jeudi 28 juillet 2011

RDC : Compétitivité Économique des Entreprises et Intelligence Stratégique de l'Etat

RDC : Compétitivité Économique des Entreprises et Intelligence Stratégique de l'Etat Congolais

                                     Par Patrice PASSY                                            
Conseil en Intelligence Economique

De quoi s’agit-il ?

Il s’agit de parler d’un sujet peu évoqué dans les milieux économiques congolais du fait des difficultés économiques que rencontre le pays. Ce tissu de difficultés est pour nous l’occasion de dynamiser la réflexion sur la compétitivité nationale congolaise et l’intelligence stratégique de l’Etat qui doit accompagner les activités des entreprises congolaises dans la sous-région.

La compétitivité est l’aptitude pour une entreprise, un secteur ou l’ensemble des entreprises d’une économie à faire face à la concurrence effective ou potentielle. Au niveau microéconomique, la compétitivité d’une entreprise désigne sa capacité à occuper une position forte sur un marché. L’évolution des parts de marché de cette entreprise est dès lors fondamentale pour apprécier la compétitivité. Au niveau macroéconomique, la compétitivité d’une économie nationale est la capacité de son secteur productif à satisfaire la demande intérieure et étrangère, avec en arrière-plan l’objectif de permettre une progression du niveau de vie des résidents du pays concerné. Les parts de marché d’une économie nationale peuvent également être mesurées (exportations nationales rapportées à un total mondial ou limité à un groupe de pays comparables) et elles constituent un bon indicateur de compétitivité. Mais à moyen-long terme, une baisse des parts de marché d’un pays ne traduit pas nécessairement un recul de sa compétitivité : ainsi le recul des parts de marché de pays anciennement industrialisés (Angleterre, France) paraissait-il inévitable au XXe siècle, avec l’émergence de nouveaux acteurs : la part de la France dans les exportations mondiales est passée de 10 % à la fin du XIXe siècle à 5 % aujourd’hui. La compétitivité (d’une entreprise ou d’une économie nationale) est classiquement désignée de deux façons différentes selon l’origine des facteurs de cette compétitivité : « par les prix » ou « par les coûts ». La recherche d’une compétitivité par les prix se réalisera en général par une politique d’économies d’échelle ou encore le développement du progrès technique visant à réaliser des gains de productivité. La diminution des coûts de production peut cependant se passer de gains de productivité (baisse du coût du travail ou baisse du coût des matières premières), et une compétitivité par les coûts en résulte. Pour une économie nationale, la qualité des spécialisations à une certaine date est décisive pour la compétitivité future : la diversification « marchés » (depuis plus de 10 ans pour les économies occidentales : Europe de l’Est et Asie) et la diversification « produits » (on observerait une « baisse en gamme » des exportations françaises contrairement aux exportations allemandes) doivent être pertinentes. Enfin, la sous-évaluation réelle d’une monnaie nationale offre mécaniquement une meilleure compétitivité par les prix (cas du Yen japonais pendant toutes les années 1980 et 1990). La compétitivité d’une économie nationale est aussi fonction du niveau d’imposition, de la qualité de la production au sens large, du tissu de PME et de la nature des réseaux de transports de l’économie concernée, etc.

Compétitivité Économique des Entreprises et Intelligence Stratégique de l'Etat Congolais

La RDC avec près de 68 millions d'habitants offre une situation paradoxale, marquée par un engagement tiède des services de l'État et une offre abondante d'informations et d'expertises (3e pays d'Afrique au sud du Sahara en termes de volume de production d'information), le plus souvent d'origine publique, et revers de la médaille, une sous-utilisation de ces données par les acteurs économiques. Cette sous-utilisation s'explique par :

  1. les multiples cloisonnements existants : cloisonnement entre les cabinets politiques et l'administration, cloisonnement entre administrations, entre ministères, entre organismes, entre secteurs public et privé.
  2. l’information reste encore un enjeu de pouvoir d’où le phénomène de rétention-diffusion de l’information selon les intérêts privés.
  3. l’information n’a pas encore été comprise comme un facteur stratégique et un levier complémentaire de compétitivité des entreprises.

En 2011, la RD-Congo, 3eme pays producteur d'informations spécialisées n'est que le 15e utilisateur, nous nous situons dans une économie de l'offre. Nous relevons que ces cloisonnements sont la conséquence d’une lente confluence des intérêts, des rôles et des incompétences qui empêche le développement des synergies publics/privés. Cette situation au stade actuel de l’économie congolaise, ralentie la définition d’une architecture nationale de protection du patrimoine économique de l’État. Cependant, en 2011, la RDC dispose de tous les moyens institutionnels et privés, pour construire un modèle de compétitivité économique opposable aux pays tiers de la sous région, susceptible de permettre, la redéfinition des priorités collectives qui intègrent bien entendu, les contraintes budgétaires du moment, la réalité environnementale, culturelle et économique des PME-PMI congolaises. Pour réaliser cette redéfinition des priorités collectives, une forte impulsion politique est nécessaire, soutenue par de nouveaux textes législatifs et un nouveau état d’esprit. Mais cela ne peut être envisagé que, grâce à une démarche à l’envers, c'est-à-dire investir dans les démarches amont (l’information pour le développement), plus dans les actions aval auxquels le FMI et la Banque mondiale nous ont habitué à savoir : des aides à la survie économique. Cette démarche exige un dépassement, celui du modèle d’organisation classique actuel en cours en RDC.

Pourquoi ?

Le Congo au regard des évolutions et de la complexité croissante des économies au niveau sous régional, a besoin d’une vraie politique de convergence d’intérêts entre le public et le privé, autour d’objectifs stratégiques identifiés par l’État stratège, appelée politique d’intelligence économique. L’État sous l’autorité du chef de l’État Joseph KABILA, doit dans un environnement de guerre économique, grâce au comité interministériel, définir son contenu : sécurité économique, compétitivité des entreprises, influence sous régional et formation des élites. De manière non cohérente, le libéralisme semble s’être imposé comme le modèle de développement épousant, le programme gouvernemental. Cependant, pour que les acteurs économiques souffrent moins des multiples pesanteurs congolaises, il faut réussir à concilier deux secteurs :

  • un secteur privé qui se doit de devenir dominant et un secteur public puissant mobilisé pour soutenir l’activité privée générateur de richesses et de croissance.


D’où l’idée du cabinet DB CONSEILS  de proposer, la création d’une Conseil National de Sécurité Économique (CNSE) pour résoudre le problème handicapant, qui est d’un côté, un système publique sclérosé et de l’autre un secteur privé étouffé fiscalement et administrativement. Le CNSE substantiellement différent du Conseil National de Sécurité existant mais complémentaire dans les faits, vise à faire coïncider le développement des entreprises du portefeuille, les intérêts de la FEC ainsi que ceux des autres acteurs économiques avec la préservation des intérêts de la puissance dont le périmètre des intérêts stratégiques restent encore à définir en 2013. D’où la nécessité de rappeler à l’État, l’obligation de faire sa mutation en 2014, pour passer de l’État gestionnaire à l’État stratège.
Trois axes majeurs doivent soutenir cette synergie public/privé, sans oublier la mutation de l’État.

I - Axe de la démarche

La prise en compte du facteur économique comme instrument de puissance de l’État. Il s’agira de mettre en place un cœur stratégique que l’on désigne sous le vocable de « connivence d’intérêts ».  Ce dernier sera composé d’un pool industriel, d’une banque de ressources, d’un pool bancaire, d’une technopole que l’État doit faire naitre après les « 5 chantiers ». Le tout articulé dans un processus économique globale et transversale que nous avons dénommé le « Congo en Chantiers », programme politique et économique subséquent au « 5 chantiers » du Président de la République.

II - Axe des structures

Un comité interministériel sous l’autorité du Premier Ministre serait de chargé de mettre en place un processus stratégique avec pour mission de définir:
  • le périmètre stratégique des intérêts de l’État
  • le périmètre stratégique des intérêts des grands groupes industriels et bancaires
  • une cartographie de grands travaux économiques
  • une cartographie des besoins des entreprises et des compétences locale
  • un « talent mapping » de la diaspora congolaise dans le monde s’avère obligatoire
  • une ingénierie financière adaptée aux besoins, contraintes et possibilités du Congo
A l’issue de ses travaux, un rapport sera remis au Président de la République, ce comité donnera naissance au Conseil National de Sécurité Nationale doté d’un système de financement innovant, favorisant la création d’un Fond Stratégique National (FSN) pour la mise en chantier des grands travaux économiques.

III - Axe de la méthode

  • Sensibiliser et informer les PME-PMI au patriotisme économique
  • Fédérer les institutions et les organisations professionnelles autour de l’intérêt national
  • Mettre en place une campagne de communication sous la forme d’une plate forme multimodale d’accès à l’information stratégique (guichet unique de l’information) utiles aux décideurs économique et politique
  • Mener une veille stratégique sur les principales évolutions et défis auxquels est confrontée l’économie congolaise
  • Développer l’influence de la RDC dans les organisations sous régionales dans un premier temps….

Si notre plus grand désir est de participer au réveil du géant, il est temps de passer de la compétence individuelle des congolais à l’intelligence collective du Congo, pour garder dans la sous région notre liberté, notre cohésion sociale et notre capacité à peser les économies de la SADC ainsi que celles de la CEMAC. Mais sachez que parler ne fait pas cuire le manioc…agissons !  


                                       

3 commentaires:

Unknown a dit…

je répond au nom de Donatien LUBOYA KASONGO, chercheur dans le domaine d'intelligence économique et stratégique. j'ai eu à poster sur le site mémoireonline mon travail de fin d'études académiques intitulé: "Intégration de l'intelligence économique dans les pratiques managériales des entreprises congolaises" et j'aimerais avoir vos coordonnées pour des contacts et des séances de travail dans ce field
me contacter sur dolkydonat@gmail.com; dolkydonat@yahoo.fr 00243811880022 00243992734392

Unknown a dit…

suis ravi

Anonyme a dit…

Depuis 8 ans...