Patrice PASSY
Directeur associé
Consultant - formateur en Gestion
des problématiques interculturelles
15 ans d’expérience
internationale
(Paris,
Bruxelles, Shanghai, Johannesburg, Abidjan, Brazzaville, Cotonou, Kinshasa,
Dakar, Douala, Pointe-Noire….)
1960-2014 -
L’Afrique interculturelle évolue, quelle échelle temporelle ?
Le continent africain dans les
15 prochaines années sera l'un des axes majeurs de la mondialisation au
XXIe siècle.
Les faits sont clairs: depuis le début
des années 2000, l'Afrique a été un continent "à la croissance
économique et sociale pleinement en cours". Depuis plus d'une
décennie, le continent a été soutenu par un taux de croissance annuel moyen de
5%. L'investissement étranger direct (IED) mondial est passé de de 1,2% en 2007
à 3,1% en 2012. En outre "le continent offre encore des
possibilités remarquables". Sa population va doubler d'ici 2050,
elle représentera 2 milliards de personnes, soit l'un des plus grands marchés
du monde.
La France reste le premier investisseur
en Afrique, sauf dans le domaine des hydrocarbures. Cependant, le pays est en
train de perdre des segments du marché sur un "continent soumis à une
concurrence internationale croissante". Aujourd'hui en Afrique, les
choses évoluent très vite au point que certains cadres d’entreprise ne
comprennent plus les générations montantes de cadres africains et des
populations.
Les français ont besoin d’outils qui
intègrent l’évolution contemporaine, et permettent de lire les constantes des peuples
africains.
Certains pays africains
ont plus changé en vingt ans qu'en deux siècles. Il est temps, pour les
expatriés et les impatriés, de tenir compte des évolutions, et de
questionner leurs limites. Limites que la mondialisation, comme un réactif en
laboratoire, met clairement en évidence en Afrique. Il s'agit d’aborder la
question de la gestion du risque interculturel en Afrique sous un jour
intégrant à la fois les interrogations, les aspirations, les limites de chacun
ainsi que les évolutions actuelles africaines dans un environnement économique
en plein bouleversement.
La gestion des
problématiques interculturelles en Afrique ne consiste pas à aligner des
stéréotypes, à faire preuve de paternalisme, ni de briller par
l'ethnocentrisme, l'arrogance, la condescendance, et/ou du racisme larvée.
Mais à mettre en marche une dynamique fondée sur une nouvelle
intelligence interculturelle afro-française. Le temps de l'Afrique a sonné
disait le Président Hollande, mais êtes-vous à la hauteur des nouvelles attentes
CULTURELLES de l'Autre ?
Ce qui a changé en Afrique et qui est lourd de sens, c'est le choix. Pour la première fois depuis près de 10 ans, l'Afrique économique a le choix: choix des partenaires, choix de modèle économique, choix de l'influence culturelle, choix des investisseurs, etc...Or, quand on parle de "choix" les mots tels que: qualité, exigence, attente, trouvent une résonance particulière dans les échanges.
Ce qui a changé en Afrique et qui est lourd de sens, c'est le choix. Pour la première fois depuis près de 10 ans, l'Afrique économique a le choix: choix des partenaires, choix de modèle économique, choix de l'influence culturelle, choix des investisseurs, etc...Or, quand on parle de "choix" les mots tels que: qualité, exigence, attente, trouvent une résonance particulière dans les échanges.
Qu’est-ce que l’Africain attend de vous (français, afro-français) en
2014 ?
DB CONSEILS partage ici son expérience (résumé d'une
intervention à la CCI de Paris). Voici les différents points qui
doivent faire l'objet d'une attention particulière avant et
pendant votre mission en Afrique:
- vos compétences professionnelles (la qualité française sera attendue et la différenciation managériale très appréciée…)
- votre compétence interculturelle
- votre résilience face aux situations critiques, notamment dans la gestion des problèmes multiples et complexes
- votre générosité (l'intelligence dans la gestion des cas sociaux, sera mise à rude épreuve dès votre installation)
- votre capacité de négociation ("oui" n'est jamais une garantie, "non " n'est jamais un refus, il faut savoir épouser les courbes du contexte, des enjeux et de la culture)
- votre lecture des enjeux et des intérêts locaux et la capacité de gestion des complexités locales
- votre hospitalité (sens de l'accueil, réception, disponibilité, écoute active, ouverture d’esprit, empathie, sensibilité interculturelle, votre capacité à gérer les incertitudes, l’ouverture aux autres)
- la place accordée aux anciens dans votre processus décisionnel
Problèmes en 2015
- L’imperfection des moyens, la persistance des vieilles habitudes comportementales, la confusion des buts caractérisent le travail des cadres français ou afro-français en Afrique francophone.
Quel sera votre partenaire culturel
« africain » en 2015 ?
Que vous
reproche votre partenaire culturel lors de vos missions en Afrique
francophone ?
Une erreur culturelle aux conséquences multiples
Pour les formateurs de DB CONSEILS, l'erreur culturelle franco-africaine consiste à penser que le fait d’avoir en partage le français dans l’espace
culturelle francophone, de partager une histoire commune, d'avoir une
proximité culturelle et linguistique veut dire que nous connaissons la France et
les "français" ou l’Afrique et les "africains". Cette
erreur culturelle coûte cher aux cadres expatriés ou impatriés. Ce qui nous
permet de pointer du doigt les points de vigilance des expatriés d'abord,
puis des impatriés ensuite, en Afrique francophone au cours de leur mission.
Les points de vigilance interculturels des expatriés français en Afrique
Une formation en management
interculturel n’est pas un
vernis de culture générale gracieusement offert par l’entreprise au futur
expatrié pour qu’il ait un avant-goût de son pays d’affectation. Benjamin
Pelletier
Les
expatriés français en Afrique: http://ppassy.blogspot.fr/2012/08/travailler-en-afrique-francophone-les.html
1-Gestion malhabile du passif
historique
Conséquence de la colonisation
Exemple: le travail: perception, rapport, rôle...
Pendant la
colonisation, le système colonial avait une
politique de mise en valeur des terres, des espaces. Au coeur de cette
mise en valeur: les travaux forcés (esclavage déguisé), des hommes et des
femmes. En 1927, le journaliste Albert
Londres passe quatre mois en Afrique noire. A son retour, il écrit
"Terre d’ébène" (Editions du serpent), violent
réquisitoire d'une force rare, contre la politique coloniale
française. Après la
colonisation "l'oeuvre de civilisation à tâtons" (Albert
LONDRES), faute de décolonisation des mentalités, le travail est resté
associé à la souffrance, la corvée, l'ingratitude du colon, les conditions de
travail terribles. Des razzia terribles amputaient les villages de
leurs forces vives. Sans refaire l'histoire, on peut observer à ce jour que
le travail en Afrique n'est pas considéré comme une source
d'épanouissement, mais uniquement comme un moyen de nourrir sa famille et
de gérer les problèmes de la communauté, de son village.
Application au monde de l'entreprise
2-Réticence à l’ouverture vers l’Autre
3-Incapacité à prendre en compte les
particularismes locaux
4-Impair et négligence des facteurs
culturels
5-Difficulté de la famille de
l’expatrié à s’adapter à son nouvel environnement culturel
Les impatriés afro-français dans
leur pays d'origine
L'impatriation consiste, pour une
entreprise française, à envoyer dans son pays d'origine un(e)
afro-français(e) dans sa filiale africaine pour pallier une difficulté de
recrutement, de management, ou de gestion.
En Afrique, un impatrié est un cadre de la diaspora rentré dans son pays d'origine, dans le cadre de son parcours professionnel. L’impatriation des cadres africains de la diaspora tend à se développer en ces temps de mondialisation. La demande des entreprises françaises se tournent de plus en plus vers eux.
Le syndrome du "bountisme culturel
afro-français" ("africain" d'origine, français dans sa logique de
raisonnement)
Ils ont choisi d'étudier, de vivre, de s'installer en
France, d'y fonder une famille, de devenir français pour de multiples raisons.
Mais lorsqu'après des années passées dans les villes ou les
campagnes françaises, ils font un "back to the roots",
le retour au bercail n’est pas toujours simple pour ces cadres. Au
contact de la culture française, leur vision du monde s’est enrichie, et les
travers de leurs "frères et sœurs", les différences de
vue, de raisonnement, de comportement et de perception leur "sautent
au visage".
La plainte, la critique, le mépris, le rejet de sa propre culture éloigne et vous éloigne du groupe, rendant la communication difficile. Les échecs ne sont pas rares, les reussites aussi. Voici les points à surveiller.
Points de vigilance
Une incapacité à prendre en compte les changements
culturels et les évolutions des mentalités du référentiel culturel
d'origine
Pour ces impatriés africains
revenir est souvent plus difficile que partir. Le fait d’avoir acquis une
double culture donne beaucoup de recul sur son pays d’origine. Les impatriés
sont très critiques au moment du retour.
Une incompétence interculturelle se
traduit par une réticence à l’ouverture vers ses frères. Car, il est devenu très critique,
arrogant, méprisant envers eux. Il fait preuve d'une gestion
malhabile du passif familial et/ou communautaire. Ces deux points sont les
principaux mécanismes du malentendus interculturels entre "les
frères et sœurs restés au pays" et l'impatrié.
A cela s'ajoute l'erreur culturelle qui consiste à croire que le
fait d'être originaire de tel ou tel autre pays, ethnie ou région, vous
dispense d'une actualisation de votre compétence interculturelle. Suite à
votre absence prolongée : tout a changé. Le cadre de la diaspora oublie que
le fait d'avoir passé 5 ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans voire plus, hors de
son référentiel culturel d'origine, fait de lui un bi-culturel, un
étranger et non un algérien, congolais, camerounais, ivoirien. Minorer ce
fait social est une faute lourde. Car la sous-estimation des évolutions
culturelles (toute culture est en évolution permanente), la
non-évaluation des impacts culturels de ses évolutions ainsi que des
mentalités, sans oublier l'exigence d'une analyse de la réalité
socioculturelle de votre contexte depuis votre départ, sont les principales
causes d'échecs des missions d'impatriation.
Depuis 8 ans, DB CONSEILS conseille
les membres de la diaspora africaine qui ont un projet de retour au
pays.
Au cours de nos missions de
conseils, nous ne cessons de souligner qu'il est important pour les cadres de
la diaspora de retour dans leur pays d'origine d'être accompagnés pour
disposer des clefs leur permettant de s’adapter au nouvel environnement de
travail, de retrouver un équilibre familial, pour être efficace dans
leur mission professionnelle et bien chez eux.
Mettre sur pied une ingénierie de formation, construire des relations
d'affaires avec des partenaires africains, négocier dans un contexte
africain, diriger une équipe multi-ethnique, expatrier des collaborateurs et
leurs familles...est le quotidien de nos clients. Les questions auxquels vous
êtes confrontées exigent des réponses pratiques. Y répondre c'est
notre métier.
Le livret interculturel Pays
Management des diversités franco-africaines
Le socle d’intérêts communs
15 ans d’expérience internationale
(Paris, Bruxelles, Shanghai, Johannesburg, Abidjan, Brazzaville, Cotonou,
Kinshasa, Dakar, Douala, Pointe-Noire….)
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire