lundi 23 décembre 2013

Sommet de l'Elysée: Contre-propositions afro-françaises pour une néo-décolonisation africaine - réponse au rapport Védrine-Zinsou


LE PROCESSUS DE NÉO-DÉCOLONISATION AFRICAINE

Patrice PASSY
Conseil en Intelligence Economique
Mouvement de Néo-Décolonisation de l'Afrique Francophone (MNDAF)


La ministre nigériane des Finances, Ngozi Okonjo-Iweala, a souligné que « les investissements de la Chine et de l’Inde sont de plus en plus importants. Nos partenaires traditionnels devront travailler dur pour nous convaincre de coopérer avec eux. La France peut, par exemple, jouer un rôle essentiel en nous aidant à relever le défi des infrastructures » 


La France en 2013 dispose t-elle de la culture stratégique, de projets structurants, des moyens financiers pour relever le defi des infrastructures, d'une vision politique pour l'Afrique afin de mieux épouser les courbes de l'émergence des économies africaines ?


Face à la Chine, les initiatives économique incohérentes, les réformettes, la démocratie imposée ou orientée et la volonté politique ne suffissent plus.

Le président François Hollande.  « L'Afrique est le continent de demain, de l'avenir. C'est une opportunité pour les Africains eux-mêmes, mais aussi pour les grands pays industrialisés, même si les pays émergents ont eu plus de célérité à comprendre le changement qui se passe en Afrique.  Le temps de l'Afrique est venu. »


Voici en résumé, l’offre française de participation à l'émergence économique de l'Afrique

La conférence de Bercy « Pour un nouveau modèle de partenariat économique entre l’Afrique et la France » a été organisée par le ministère de l’économie et des finances en partenariat avec le MEDEF International dans le cadre des manifestations du Sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique. C’est à cette occasion qu’a été remis le rapport « Un partenariat pour l’avenir ». Le document présente 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l’Afrique et la France.
Le rapport « Un partenariat pour l’avenir : 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l’Afrique et la France » a été rédigé, à la demande de Pierre Moscovici, ministre de l’économie et des finances, par cinq personnalités françaises et franco-africaines du monde politique et économique : Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères, Hakim El Karoui, Jean-Michel Severino, Tidjane Thiam, Lionel Zinsou. 


Cette manifestation qui a eu lieu le 04 et 05/12/2013 a été marquée par la présence du président de la République, François Hollande, qui avait cloturé l’événement, accompagné de Macky Sall, président de la République du Sénégal, d’Alassane Dramane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire et de Jakaya Mrisho Kikwete, président de la République unie de Tanzanie.
Six cents participants, chefs d’entreprises, membres de gouvernements africains, représentants d’organisations régionales africaines et dirigeants d’institutions financières étaient présents à cette Conférence économique, consacrée aux partenariats économiques, industriels et financiers entre entreprises africaines et françaises.
La conférence de Bercy s’inscrit dans le cadre des manifestations du Sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique des 6 et 7 décembre 2013. Voici en résumé ce que la France en 2013 se propose comme moyens, outils et démarche pour épouser les courbes de l'émergence économique des pays africains, elle le propose aussi aux Africains pour une nouvelle dynamique économique entre l’Afrique et la France.
Quinze propositions
  1. Poursuivre et amplifier les mesures révisant la politique  française de visas économiques afin de faciliter la circulation des acteurs économiques entre la France et l’Afrique ;
  2. Relancer la formation du capital humain, la coopération universitaire et de recherche, les échanges intellectuels et les orienter vers le développement ;
  3. Soutenir le financement des infrastructures en Afrique ;
  4. Réduire le coût de mobilisation des capitaux privés et des primes de risques appliquées à l’Afrique ;
  5. Contribuer au renforcement des capacités de financement de l’économie africaine ;
  6. Augmenter les capacités d’intervention de l’union européenne en faveur de l’Afrique ;
  7. Susciter des alliances industrielles franco-africaines dans des secteurs clés pour les économies française et africaine : agriculture, énergie, transport, développement urbain, biens de grande consommation, numérique, industries culturelles, santé, tourisme et sécurité ;
  8. Promouvoir l’économie responsable et l’engagement sociétal des entreprises ;
  9. Accompagner l’intégration régionale de l’Afrique ;
  10. Renforcer l’influence de la France en Afrique ;
  11. Réinvestir au plus vite la présence économique extérieure française en Afrique subsaharienne ;
  12. Intensifier le dialogue économique entre l’Afrique et la France ;
  13. Favoriser l’investissement des entreprises françaises en Afrique ;
  14. Faire de la France un espace d’accueil favorable aux investissements financiers, industriels, commerciaux et culturels africains ;
  15. Créer une fondation publique-privée franco-africaine qui sera le catalyseur du renouveau de la relation économique entre la France et l’Afrique.


FRANCE - AFRIQUE - 1960 -2013

DE LA CULTURE DE LA RENTE ET DES ZONES DE CONFORT ECONOMIQUE AU PACTE ECONOMIQUE DE DÉVELOPPEMENT MUTUEL FRANCO-AFRICAIN

En réponse à cette offre française pour une nouvelle dynamique économique entre l’Afrique et la France, nous proposons une contre-offre comme critique constructive visant à reformuler de manière globale et transversale les prérequis d'un vrai partenariat économique tant en France qu'en Afrique francophone. Mais avant, de manière très succincte, voici ce qui se passe loin des médias, des préjugés, des stéréotypes dans l'Afrique économique et démographique.

L’Afrique pourrait gagner des points de croissance supplémentaires avec de meilleures infrastructures, a estimé le 4 décembre  2013 à Paris, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka. Il s’exprimait  dans le cadre du Forum « Un nouveau modèle de partenariat économique entre l’Afrique et la France »,  volet économique du Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique.
Pour Kaberuka, les 5% de croissance actuels ne sont pas suffisants.  « Tout le monde se satisfait d’un taux de croissance de 5% du  PIB du continent depuis plusieurs années, a-t-il déploré. Mais ce n’est pas ce dont l’Afrique a besoin. Avec la forte croissance démographique, le niveau de croissance nécessaire devrait se situer à 7%. Cette différence entre 5% et 7% est due aux mauvaises infrastructures qui pénalisent le développement du continent. Donc, si nous avions de bonnes infrastructures, nous pourrions atteindre sans difficulté un taux de croissance de 7% par an.  Ce qui serait un bon départ pour l’Afrique. »
Un appel à la mobilisation du président de la BAD qui doit contribuer à éliminer les statistiques qui parlent d’elles-mêmes. Un Africain sur dix n’a pas accès à une route et le coût de l’énergie est deux fois plus élevé sur le continent que partout ailleurs dans le monde. L’Afrique produit à peine 2% de l’électricité mondiale et 600 millions d’Africains n’ont pas accès à cette source d'énergie. 
Résultat: Le manque d’infrastructures affecte la productivité des entreprises du continent de 40% !
Pour résorber ces manques et doter l’Afrique d’infrastructures à la hauteur de son développement, 120 milliards de dollars sont nécessaires. Dont les deux-tiers sont à investir dans de nouvelles installations (routes, aéroports, etc.) et un tiers destiné à l’entretien et la maintenance de ces équipements. Et il faut trouver le reste  qui se situe entre  45 et 50 milliards de dollars.
« Le chiffre peut paraître énorme, mais il n’est pas insurmontable », a insisté Donald Kaberuka.  Et le président de la BAD de préciser : « Le défi de BAD est de constituer un outil en trois points. 
  • Le premier doit permettre que les projets d’investissements dans les infrastructures deviennent rentables, sérieux et viables. 
  • Le deuxième est de mettre en place des investissements dont le risque a été atténué. 
  • Et enfin, le troisième point est d’utiliser nos propres ressources pour trouver des capitaux supplémentaires. »
Si le temps de l'Afrique est venu c’est parce qu’elle recèle d’immenses opportunités, avec sa population d’un milliard, jeune et urbanisée, et un marché émergent extrêmement dynamique, dans des secteurs tels que les technologies de l’information notamment. 

Si le temps de l'Afrique a sonné, c'est aussi parce qu'elle est capable de proposer à la France son offre d'émergence économique dans une logique d'offres et de mutualisation d’intérêts d'Etat et des peuples.

 1-Sommet de l'Elysée: Contre-propositions afro-françaises pour une néo-décolonisation africaine - réponse au rapport Védrine-Zinsou
Tous droits réservés 
Patrice PASSY
Conseil en Intelligence Economique
Mouvement de Néo-Décolonisation de l'Afrique francophone

Concrètement

Janvier 2014
Appel à contribution aux contributions franco-africaines sur la néo-décolonisation africaine de la France                                 
Lancement, organisation et gestion du processus africain de néo-décolonisation africaine de la France
  • Débat public afro-africaine sur l’opportunité ou non de poursuivre les rapports privilégiés avec la France
  • Création des commissions nationales de néo-décolonisation, management des ressources par pays, par sous région
  • création des commissions de coordination interne et de gestion des interfaces 
  • Campagne de communication, de recrutement des spécialistes des questions militaires, économiques, stratégiques, diplomatiques, géostratégiques 
  • Etablissement des objectifs politiques, économiques, militaires, scientifiques, linguistiques etc…
  • Ingénierie financière du processus, gestion du planning, des aléas et contraintes                                                     
Février
Réunions interministérielles sur les  Assises de la Néo-Décolonisation de l’Afrique francophone (ANDA) à Brazzaville en tant qu'ancienne capitale de la France Libre

Le « New Deal Economique Franco-Africain »

 Diagnostic des vulnérabilités multidimensionnelles et multisectorielles, multifactorielles, interculturelles 
  • Définition par pays du périmètre des intérêts stratégiques partagés avec la France et des intérêts stratégiques nationaux non partagés - Analyse des marges de manœuvres, des goulots d'étranglements, des espaces d'expression, des complexités par pays dans le cadre de l’émergence économique, présentation d’une nouvelle
  • Etablissement des intérêts collectifs entre les pays de la sous-région
  • Proposition d’un nouveau mode de gouvernance des rapports France – Pays
  • Présentation de la politique africaine des pays francophone pour la France (par pays, sous régionale, régionale, dans le cadre des relations bilatérales)
Mars
Réunion interministérielle sur le diagnostic de l’image de l’Afrique francophone Forum The New Homo Africanus (NHA) à Yaoundé

Création de la Charte de l’image et de la communication du New Homo Africanus

   Stratégie de positionnement et de communication du continent globalement et par pays selon sa diversité, son histoire, son image, ses périodes sombres, ses exemples, ses échecs, son émergence économique, ses religions, ses langues

Avril

Groupes de travail 1: (France et les 17 pays) sur la réécriture des manuels d’histoire, de géographie, de de sciences politiques, économiques, humaines et sociales. 

Chantiers opérationnels par pays d'Afrique francophone sur la langue française: conformité, aménagement ou dépassement

Etat des lieux et moyens d’action 

Le rayonnement et l’influence de la France en Afrique

Le rayonnement et l’influence des langues et cultures des ex Républiques sœurs d’Afrique en France

Mai
Groupes de travail 2
La QUESTION FRANÇAISE en Afrique francophone à Kinshasa 

Le Pacte de Développement Mutuel franco-africain

Pour une intelligence africaine de la question française: 
  • Analyse des forces, faiblesses, menaces, et opportunités de la coopération française vue d’Afrique
  • Management par projet et par objectif par pays, par sous région ou zone monétaire ( Zone NZIBU par exemple) des objectifs assignés à la nouvelle charte de coopération africaine pour la France – Création d’un Institut de coopération internationale franco-africaine 
Juin
Groupes de travail 3
La révision de tous les accords coloniaux et post-coloniaux en Afrique francophone à Dakar

La Politique Militaire de la France en Afrique a pour fondements les raisons suivantes :-Economiques – Culturelles - Géostratégiques et Politiques

Le groupe de travail doit permettre l’analyse de la faisabilité de création dans chaque pays d’Afrique francophone d'un « chantiers opérationnels d’émergence économique » en intégrant ces facteurs bloquant et déstabilisant en vue de déboucher sur l’établissement d’un AGENDA 18 (Les 17 pays d’Afrique francophone et la France) avec pour objectif un plan d’action du Pacte de Développement Mutuel franco-africain par pays, par sous région, dans une logique d'offres de partenariats et de collaboration non toxiques pour les gouvernements et peuples africains

Juillet
Groupes de travail 4:  
Chantier opérationnel sur les nouvelles zones monétaires d’Afrique francophone (CEMAC - UMOA) à Abidjan

Mise en plan d’un chantier opérationnel destiné à définir les modalités ''concrètes'' de mise en œuvre d’une nouvelle monnaie africaine (CEMAC ET UMOA) ou à abandonner le nom "zone franc" et l'établissement d'un régime flottant vis-à-vis de l'euro.

Août
Groupes de travail 5:  
L’Afrique francophone et l’enjeu Chinois
Somment Chine – Afrique – France à Kinshasa

Offre africaine d’émergence économique (CEMAC et UMOA):« New Deal Economique Afro-français» 

Septembre – Octobre – Novembre
  • Remise des rapports des groupes de travail et réunion des commissions interministérielles pour validation et préparation du sommet France – Afrique francophone
Le processus de néo-décolonisation de l’Afrique francophone va donc avoir pour contenus:
  • Le Nouvel Homo Africanus
  • Le Pacte de Développement Mutuel Franco-Africaine
  • New Deal Economique Afro-Français
  • L’Agenda 18 (France et les 17 Etats francophone) pour élaboration d’un plan triennal sur les trois points précédemment cités.
  • Communication des plans d’action dans chaque pays et organisation de la mise en cohérence des activités, planning, missions  et actions
  • Préparation de la base de travail, de négociation et d'accords lors du sommet des chefs d'Etat, préparation du sommet Afrique - France 
2- Propositions afro-françaises pour une néo-décolonisation française de l’Afrique
Tous droits réservés 
Patrice PASSY
Conseil en Intelligence Economique
Mouvement de Néo-Décolonisation de l'Afrique francophone

Organisation du processus de néo-décolonisation africaine en France

Le temps de l'Afrique a sonné, sauf qu'il y a une grave crise du temps français en Afrique francophone http://ppassy.blogspot.fr/2011/08/la-crise-du-temps-francais-en-afrique.html), il n'est pas trop tard, mais les marges de manoeuvres sont bien entamées. Voici nos axes d'intervention pour "pour tout changer, sans rien changer".

Axes d’intervention: Les conversations stratégiques nationales sur l’Afrique francophone

Qu'est ce que c'est ? 

C'est un système de pose de questions stratégiques visant la recherche des solutions adaptées à l'émergence économique annoncée du continent  dans lequel l'influence, le rayonnement et les parts de marché français s'érodent de manière accélérée. (http://ppassy.blogspot.fr/2012/08/intelligence-des-crises-et-crise-des.html) 

Ces solutions doivent être participative, transversale, globale et décloisonnée. En l'espèce, c'est un ensemble de rencontres politiques, économique, financière, interculturelle, universitaire, sociale, technologique,  organisées en France de janvier et Décembre 2014. Les conversations stratégiques nationales visent à prendre des décisions à long terme en matière de néo-décolonisation de la France et des français de l’Afrique, en particulier pour restaurer la crise de confiance, de crédibilité, d'image de la France en Afrique. 

Cela passe par la mise en place:

  • d'une Agence Intergouvernementale de Management des Intérêts Franco-Africains (AIMIFA) de 2014 à 2020, grâce à des chantiers opérationnels par pays et par blocs régionaux, présentés par les pays de la zone franc et validés dans le cadre 
  • du Pacte de Développement Mutuel franco-africain
Axe la démarche

Le système de pose des questions stratégiques, cinq questions principales.

Axe politique
  • Démocratie et développement: pourquoi l’Afrique francophone est la seule zone au monde ou le taux de mort violente des chefs d’Etat en exercice est le plus élevé au monde ?
Axe culturel et langue
  • Culture française et responsabilité: Quel est le poids de la culture française dans la moins value de la zone Franc ?
Axe militaire
  • Frénésie interventionniste: Y a-t-il une alternative durable aux interventions militaires récurrentes françaises en Afrique francophone ?
Axe monétaire
  • Zone franc: Pourquoi la zone franc est la zone économique la moins compétitive d’Afrique ?
Axe mondialisation
  • Mondialisation et la place de la France dans son pré-carré: Enjeux, place et rôle de la France dans une Afrique concurrentielle ?
Un débat franco-français et afro-français sera organisé, via 5 collèges transversaux d’experts et membres de la société civile.

Chaque collège aura pour vocation de préparer les réponses aux questions sectorielles qui vont se poser dans les groupes ci-dessous:

Groupe 1 : Démocratie africaine et développement économique africain, comment s’arrimer à l’émergence économique de l’Afrique à l’horizon 2025 (offre française du « new deal économique » mutuel franco-africain)

Groupe 2 : La France et ses intérêts en Afrique francophone: la révision de tous les accords post-coloniaux, coloniaux en vue de leur adaptation aux nouvelles donnes, remplacement par le Pacte de Développement Mutuel franco-africain

Groupe 3 : Création de l’agence intergouvernementale de management des intérêts franco-africains de 2014 à 2020

Groupe 4 : Comment adapter la zone franc ?

Groupe 5 : Travaux préparatoire visant la présentation d’un « document d'orientation préliminaire » sur la création de 17 pôles universitaires, 17 écoles polytechniques en Afrique francophone, Instituts technologiques, instituts nationaux de défense, centres d’analyse stratégiques gouvernementaux.

Groupe : Histoire, image, communication, la langue: la néo-décolonisation française de l’Afrique francophone

Chaque groupe va travailler en «  ateliers  » ; par exemple, pour le groupe 1, en trois ateliers :
  • Atelier no 1 : Démocratie française et Démocratie africaine: comment respecter le choix des peuples tout en veillant aux intérêts français ?
  • Atelier no 2 : La nouvelle offre française: le new deal économique français avec l’Afrique francophone (par pays et par sous région)
  • Atelier no 3 : L’émergence économique de l’Afrique, comment épouser les courbes de son développement ?
Chaque groupe devait se réunir quatre fois, la complexité de certains sujets peut obliger des groupes à organiser une ou deux réunions supplémentaires.

Remise des rapports des groupes de travail a l'Agence Intergouvernementale de Management des Intérêts Franco-Africains (AIMIFA), synthèse faite au président de la République

Concertations nationales
  • Réunion des partis, de la société civile, des experts sur le processus de néo-décolonisation de l’Afrique
  • Communication nationale AVANT le Sommet France-Afrique sur la néo-décolonisation en vue de préparer l'opinion à mieux accepter les différentes réformes structurelles, organisationnelles et fonctionnelles des relations entre la France et les pays d'Afrique francophone  
LE PROCESSUS DE NÉO-DÉCOLONISATION DE L'AFRIQUE FRANCOPHONE PEUT AINSI DÉMARRER SUR DES BASES SAINES, DANS UN RAPPORT GAGNANT-GAGNANT.
Patrice PASSY
Directeur associé de DB CONSEILS
Conseil en Intelligence Economique
Mouvement de Néo-Décolonisation de l'Afrique Francophone (MNDAF)


Nous commençons dès Janvier 2014
Le champ est vaste, il me manque des ouvriers et des cadres bénévoles, à vous plumes, vos esprits et volontés.

Janvier 2014

Appel à contribution aux contributions franco-africaines sur la néo-décolonisation africaine de la France                                 
Lancement, organisation et gestion du processus africain de néo-décolonisation africaine de la France

Travaux à faire pour ce mois
  • Débat public afro-africaine sur l’opportunité ou non de poursuivre les rapports privilégiés avec la France
  • Création des commissions nationales de néo-décolonisation, management des ressources par pays, par sous région
  • création des commissions de coordination interne et de gestion des interfaces 
  • Campagne de communication, de recrutement des spécialistes des questions militaires, économiques, stratégiques, diplomatiques, géostratégiques 
  • Etablissement des objectifs politiques, économiques, militaires, scientifiques, linguistiques etc…
  • Ingénierie financière du processus, gestion du planning, des aléas et contraintes

lundi 16 décembre 2013

"Doing Business" : pourquoi le rapport fait polémique

"Doing Business" : pourquoi le rapport fait polémique


Le classement de référence de la Banque mondiale est-il crédible ? 
Tout en y accordant énormément d'importance, un nombre croissant de pays africains commencent à critiquer le rapport "Doing Business".
"Je n'ai jamais rencontré les enquêteurs qui réalisent cette étude, et je m'interroge sur leurs sources. Leurs méthodes de collecte d'informations doivent être remises en question." Début novembre, Albert Yuma Mulimbi, patron des patrons de RD Congo et président de la Gécamines, n'y est pas allé par quatre chemins pour jeter le doute sur la crédibilité du rapport phare de la Banque mondiale : le "Doing Business", qui classe chaque année la quasi-totalité des États du monde (189 cette fois) en fonction de la facilité
Doing-Business info
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 Il faut dire que son (Abert YUMA) pays stagne à la 183e place. Avant lui, au Sénégal, c'est Macky Sall lui-même qui est monté au créneau. D'après le chef d'État, l'édition 2014 de ce rapport ne reflète pas la réalité des progrès réalisés par son pays (178e). Sur le continent, la polémique commence à enfler. Frédéric Meunier, l'un des experts du "Doing Business", explique : "Le propre d'un classement, c'est que, quand certains montent, d'autres descendent. Si vous parlez avec les représentants de la Côte d'Ivoire (qui a gagné six rangs cette année), du Gabon (+ 6) ou du Burundi (+ 17), vous entendrez un autre son de cloche." Les bons élèves mettent en effet leurs performances en avant pour attirer les investisseurs. De nombreux États ont même créé des cellules consacrées à l'amélioration de leurs performances en la matière. C'est le cas du Burundi, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée, du Togo et du Congo.

Que faut-il alors penser des récriminations ? 
À Washington, siège de la Banque mondiale, la question a déjà été prise en compte après des critiques formulées en mai 2013 par certaines puissances asiatiques : la Chine (91e en 2013 et l'un des principaux actionnaires de l'institution) et l'Inde (132e). Un comité, mis en place par l'institution et dirigé par Trevor Manuel, le ministre du Plan sud-africain, a ainsi passé au crible la méthodologie du "Doing Business". 
Ses recommandations 
  • Garder le rapport mais le renommer et, surtout, renoncer à classer les économies. 

Si Jim Yong Kim, le président de la Banque, a fermement rejeté ce conseil, il a néanmoins promis d'élargir certains critères et d'améliorer la méthodologie.
Car les résultats sont parfois incongrus, voire aberrants. 
Exemples : le Burkina Faso et la RD Congo sont mieux classés que le Canada en matière de raccordement à l'électricité tandis que Madagascar et le Nigeria se retrouvent loin devant la France en termes de protection des investisseurs (80e). 
Pour y voir plus clair, Jeune Afrique http://economie.jeuneafrique.com/index.php?option=com_content&view=article&id=20860 s'est penché sur la pertinence de certains des dix critères.
Accès à l'électricité
En matière de raccordement électrique, le Burkina et la RD Congo sont mieux classés que le Canada !






Le raccordement à l'électricité est l'unique critère du "Doing Business" touchant aux infrastructures. Mais attention, la notation sur ce point concerne seulement la complexité des démarches pour être connecté au réseau, leurs coûts et les délais d'installation. Ni la production ni la disponibilité électrique ne sont prises en considération. Qui plus est, ces éléments sont examinés pour les entreprises installées dans les plus grandes métropoles d'affaires. L'accès à l'électricité dans les villes intermédiaires et les zones rurales n'est pas étudié par les experts de la Banque mondiale. Mohamed Amar, directeur général de la branche internationale de la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg), conteste cette manière de procéder : "Avec cette technique, la Guinée (91e selon ce critère) est mieux classée que le Maroc (97e), alors qu'elle ne fournit, dans le meilleur des cas, que quelques heures d'électricité par jour à Conakry." Et d'ajouter : "Si un pays comme Maurice est aussi bien placé (48e), c'est aussi parce qu'il a un faible nombre de nouveaux raccordements à gérer sur un petit territoire. Ce qui n'est pas le cas en Afrique du Nord, où les progrès annuels sont importants et où le taux d'accès à l'électricité est plus élevé. En Tunisie (55e), nous recensons quelque 115 000 nouveaux raccordements par an... quand le Rwanda (53e) n'en compte que 1 000 à 2 000."
Autre écueil selon le Tunisien - qui a participé par le passé à la récolte de données pour le "Doing Business" dans son pays -, "les États qui ont fait le plus d'efforts pour investir, notamment en matière de production d'électricité, tel le Congo (175e), ne sont pas récompensés et restent dans les profondeurs du classement".
Environnement juridique
Via "la protection des investisseurs" et "l'exécution des contrats", les experts de la Banque analysent l'environnement juridique des entreprises. Le premier critère traite du cas où les actionnaires minoritaires d'une société cotée contestent un achat lancé par l'actionnaire majoritaire. Mais d'après l'avocat français Benoît Le Bars, cette situation est peu représentative des litiges portant sur la protection des investisseurs en Afrique. "Le nombre de sociétés cotées est extrêmement faible sur le continent. Le problème le plus courant en la matière, c'est la violation du pacte d'actionnaires, c'est-à-dire lorsque, dans le cadre d'un projet impliquant une société étrangère, l'une des deux parties ne respecte pas ses engagements", explique ce spécialiste de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada), surpris du mauvais classement du Sénégal (170e), "pourtant pas plus mauvais élève que les autres pays ouest-africains".

Commerce avec l'étranger
En revanche, l'avocat juge pertinent "l'exécution des contrats", critère qui apprécie le mode de résolution d'un litige entre un vendeur et un acheteur qui refuse de payer des marchandises non conformes. "Sur ce point, que le Cap-Vert (35e dans ce cas) et le Rwanda (40e) soient bien positionnés, ou que l'Angola (187e), le Bénin (181e) et la Centrafrique (180e) figurent en bas du tableau, le fonctionnement des systèmes judiciaires de ces pays est bien reflété", estime-t-il.
Exporter, mais aussi importer :
La Banque mondiale donne des bons points aux économies les plus ouvertes. Pour en juger, le "Doing Business" tient compte du nombre de documents indispensables pour expédier ou recevoir des marchandises par voie maritime, mais aussi du temps nécessaire et des coûts pour un conteneur équivalent vingt pieds (EVP). Parce que leurs économies sont très liées aux marchés européens, la Tunisie et le Maroc font figure de bons élèves en la matière (respectivement 31e et 37e). A contrario, les pays subsahariens sont, une fois encore, beaucoup plus bas. Le Gabon se situe par exemple au 135e rang et la Côte d'Ivoire au 165e. Abidjan exige par exemple neuf documents pour exporter et dix pour importer, quand la Tunisie n'en demande respectivement que quatre et six. Pis, le délai pour faire entrer une marchandise sur le territoire ivoirien est de trente-cinq jours, contre seulement seize dans un port marocain. Sans surprise, la situation est encore plus difficile pour les pays enclavés comme le Burkina Faso (174e) ou le Niger (178e), où le trajet jusqu'au port le plus proche entraîne des frais supplémentaires.
Création d'entreprise
Est-il facile de lancer sa société ? C'est l'une des questions phares auxquelles tentent de répondre les enquêteurs. Dans la plupart des États africains, le nombre de procédures administratives exigées reste important, tout comme celui des jours nécessaires pour les effectuer, le coût cumulé de toutes ces démarches et le montant minimum du capital requis pour constituer une entreprise. Même dans les pays mal classés, ces critères font peu débat. En ouvrant un guichet unique qui limite les formalités à cinq (contre dix auparavant), la Côte d'Ivoire a réduit le délai d'obtention des sésames de trente-deux à huit jours. Elle est ainsi passée de la 176e place en 2013 à la 115e en 2014. Reste que, en ne prenant en compte que les investisseurs nationaux, l'enquête de "Doing Business" sous-estime les difficultés rencontrées par les étrangers. Ainsi en Algérie, l'obligation qui leur est faite de trouver au moins un partenaire local (à hauteur de 51 %) constitue un sérieux obstacle.