dimanche 1 février 2015

L'HOMO AFRICANUS 2015-2025: QUEL TYPE et DANS QUELLE SOCIÉTÉ ?

Comment, 55 ans après, reconstruire l'homo-africanus ?

L'Afrique souffre d'une chaîne de déficits portant sur la:
  • communication stratégique
  • modèle intégrateur
  • éthique, 
  • confiance, 
  • espérance, 
  • budget, 
  • doctrine...
Ces déficits ont eu comme conséquence : la désertion du sens de notre humanité comme celui du sens de nos vies occupées actuellement par le règne de l'argent facile sans foi, ni loi qui participe à une dérive mortifère des sociétés africaines et de l'homo africanus. L'Homme Africain désorienté, désœuvré, fatigué, désappointé, désespéré et quelques fois désespérant, ne semble plus désirer un régime fort, une dictature, ni une corruption des mœurs généralisée. Mais, la mise en chantier d'une Afrique de demain par le "haut", avec plus d'éthique, un dessein national, de nouvelles valeurs, grâce à une doctrine nouvelle d'unité et d'unification.

Il y a eu les tragédies de la ;
  • décolonisation, 
  • guerre froide et ses guerres de libération, 
  • des ajustements structurels avec le libéralisme triomphant
  • démocratie importée avec ses constitutions copiées collées, 
  • des guerres fratricides...
Beaucoup a été dit, écrit, imaginé, constaté, décrié, rêvé et pensé avec force sur l'horreur des Etats-cibles, l'hommage aux dictateurs, la hauteur des réponses des Etats et des alliés protecteurs, la gratitude aux donateurs, aux anciens colons, la violence de l'Etat et la complicité de leur justice, l'indignité du monde politique, la mise en place progressive des antivaleurs. Mais rien ou très peu sur quand, apparaîtra le signe du nouveau temps africain.

2 milliards 400 millions d'habitants dans 30 ans, nul doute que l'émergence africaine sera démographique et la véritable révolution africaine passera par l'homme: l'homo africanus.
  • Mais quel type d'homme, les déficits et les tragédies ont construit ?
  • Quelle société avions-nous hérité ? 
  • Si nous ne savons plus d'où nous venons, comment construire la société à venir, c'est à dire la nôtre, celle de nos fils et filles ?
Grâce à l'information sans frontières, l'ancien homo africanus a compris que l’angélisme face aux enjeux certes complexes de ce monde, la naïveté et l'ignorance maladive devront céder le pas au travail de vérité envers nous-mêmes, au pragmatisme et la constance dans l'effort.

Vers des sociétés africaines plus équitables

L'homo africanus doit se déployer dans ce nouveau rapport de forces démographique avec des contenus solides, élaborer par des africains pour des africains. Tout ce qui est fait pour vous se fait contre vous. 
Une lumière pointe à l'horizon, pour la première fois depuis plus 200 ans l'Africain a le choix entre plusieurs options de développement économique et le préfixe multi en Afrique, souffre d'une excitation particulièrement intense, du fait des effets mécaniques de la mondialisation. Nous avions hérité de la liberté donnée, celle octroyée à nos aînés. 
Notre actuelle société violente, est le prix à payer pour redécouvrir le sens de la vraie liberté. Nous allons enfin goûter grâce aux efforts et aux dépassements de tous, aux gains de la fraternité, de la saine compétition. Les sans voix, les silencieux, les sans avenirs, les petites gens attendent cette occasion pour rêver en perspectives avec un point fort sur la valeur de l'égalité. Depuis 55 ans ses "absences" restent le facteur de fragilité le plus important de nos sociétés.
L'indécence des hommes forts, des politiques et l'impunité, l'irresponsabilité, le manque de maturité intellectuelle et la désinvolture des élites, acteurs économiques et politiques désespèrent l'Afrique des invisibles.

Comment 2 milliards 400 millions d'individus vont se résigner à laisser à un parti de "faussaires de nos avenirs" le soin de combler le déficit d'espérance qui s'est creusé au sein de notre continent, de nos pays, de nos générations ?

Il devient impossible de nous habituer à la médiocrité, à la l'inefficacité, aux inégalités sociales, à la prolifération des antivaleurs.
L'effort à produire collectivement pour traverser les mutations de notre temps, comme pour résister aux dérives d'une société aux valeurs en déliquescence exige une société solide, instruite et plus juste. La première solidité vient de l'homme, c'est à dire de la dignité, de la fierté, d'un corps sain dans un esprit sain. Ces deux derniers ont été en continue cabossés. Nous avons effacé toutes nos dignités, toutes nos fiertés, tout sens de l'honneur, de l'engagement, du service bien fait, du beau, du magnifique pour se contenter du moindre effort, du peu et du ce n'est pas grave.

L'heure est venue de penser au bénéfice commun d'un retour de l'Homme DIGNE. Une réintroduction de la hiérarchie des valeurs où la course vers l'argent facile (pesa gai, kabela ngai, la main tendue) ne sera plus le standard culturel de référence en Afrique. La "société de la faim" organisée par les acteurs politiques et la main visible des puissances à réduit en esclavage larvée la conscience de l'homo africanus. Cette "conscience morte" déshumanise et fait de l'africain l'acteur de sa propre chute ontologique, notre travail va consister à humaniser le nouveau homo africanus en reformulant le droit du vivant.

Donner du sens au collectif esprit civique

Nous avons assisté depuis 55 ans aux successives démissions collectives avec le mot AIDE venu d'ailleurs. Les anglais disent, l'aide coûte plus cher qu'acheter.Soyons des passeurs de mémoire.  Le fait de l'éducation refait donc surface. Sans maîtrise de l'économie de la connaissance dans sa diversité, il est impossible de participer à l'émergence économique africaine. Il nous faut créer pour mieux s'en approprier, les nouveaux symboles de la première puissance démographique au monde en 2050. Il nous faut créer de nouveaux royaumes, dépasser l'Etat, trop étroit et petit pour disposer d'une vision conquérante du monde. Il faut que le centre soit l'Afrique et le point de départ de l'humanité doit redevenir le premier point des nouveaux premiers. Nous devons inventer de nouvelles médiations interethniques, intergénérationnelles. Créer en vue de sa diffusion, une doctrine nouvelle de l'homo africanus de 2015 à 2025. Transmettre enfin une histoire qui nous relie et nous invite au dépassement collectif et individuel. Celle que nous lisons et avions hérité du passé, est une chaîne d'histoires qui nous divise, rabaisse et piétine. 

Nous devons, pour ne pas subir encore l'histoire des autres, devenir en urgence des passeurs d'espérance et d'histoire revisitée.

De 2015 à 2025, nous sommes tous une partie de la solution africaine...agissons !!!

L'homo africanus, est aussi la reconquête d'espace publics et des temps communs. A côté de la sphère intime, communautaire, le vivre et l'agir ensemble dans notre maison commune doivent être ré-investis pour ré-inventer le premier étage de notre maison commune, celui du civisme.
Nos Républiques sociales sont menacées par la corruption de l'argent facile, tout se prostitue et tout le monde se prostitue pour de l'argent, pour un poste, une nomination, une promotion professionnelle, pour une maison sans fondement, pour la richesse facile. L'effort rebute, la facilité attire, le travail n'est pas la source d'épanouissement, l'intrique devient le fonds de commerce des faibles d'esprit. Notre République des valeurs positives est donc menacée par deux impasses: 
  • la remise en cause systématique de l'intelligence, de l'effort, du sacrifice et
  • le goût irréfléchit de l’argent facile. 
La dignité a été corrompue par l'ignorance des valeurs fondant la dignité de l'homme africain. Un homme puissant, responsable, fier, debout, paisible, prévenant, attaché à la terre de ses ancêtres, et vivant pour les autres. Les ruptures historiques ont brisé nos rapports avec la nature, l'homme, la culture et nous-mêmes.

L'homo africanus doit être refondé dans un nouveau esprit enrichit au contact des autres pour le temps présent. Un contrat social re-inventé, basé sur la responsabilité citoyenne. Responsabilité devant la Loi qui pose des limites au nom du bien commun, responsabilité dans l'effort constant et partagé "pour prendre soin" les uns des autres.

L'abolition des privilèges de toutes natures est le premier dispositif pour organiser la fin de la société de la faim. La lutte contre nos misères intérieures exige une formation permanente des "médecins des corps, des âmes et des esprits" meurtris par tant de vandalismes, d'indisciplines et d'insouciances face au complot du monde qui ne nous veut pas que du bien. Les prostitutions sociales ne peuvent s'estomper que grâce à une exigence de responsabilité civique de la "tête du poisson"

Le temps est venu d'un homo africanus comme réponse originale à la terreur de l'argent, à la violence de la cupidité, aux pauvretés des indifférences qui, dans la durée ont gangrené puis paralysé l'esprit de conquête intérieure et de résistance africain. Il devient donc urgent de s'affranchir des mondanités et des présidences venues d'ailleurs où l'esprit de cour n'a d'égal que celui de clan.
L'exigence nouvelle pour le politique africain est à la hauteur du défi de plus de profondeur et d'ancrage populaire. La distance entre l'élite, le politique et le peuple est devenue abyssale. 

L'Africain a faim, d'exemples de réussites, d'unités, de leaders, d'histoires heureuses, de moments de liesse, de rêves, d'avenirs. Il recèle d'initiatives et de générosité maintenu en veille du fait du trop de prostitution sociale. Il appartient aux autorités de l'Etat de recréer des cadres favorables à l'émergence d'une nouvelle citoyenneté. 

Nous vous invitons à faire partie de la caravane des savoirs que nous initions cette année, autour de la construction de l'homo africanus en tant que politique, institution, économique, social, culturel, élec-acteur, etc...

Est-il  possible de créer des grandes causes intergénérationnelles, qui puissent mobiliser les sociétés civiles africaines ?
Est-il possible de repenser l'éducation populaire des peuples, la conscientisation des masses laborieuses dans des délais compressés avec des moyens limités ?
Est-il possible de tirer les leçons de ces tragédies pour créer nos droits humains comme berceau de notre démocratie ? 

La première conversation stratégique ouverte de l'année aura lieu au mois de mars. Nous lancerons mi-février, un appel a contribution pour bénéficier de vos lumières, selon le plan de travail qui vous sera communiqué en temps utile. 

Patrice PASSY
Intelligence stratégique
patrice.passy@gmail.com 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

l'Afrique lui même est ce qu'il existe. est ce que l'HOMO AFRICANUS 2015-2025 est déjà là?
les maux que vous avez et que vous relevez souvent sont les rongeurs internes qui nécessite plusieurs dialyses pour une réveiller le vrai HOMO AFRICANUS qui habite en chacun de nous...
QUI sommes nous pour nos grands parents et Que seront sont nous pour nos enfants !!!!