILS a ouvert le CAHIER DES CAMPAGNES PRÉSIDENTIELLES DE 2015 à 2017 sur toute l’Afrique
francophone. Ce cahier de campagne Présidentielle, nous servira de marqueur sur
leurs "travers" pour souligner les forces et faiblesses des candidats
sur le chemin de la victoire ou de l’insuccès.
Notre mini sondage nous renseigne, que
le crédit des opposants africains s'épuise, car à ce jour, rares sont ceux qui proposent mieux que les réalisations actuelles des régimes en place, et les déclarations
tonitruantes ne masquent pas l’incapacité de ces derniers à solutionner les «
sept faims du peuple ».
Le message aux figures de
l’opposition est tout aussi clair, les peuples disent: nous voulons vous faire
confiance, mais il nous faudra des preuves de votre aptitudes à gouverner, votre capacité à faire mieux que l’actuel
homme fort qui, malgré les crises, les guerres, les blocages et l’environnement
international peu enclin à l'accompagner, a mis en place, « les bases nécessaires pour un développement harmonieux ».
Le souverain primaire comme on aime à
le dire à Kinshasa, c’est-à-dire le peuple, a inscrit la culture du résultat
dans ses exigences de choix du candidat.
A ceux qui votent du fait de
l’appartenance à un nom, à une tribu, région ou à une province, les peuples
dans leur ensemble ont compris, qu’ils ne vont pas perdre, leur rationalité aux
dépens d'enjeux émotionnels qui font vite glisser vers l'arbitraire, la guerre,
ou les troubles publics.
La satisfaction des sept faims va donc pousser à voter celui qui travaille
dur, pour résoudre ses problèmes sociaux de base.
Les peuples sont des élec-acteurs de
plus en plus conscients de leurs intérêts. Ils reprochent aux oppositions et
opposants, le manque de cohérence entre le discours et les résultats dans la durée. Or à
l’exception du Président de la République, personne n’a un bilan à impact
visible aussi édifiant. Mais, une campagne de communication politique du
Président axée sur le bilan, risque d’être une erreur stratégique aux
conséquences lourdes. Car tout bilan est clivant. Le Président-candidat doit
rassembler au-delà de sa majorité. Une campagne sur le bilan aussi édifiant
soit-il risque de le présenter comme l’homme des actions passées. C’est le pays
au futur et à l’unisson que le peuple doit chanter, rêver, attendre, humer,
sentir, vivre, et habiter.
Qu’est-ce que c’est un
brevet gouvernabilité ?
- Tourner le dos à l'essentiel de ce qui vous a permis de grimper
jusque-là, c'est à dire être en rupture avec le régime, les compagnons de
lutte, les soutiens qui vous ont permis de devenir opposants à ce jour.
Car vos arguments, vos atouts (à savoir l'occupation médiatique en
critiquant les faiblesses du régime politique devenu gruyère) deviennent
face à la réalité de la gestion d’une opposition politique, un handicap.
- Se faire l'avocat systématique des électorats en souffrance,.
- Être loin du pouvoir alors que vous êtes un des anciens proches du
système gruyère.
- Montrer qu'on est apte à exercer le pouvoir en tant que leader, stratège
et non gestionnaire de sa victoire ou de son ethnie.
- Etre capable d'imposer son autorité de compétence, construire une nouvelle personnalité et y installer sa nouvelle identité visuelle
- Être à l'intérieur du peuple, pour ressentir ce qu'il ressent, quand
les responsabilités vous en éloignent
- Rester incontesté en interne quand la structure du parti se
complexifie à l'approche de la présidentielle
Un brevet de gouvernabilité est donc votre légitimité historique et
culturelle, vos capacités intellectuelle, économique, sociale, médiatique et
physique à répondre techniquement à l'intégralité des problèmes de société d'un peuple à savoir les sept
faims:
- La faim pour se procurer un toit décent (politique nationale d’urbanisation, programme nationale de la ville, programme d'expropriation et d'indemnisation foncière, politique nationale de l’habitat, plan national d’accès à la propriété, etc…)
- La faim pour se nourrir (Programme national d'attractivité économique, plan national de stratégie de développement, programme national des 3 repas par jour, programme national des coopératives agricoles, le fonds de soutien agricole, le programme national de mécanisation de l’agriculture, la banque des agriculteurs, etc…)
- La faim pour s’habiller (Programme de développement de l’industrie textile, organisation des filières textiles, fonds de garantie des industries textiles...)
- La faim pour éduquer et s’éduquer (Programme national des universités, plan de développement de l'économie de la connaissance, refonte des programmes nationaux de la maternelle à l'université, plan national d'éducation civique, programme des jeunes talents, plan innovation et développement économique,…)
- La faim pour gagner mieux sa vie (la méritocratie nationale, plan tolérance zéro, plan de management des ressources humaines nationales, le programme national de développement de l'initiative privée, plan des départements de l'entreprise…)
- La faim pour vivre heureux (Programme Only Pays par exemple, Programme national du nouveau vivre et agir ensemble, plan national d'attractivité touristique et culturelle, plan gestion des espaces, environnement économique et développement durable…)
- La faim pour soigner sa famille (refondation du système national de santé, sécurité sociale nationale, refondation des centres hospitaliers universitaire, formation des personnels de santé, création des laboratoires pharmaceutiques, nouvelle politique nationale de prise en charge des patients...)
Je définis le brevet de gouvernabilité, comme un système
politique de solutions, de réponses radicales, volontiers polémiques d'un
leader politique. Celui-ci tranche en tout cas avec le système gruyère en
place, en se saisissant de grands sujets publics, des thématiques
sociales des électorats en souffrance (jeunes sans
emplois, chômeurs, les déçus du système gruyère, cultivateurs, paysans,
fonctionnaires, chercheurs, professions, libérales, commerçants, forces
publiques, retraités,...) en vue de porter le changement d'espérance tant attendu.
Pourquoi un brevet de
gouvernabilité ?
- Parce qu’il y a l'usure des valeurs liée à l'inflation haineuse
La violence appelle la violence, toute stratégie autour du désordre, de la
peur et de la violence fera un mauvais opposant. Qui dit mauvais opposant,
prépare une mauvaise opposition. Toute occupation du terrain médiatique du fait
des troubles, des heurts, des affirmations gratuites, du tout sauf le Président
en place, ne s’appelle pas stratégie politique. Les figures de l’opposition
managent les personnalités de leur
bureau politique ou conseil national en chef de meute : les fidèles sont
récompensés, les dissidents exclus, les fortes personnalités se font limer les
crocs. Le Pays n’est pas une meute ethnique. En cette période riche en intensité,
l'autorité s'use quand on en abuse, la violence piège le violent. À force de répéter tout sauf LUI, sur tous
les fronts, on finit par dévaloriser son capital confiance, son image de
rassembleur, son image de sage et d’expérimenté, son autorité. Une sorte
d'usure des valeurs liée à l'inflation haineuse. Les figures de l’opposition
n’ont pas encore compris que l'omnipotence n'est plus à la portée des
dirigeants de l’opposition : ils doivent savoir s'entourer, valoriser,
déléguer, pour entraîner leurs collaborateurs à préparer la victoire pour une
meilleure relève.... Leur panache blanc ne suffit plus. Seule l'aune du projet
permet de jauger l’opposition. Pour l’instant faute de projet visible, audible,
palpable, crédible, mesurable et quantifiable, nous avons du mal à jauger les opposants.
Nous sommes au cœur du trou noir de leur organisation politique, de leur incapacité à bénéficier de notre brevet de gouvernabilité.
- Parce que le changement d’espérance, impose la destruction politique créatrice
On peut
définir le processus de destruction politique créatrice comme étant le mouvement permanent de destruction politique d’activité lié aux anciennes organisations et de créations de
nouvelles stratégies innovantes d’organisation, de mobilisation, de
communication et de gestion des organisations politiques et de l’État, conformes aux nouvelles innovations. Les éléments
neufs vont remplacer les anciennes logiques de pensée, d’organisation, de
gestion et de fonctionnement grâce à un plan global de gestion des intérêts
communs. Par voie de conséquence, il faut un changement d’espérance en créant des
positions de force avant de négocier avec le pouvoir en place ou l’opposition. D'où, la nécessité de mettre un terme aux guerres intestines en interne et de disposer
des bases avancées dans le camp de l’adversaire en vue d’une "diplomatie
totale" facteur clé de l’innovation politique. Est maître des lieux, celui qui les organise.
Barack OBAMA: la plus belle opposition jamais organisée
« Lorsqu'il annonce sa candidature le 10 février 2007, Barack Obama est un politique peu
connu, sans réelle expérience nationale avec seulement deux années de présence
à Washington comme sénateur de l’Illinois. Comment expliquer, dès lors, sa
formidable victoire contre Hillary Clinton dans les primaires démocrates et son
succès historique le 4 novembre 2008 face à John Mc Cain ?
Cette
victoire, il la doit certes à ses qualités personnelles, son charisme
exceptionnel. Il la doit tout autant à une campagne révolutionnaire : « la
meilleure campagne jamais réalisée », selon les propres termes de
Barack Obama. Sa campagne est d’un genre nouveau : il ne s’agit plus d’une
campagne politique traditionnelle, de conviction des électeurs, mais d’une
campagne visant à créer un mouvement, une campagne de mobilisation.
La meilleure
organisation politique face aux masses silencieuse, abstentionniste et
sceptique
La destruction
politique créatrice en ce qui concerne Barack OBAMA réside dans trois innovations :
- La mobilisation citoyenne
- La mobilisation militante
- La mobilisation électorale
Les opposants
historiques africains mènent généralement une campagne charismatique, qui pose
à terme des problèmes. Si elle mobilise, elle est aussi clivante. Le processus
de destruction créatrice grâce aux innovations assure le renouvellement
permanent des leaders, des structures de co-production des connaissances et des
techniques de gestion des partis et de diffusion des informations. Les
nouvelles innovations entraînent l’obsolescence et la disparition des anciennes
architectures du parti:
- anciens messages, dirigeants, organes, électorat,
- anciennes méthodes d’organisation et de gestion, alliances et gestion des complexités,
- et anciens types de mobilisation militante.
La
revitalisation de l’intelligence politique a un rôle moteur, elle est à la
source des améliorations de la productivité du parti et donc de l’accroissement
des innovations intellectuelles, d’une meilleure adaptation des acteurs de
terrain face aux exigences et évolutions des sept faims. Les innovations nouvelles réduisent l’efficacité
des anciens appareils et confèrent aux leaders innovants une nouvelle situation
de monopole qui leurs assurent une dynamique nouvelle articulée par étapes et
projets politiques.
De nombreux types de situations, d'opportunités et de contextes déclenchent le processus de destruction politique créatrice :
De nombreux types de situations, d'opportunités et de contextes déclenchent le processus de destruction politique créatrice :
- les nouveaux contextes, nouvelles opportunités politiques, les contextes internationaux et régionaux en évolutions permanentes ;
- les nouvelles sources de conflits internes et de compétences internes et celles de la diaspora, les nouveaux moyens de gestion innovante du parti ;
- les nouvelles formes d'organisation et de management, les nouveaux moyens financiers ;
- les nouvelles méthodes de marketing politique ou de communication politique, les nouveaux moyens de communication (aujourd'hui les TIC) ;
- le village planétaire, l'information sans frontière ou les nouvelles façons d'influencer les décideurs politiques, les nouveaux moyens de fraude.
- la fabrique des consensus
- les nouvelles méthodes de co-production des connaissances;
- l'ouverture de nouveaux modes de pensées
- l'effritement des idéologies et les nouvelles formes de financement d'un parti
- une nouvelle organisation politique du travail interne
La chance des indépendants
et des opposants sans bilan
Pour les
candidats sans bilan, il y a l'exemple d'OBAMA qui a gagné sans bilan, sans expérience ministérielle,
mais a su rassembler autour d’un projet clair, disponible, chiffré, porteur
d’idées nouvelles, d’espérance, autour de l’Amérique, ses valeurs, ses
richesses. Il a atomisé le peuple américain, donner du changement grâce à des
idées et une bonne connaissance du terrain et des américains...Tout est
possible avec beaucoup d’intelligence, j'insiste beaucoup d’intelligence, de talent et
d’innovation, de rigueur, de courage, de volonté, d’énergie renouvelable, une
organisation quasi militaire, un maillage national de sa présence, de la constance dans l’effort et une superbe
communication comme nécessaire levier complémentaire pour la victoire.
J'entends certains me dire que le contexte est difficile, incertain, voire impossible, je vous le concède, mais le combat politique en Afrique oblige ceux qui veulent être à contre courant, de prendre la mesure de l'ampleur de la tache et de la difficulté des moyens. L'absence d'idéologie est une fragilité permanente des oppositions, l’improvisation africaine, la minable gestion du temps, le calvaire des interminables compromis, la méthode irresponsable de "Dieu va faire", la débrouillardise, la gestion désarticulée des intérêts multiformes, sont les meilleurs moyens de souffrir et d'être écrasé. Aucun opposant ne pourra gagner seul, il lui faut une équipe disciplinée, des professionnels
aguerris, gage de sérieux et de professionnalisme, sur laquelle s’appuient des
équipes-terrain, bien rémunérées (la gratuité n'existe que vos têtes), en rangs serrés qui délivrent un message à
l’unisson. Tout est possible même avec très peu de moyens grâce à une gestion
rigoureuse de l'opposition, des groupes d'opposant et des futures campagnes.
Alors, comment gagner une campagne électorale ? Quelques points clés gratuitement mis à votre disposition de stratégie de communication politique et marketing politique: cas concret:
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