Par La Voix de la Russie | Pour se développer, les entreprises chinoises investissent activement dans le monde entier.
Les grands crus de Bordeaux, considérés il y a encore quelques années comme un trésor national de la France, sont en train de passer progressivement sous pavillon chinois. Au cours de ces 4 dernières années, les millionnaires originaires de Pékin, Shanghai et Hongkong, ont déjà mis la main sur une cinquantaine de châteaux viticoles dans la région. Et actuellement, les exportations annuelles des vins de Bordeaux vers le marché chinois atteignent 10% de la production totale.
Mais la France, pays du goût exquis, intéresse également les riches Chinois pour d’autres produits que le vin. Ils y achètent activement des biens immobiliers et des bijoux. Au cours de ces dernières années, le marché des pierres précieuses est devenu le plus important dans le monde. Pas étonnant, compte tenu du fait que la Chine est leader en nombre de millionnaires dans le monde.
Derrière cette passion des Chinois pour les objets de luxe se cachent des projets d’investissement de plus grande envergure. Le gouvernement chinois a simplifié récemment la procédure de sortie des sociétés chinoises sur les marchés étrangers. Désormais, les grandes compagnies de la RPC participent autant à des projets d’investissement qu’à des fusions-acquisitions à l’étranger. Et compte tenu du fait que l’économie des Etats-Unis et de l’Union européenne n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant crise, et que les entreprises dans ces pays ont besoin de soutien économique, des exemples de tels investissements ne manquent pas. Par exemple, le 10 janvier 2014, la société chinoise Synutra, spécialisée dans la fabrication de nourriture pour enfants, a commencé la construction d’une usine en Bretagne. La valeur totale des investissements dans ce projet s’élève à 100 millions d’euros. Le 9 janvier, la compagnie d'assurances chinoise Fosun International Limited a remporté l'appel d'offres pour l'acquisition de 80 % de l’activité d'assurance de la banque portugaise Caixa Geral Depósitos pour une valeur d’un milliard d'euros.
Certes, pour un pays où vit 20% de la population du globe, et qui représente à lui seul 10% du PNB mondial, 3% du volume mondial des investissements étrangers est négligeable, souligne dans un communiqué le ministère du Commerce de la RPC. Cependant en 2012, les investissements directs de la Chine à l’étranger ont atteint 87,8 milliards de dollars américains, ce qui représente 33 fois le volume des investissements étrangers de la RPC en 2002 (2,7 milliards).
« Les entreprises chinoises investissent dans l'économie américaine et dans celle de l'Union européenne pour se doter d’un équipement technique moderne et avoir un accès au savoir-faire dernier cri. Mais ensuite tout ceci sera utilisé en RPC. Les Chinois s’orientent principalement sur le marché intérieur. Cela s’inscrit dans le cadre de leur mission : de construire une « société de petite prospérité », explique Andreï Ostrovski, directeur adjoint de l’Institut de l'Extrême-Orient de l’Académie des sciences de Russie. « Le vin et les bijoux, c’est pour le plaisir. Cela relève de la volonté des millionnaires chinois de s’habituer à la vie à l’étranger. La Chine s’intéresse davantage aux pays de l’ASEAN, à la Corée du Sud et au Japon qu’aux pays d’Europe ou d’Amérique du Nord. Comme dit le proverbe chinois : « Un voisin proche est mieux qu’un parent éloigné.»
La coopération énergétique avec les pays en développement
S’intéressant davantage à ses voisins proches qu’à des partenaires économiques éloignés, la Chine, en manque de ressources énergétiques, est prête à faire une exception dans ce secteur. L’Union européenne et les Etats-Unis ne possèdent presque pas de ressources énergétiques. C’est pourquoi les sociétés gazières et pétrolières chinoises se tournent vers les pays d’Afrique, du Proche-Orient et d’Amérique latine, où des projets communs sont mis en place. La Russie fait d’ailleurs partie de ce groupe depuis le début des années 2000.
« La RPC importe en moyenne 260 millions de tonnes de pétrole par an, dont 40 millions sont fournis par l’Arabie saoudite, et 35 millions par l'Angola », continue Andreï Ostrovski de l’Institut de l’Extrême-Orient. « La Chine mène aussi une coopération active en matière d’énergie avec le Soudan et le Nigéria.»
La forme de partenariat économique de l’Empire du Milieu avec l’Afrique a une forme assez particulière. Généralement, la RPC propose des crédits et des prêts aux pays africains, que ces pays utilisent pour le développement de l’infrastructure impliquant la participation des sociétés de construction chinoises. Ces crédits sont ensuite remboursés grâce aux livraisons des hydrocarbures africaines en RPC.
Selon certains experts, au cours de ces dernières années, la RPC est devenue le plus gros partenaire de 54 pays d’Afrique en termes d’investissements bilatéraux. En tout, près de 2000 investisseurs chinois sont actifs dans les pays du continent.
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