vendredi 6 mai 2016

Au nom des milliers de morts innocents, il faut savoir nous éviter des conflits et impérativement terminer une guerre civile

LES SOUFFRANCES DES PEUPLES EN DÉBAT
La multiplication des guerres civiles ces 20 dernières années et l'incapacité des grandes puissances à proposer une solution dans chaque cas, voire leur responsabilité dans le déchaînement de ces conflits, amènent à s’interroger sur la spécificité de ces guerres, du rôle de la mondialisation et des intérêts en jeu, sur la lecture politique qu'en font les occidentaux. La particularité et complexité que génèrent une guerre civile est le fait que l'Etat  (dictatorial ou démocratique) perd son monopole de la violence physique légitime. En ce sens qu'en temps normal, l'Etat est la seule organisation qui peut user de la violence de façon légitime, légale. Lors d'un situation de crise, plusieurs factions affrontent le pouvoir en place, ou s'opposent entre elles. Émergent alors plusieurs factions, milices qui plongent dans le chaos  le pays dans une espèce de guerre civile totale, nous assistons tous souvent impuissants la destruction de nos familles, de la vie sociale, économique, culturelle par une guerre de tous contre tous. La sortie de la guerre civile et le retour à la paix ne peuvent donc s'opérer que par un rétablissement du monopole de la violence légitime.
Trois possibilités
Première possibilité: la victoire militaire d'un camp sur l'autre

Lorsque la parole devient inopérante entre parties, c'est la  guerre civile,  c'est la solution simple politiquement, mais qui requiert un niveau de violence extrême puisque c'est une voie jusqu'au-boutiste. Celle-ci est souvent privilégie par le deuxième cercle d'influence autour du chef, par crainte des représailles ou pertes des avantages acquis. Leur raisonnement tient à un fil,compter sur l'unité à préserver de son camp et sur le manque de cohésion de la coalition adverse. 
Deuxième possibilité: la partition du territoire en plusieurs entités sur lesquelles chacun établit son autorité
C'est la marque de fabrique des Etats marqués par une faible cohésion nationale ou chaque faction (ethnique, religieuse, politique) va s'appuyer pour faire de sa base ethnique ou religieuse la base de son proto-Etat. Le séparatisme accompagne souvent ce genre de type de conflit. 
Troisième possibilité: une paix de compromis par laquelle les factions en présence se mettent d'accord sur un nouveau gouvernement d'union nationale
Solution souvent imposée, prônée par les grandes puissances après échec de leur stratégique de conquête d'un marché, d'un avantage géo-économique ou géostratégique, l'incapacité de disposer d'une position dominante. Depuis la guerre froide, nous constatons que cette solution est politiquement fragile, économique non rentable, démographiquement invivable, puisque la faiblesse récurrente des politiques à ne jamais tenir leur promesse, fait qu'au moindre désaccord entre ennemis politiques (en Afrique il n'y a pas d'adversaires politiques, il n'y a que des ennemis, et un ennemi on le neutralise, pardon on le tue). En clair un gouvernement d'union nationale est une violence politique différée. La vrai paix n’intervient malheureusement qu'aux termes de violents combats, mais surtout à l’épuisement généralisé des belligérants, des populations et des moyens. Pour que cette paix tienne, il faut que le sentiment national ait persisté malgré les atrocités, les rancœurs, et que chaque camp soit prêt à faire d'importantes concessions. Ces concessions sont sous conditions et dans la limite des lignes jaunes posées par les responsables réels des conflits. 
La lutte des objectifs négatifs contre les objectifs positifs
Les objectifs négatifs des grandes puissances  souvent gestionnaires de ces conflits est d'annoncer avant et pendant le conflit qui doit quitter le pouvoir, sans jamais nommer qui va le remplacer, diriger le pays. Celui qui n'a pas d'objectifs ne risquent donc pas de les atteindre. Ce qui donne à la souffrance des peuples une intensité particulière, longue et indéfiniment douloureuse. La réponse des pays occidentaux engagés dans la course vers le leadership mondial est donc de vendre leur démocratie et de vous obliger à s'en remettre aux élections générales. Elections comportant en elles-mêmes, les germes des futures fractures et contestations, sans résorber les rancunes et rancœurs nées des objectifs négatifs des faiseurs de guerres.
Les occidentaux qui selon les intérêts deviennent la communauté international, ou la coalition occidentale oublient en général les rudiments de la politique internationale aveuglés par leurs divergences d'intérêts qui paralysent leur choix. En d'autres termes, les parties en conflit et les peuples en souffrance attendent un choix clair d'une faction à aider avec un but politique, économique, connu de tous. 
Les objectifs positifs ont  le mérite d'avoir une position claire et cohérente quand on est un faiseur de guerre, c'est à dire clairement prôner la victoire d'un camp sur l'autre, avec un programme de gouvernement précis. L'objectif positif permet clairement de présenter ses intérêts, son homme et le programme économique qui permet de préserver ses intérêts  ou le maintien d'un allié. En conséquence, toute la diplomatie parallèle et les connivences diplomatiques et d'intérêts, participent à l'atteinte de ces objectifs. Les objectifs positifs d'un faiseur de conflit ou de guerre pour préserver ses intérêts ou anticiper les menaces des pays émergents permettent de d'occuper le "trou structural" généré par la rupture en général des négociations et des contacts.

Cela crédibilise l'action permet en général le rétablissement du monopole de la violence physique légitime. 

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