L'Afrique est-elle capable de profondes
transformations pour développer une autorité de puissance avec ses deux
milliards quatre cent mille habitants en 2050 ? Deuxième
puissance démographique au monde dans 30 ans, il est temps de conceptualiser les contours de cette puissance.
En 2015, les peuples africains vivent dans un monde où les nouveaux rapports sont marqués par la concurrence violente que se livrent des États dans la course au leadership mondial. La plupart des enjeux, qui conduisent la vie quotidienne africaine, sont issus de choix globaux, qui sont en fait un habitacle imposé. Que l'on regarde la conduite de ces économies, le contrôle de leurs finances publiques, la mise en ordre des systèmes financiers mondiaux qui les affectent, l'industrialisation africaine est nécessaire. Il y a urgence d'une harmonisation du droit des affaires, des fiscalités applicables aux entreprises à l'intérieur de nos États, de la mise en place d’une vigoureuse réponse structurelle sur le "bouquet de manque africain", d’organisation de vraies politiques sociales collectives et individuelles, d'indispensable investissement dans les métiers d'avenir où ses ingénieurs sont loin de constituer une taille critique pour freiner le développement. Tout en 2015, appelle à la mise en commun des efforts, des intelligences, des stratégies et non au bal des égoïsmes étatiques, auxquels nous assistons depuis 55 ans. Ce bal des égoïsmes finira par être mortels aux africains, face aux grandes mutations que génère la mondialisation.
Le contexte
En 2015, les peuples africains vivent dans un monde où les nouveaux rapports sont marqués par la concurrence violente que se livrent des États dans la course au leadership mondial. La plupart des enjeux, qui conduisent la vie quotidienne africaine, sont issus de choix globaux, qui sont en fait un habitacle imposé. Que l'on regarde la conduite de ces économies, le contrôle de leurs finances publiques, la mise en ordre des systèmes financiers mondiaux qui les affectent, l'industrialisation africaine est nécessaire. Il y a urgence d'une harmonisation du droit des affaires, des fiscalités applicables aux entreprises à l'intérieur de nos États, de la mise en place d’une vigoureuse réponse structurelle sur le "bouquet de manque africain", d’organisation de vraies politiques sociales collectives et individuelles, d'indispensable investissement dans les métiers d'avenir où ses ingénieurs sont loin de constituer une taille critique pour freiner le développement. Tout en 2015, appelle à la mise en commun des efforts, des intelligences, des stratégies et non au bal des égoïsmes étatiques, auxquels nous assistons depuis 55 ans. Ce bal des égoïsmes finira par être mortels aux africains, face aux grandes mutations que génère la mondialisation.
Notre appel aux évolutions
endogènes africaines

Bien sûr, nous ne sommes pas sourds, nous entendons le vent mauvais des batailles fratricides sur les constitutions, sur l’alternance politique, sur la démocratique, drapé dans de pseudo-vertus de fausses valeurs nationales. Car qu'on me dise où est la souveraineté des États si endettés, que n'importe quel spéculateur, dans n'importe quelle place financière, peut obliger nos gouvernements à modifier leurs politiques économiques ou fiscales ? Qu’on nous dise, si une économie sans maîtrise de sa monnaie, sans institution fédératrice et reconnue par tous, peut orchestrer une émergence économique ? Enfin, sans maîtrise de l’économie de la connaissance comment produire un corpus théorique national, utile à la mise en œuvre des projets structurants et mobilisateurs pour nos souverainetés.
Appel à l'insurrection de l'audace conceptuelle
Notre rationalité est devenue économiste, son paradigme est le libéralisme triomphant. Nous n'avons plus d'autres ressources qu'un appel déraisonnable à la mise à mort de notre obsolescence créatrice... et à l'insurrection de l'audace conceptuelle. Ce qui relie, rallie, relate, États peuples nations, quelle que soit leur complexité constitutive ou découlant de l'Histoire, c'est souvent une idée, une éthique référentielle.
Cela peut aussi être une intention autour d'un projet global ; une stratégie d'ensemble liée à une vision commune des enjeux du monde ; un pacte républicain ou autre qui autorise le respect des différences et surtout leur expression positive. En clair : une politique et son appareillage. Par l'appareillage politique, la nation naturelle concrétise son optimal degré de souveraineté. La nation naturelle naît à elle-même par le Politique. La nation politique est une nation naturelle dotée d'une intention et des moyens d'agir dans le concert du monde. Mieux que l'idée d'indépendance, l'idée de souveraineté est la seule qui puisse mettre fin à toute forme de colonisation. On peut être indépendant et ne pas être souverain. La Françafrique est la gestion néocolonialiste d'un lot d'indépendances. Durant l'esclavage, beaucoup de nègres marron n'étaient pas « libres » : peu souverains en leur imaginaire malgré les chaînes rompues.
Construisons de nouvelles souverainetés collectives

La souveraineté met fin à toute forme de
colonisation en dotant une entité collective d'un outil politique d'abord
capable de s'auto-organiser, puis de maîtriser et de choisir les interdépendances
qui lui sont nécessaires (ses relations extérieures, ses adhésions, ses
alliances historiques, ses associations, ses choix économiques, son réseau
écologique international, sa coopération régionale, son maillage de luttes dans
les combats mondiaux, etc...). Les souverainetés peuvent établir entre
elles toutes formes d'alliances et d'associations, et s'articuler sur des
formes de convergences infiniment complexes, bien au-delà des fédérations ou
confédérations. En la matière, la capacité inventive, seule, confronte désormais
les limites.
L'idée de souveraineté, articulée en
différents niveaux et différents espaces, est adaptée à l'écosystème
interdépendant du monde contemporain africain. Là où l'assistanat-dépendance
accule les pays africains à une rupture avec l'écosystème du monde, le
processus de souveraineté optimale pourrait les réinstaller par la
responsabilité dans leurs propres réalités, dans celles de leur région et dans
celles du monde. S'opèrerait ainsi, l'affirmation positive et sereine d'une
volonté commune et d'une intention s'articulant en pleine conscience à d'autres
volontés et d'autres intentions. Par « volonté » et « intention » j'entends :
une autorité intérieure, individuelle et collective. Par « processus de
souveraineté optimale » j'entends : la récupération de tous les espaces de
souveraineté qu'autorisent le niveau de conscience collective et le rapport de
forces politiques en présence. Toute accession à l'autorité intérieure, nous
délivre des enfermements idéologiques, du verrou des mots d'ordre, et des
vieilles conceptions de l'État-nation. Toute autorité intérieure est génésique
en ces matières : elle crée des formes toujours nouvelles et toujours
dynamiques, en relation avec le monde.
Patrice PASSY
Conseil
en Intelligence Économique et Communication d’Influence
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