lundi 19 décembre 2011

2012 : le drame africain (le DA) « La question de l’impossible africain »


ETAT FRANCO-AFRICAIN : INTELLIGENCE POLITIQUE ET STRATEGIE D’INFLUENCE
 Par Patrice PASSY - Conseil en communication d’influence et Intelligence stratégique

«Le désir est l'épreuve présente du besoin comme manque et élan, prolongé par la représentation de la chose absente et l'anticipation du plaisir ».
Paul Ricœur.
 
Cette définition du désir proposée par Ricœur constitue un excellent point de départ pour notre réflexion sur la question de l’impossible africain.
Chers internautes…souvenez-vous du succès du Sénégal sur la France (1-0) le 31 mai à la Coupe du monde de football en 2002. Imaginer la fierté du peuple Camerounais en ramenant des Jeux Olympiques de Sydney, la médaille d’Or de football à Yaoundé... Ils ont réalisé l’impossible. L’impossible en 2012 reste et va être l’élément constitutif du Drame Africain (je vais le nommer ici sous le vocable : le DA).
Ce qui suit est d’une simplicité robuste pour les peuples, merci de le transmettre aux jeunes et surtout d’insister auprès de la « marée noire des indignés » et des « silencieux démotivés ». Ces succès dis-je, avaient caressé l’estime de soi de ces peuples, la grande fierté d’avoir porté haut les couleurs du Sénégal et du Cameroun à l’international. Les Sénégalais et les Camerounais pendant quelques heures, jours et certainement des semaines ont permis à leurs  peuples d’oublier le quotidien moins valorisant pour vanter leurs réussites. Il en est ainsi, chers internautes dans l’histoire des peuples, en vivant plusieurs expériences de succès, un peuple développe graduellement un sentiment de compétence, c’est-à-dire la conviction qu’il peut mobiliser et utiliser efficacement un ensemble de ressources, de connaissances, de stratégies, d’habiletés,  d’expériences pour faire aboutir une réponse à son existence. Ce soir du 31 mai 2002, les africains et africaines étaient nombreux à espérer symboliquement, la défaite de l’ancienne puissance coloniale, mais sans trop y croire, parce qu’elle était impossible dans leur subconscient et conscience. Impossible n’était pas Sénégalais ce soir là. Ces victoires (Sénégalaise et Camerounaise) ont caressé l’estime de soi des africains de manière générale, une fenêtre était ouverte. Enfin c’est possible, de travailler et de gagner, d’être discipliné et de battre nos murs mentaux. Le volcan des frustrations africaines était entré en fusion, les laves brûlant d’espoir comme lors des conférences nationales dévalaient sur les pentes des impossibilités congénitales africaines, et le feu de la renaissance africaine chère à Mbeki (ancien président sud africain, chantre de la renaissance africaine) pouvait enfin brûler nos forêts des ignorances. Je vais trop vite peut être...Mais bon nous voilà au cœur du Drame Africain (le DA).
 
Le Drame Africain (le DA) c’est de ne pas avoir des exemples galvanisant, de manquer de repères fédérateurs, de figures de proue élevées au dessus des rivalités ethniques, des intérêts communautaires, et des dictatures.
En Afrique, la pensée vole, les projets foisonnent, les richesses dorment, les motivations s’essoufflent et les mots vont à pied dans un monde qui court à la vitesse de l’information et de l’image. Voilà tout le Drame Africain (le DA).
Qu’est ce à dire ?
 
Depuis, la rencontre avec le colon, l’Homme Africain n’a plus jamais été son propre fondement, son pathétique a été engendré par l’orgueil de l’Autre, sa continuité, tributaire d’une autre civilisation. Celle-ci pour se maintenir dans l'Homo africanus, a organisé ses lieux de pensées, de savoir et de rêves, le tout dans une logique de l’accoutumance ou par une stratégie directe et indirecte de l’emprise. Tous le disent et pas n’importe qui, Nicolas Sarkozy[1]. « Ils ont eu tort…Ils ont créé une angoisse, un mal de vivre. Ils ont nourri la haine. Ils ont rendu plus difficile l’ouverture aux autres, l’échange, le partage parce que pour s’ouvrir, pour échanger, pour partager, il faut être assuré de son identité, de ses valeurs, de ses convictions. Face au colonisateur, le colonisé avait fini par ne plus avoir confiance en lui, par ne plus savoir qui il était, par se laisser gagner par la peur de l’autre, par la crainte de l’avenir. »
L’impossible comme frein au monde des possibles africains
Quel est donc le frein qui retient les « Républiques sœurs d’Afrique » à l’intérieur d’un système d’échanges qui les aliène, les domine, sans contrepartie sans devoirs et responsabilité ?
Il s’appelle : Impossible
 
En l’occurrence, impossible est ce qui paraît tout à fait improbable aux africains. En 2011, après la Côte d'Ivoire, la Libye, toute l'Afrique a compris, que l'"utopie" devient impossible. Une utopie est une chimère, une construction purement imaginaire dont la réalisation est, a priori, hors de notre portée.

Mais pourquoi impossible ?
IMPOSSIBLE est d’une tension particulière dans l’État franco-africain. Notre drame c’est de n’avoir pas rendu possible nos impossibilités à l’égard de nous même et face à la France. Les contrats léonins (les accords de défense au soir des indépendances) qui caractérisent globalement la relation entre la France et ses « colonies » sont des contrats à maints égards abusifs qui engendrent en 2011, un déséquilibre global très fort instituant ainsi, une relation de puissant à faibles.
Beaucoup de personnes se posent naïvement la question suivante : comment la France réussit-elle à s’imposer à la mosaïque africaine ?
Parmi les solutions épidermiques que j’entends, il y a la rupture, le tout sauf la France. La solution en apparence est toute simple, pourquoi ne pas se révolter pour balayer cette domination qui dure depuis plus d’un siècle sur 14% du territoire du continent africain ? La mise en œuvre d’une telle solution est rendue difficile depuis les premiers instants de la rencontre avec l’Autre. En 2011, malheureusement, la situation ivoirienne et la mort de l’infortuné KADHAFI indiquent clairement que le mot impossible s’érige en mur antidémocratique.
Impossible, vue de France
Du coté français cet adjectif exprime dans le cadre de sa domination, une réelle difficulté : la mutualisation d’une véritable indépendance est un horizon insupportable à partager voire, à proposer aux africains.
Impossible, vue des palais présidentiels africains
Les francophones africains dans un rapport du faible au fort avertissent qu’exister, émerger et décider contre les intérêts français est une logique qui déborde des limites du bon sens, du raisonnable de notre histoire commune. L’acquisition des indépendances en 2012, différend de l’octroi des indépendances des années 60, est donc une double impossibilité franco-africaine. 
Quand vous posez la question de la liberté africaine hors média et sans langue de bois aux pouvoirs politiques et aux entreprises françaises du CAC 40, ils vous répondent que c’est : impossible. Les relais locaux ainsi que l’élite décisionnelle dans un défaitisme traditionnel, répondront aussi avec le même fatalisme : c’est impossible. Puis, têtes baissées, ils ajouteront, je sais que ce n’est  pas ce qui devrait être dit cher monsieur, mais c’est impossible.
Pourquoi c’est impossible ?
En Afrique francophone, l’homo-africanus à développé une nature, celle de l’impossibilité d’action, d’agir, de faire et d’être. En se faisant confisquer par le colon, ses libertés des suites de sa défaite de la pensée, il s’est ainsi privé, son propre libre choix. La défaite de la pensée a donc érigé dans l’homo-africanus, un « baobab des servitudes » que le colon a laissé à ses relais locaux, le soin d’amplifier, de pérenniser et de rentabiliser. Pour être et durer, le génie français a fait assimiler aux « génies africains » ses intérêts particuliers présentés comme intérêts franco-africains. La France a donné à ses idées tout au long de ces échanges asymétriques une forme d'universalité,  de vérité universelle. De sorte que, la société métropolitaine pendant la colonisation, en plus de générer des réalités et conduites sociales, a fournit aussi des représentations idéologiques qui ont servi à s'assurer l'adhésion des élites, et des relais locaux qui, eux, ont assuré et continue de maintenir l’État franco-africain en place. 

Le meilleur exemple est la défense de l’exception culturelle française grâce à l’Organisation Internationale de la Francophonie. Cette illusion de l'intérêt collectif franco-africain est entérinée par le soft power  à la française véhiculé par l’histoire, l’enseignement, l'éducation, la religion, la coopération française, les moyens de communication de masse (télévision, radio, journaux) etc. Le formatage intellectuel ainsi que le cadrage moral n’ont fait que renforcer les pauvretés africains et promouvoir le règne des corruptions et du chaos déstructurant.
Le Drame Africain (le DA) est  devenu, la capacité intellectuelle que les africains ont, à faire de beaux constats, sans jamais construire en réponse, une solution constante dans la durée, cohérente et transversale à nos impossibilités. Tel est le drame africain ! 
Impossible est aussi le refus d’être
Le Drame Africain (le DA) c’est le refus volontaire de marquer d’une manière indélébile la conscience collective française dans un sens qui nous soit favorable. L’impossibilité africaine résume ainsi les péripéties existentielles de la raison africaine qui cherche dans ses déploiements des suites de la rencontre avec l’Autre, la symétrie et  l’équilibre d’une présence à redéfinir et d’une harmonie à réaliser.
Le Drame Africain (le DA) est le parcours du combattant africain voulant s’approprier la modernité française imposée sans lien organique avec sa capacité d’appropriation ou d’assimilation. «…L’Afrique a sa part de responsabilité dans son propre malheur. On s’est entretué en Afrique au moins autant qu’en Europe. Mais il est vrai que jadis, les Européens sont venus en Afrique en conquérants. Ils ont pris la terre de vos ancêtres. Ils ont banni les dieux, les langues, les croyances, les coutumes de vos pères. Ils ont dit à vos pères ce qu’ils devaient penser, ce qu’ils devaient croire, ce qu’ils devaient faire. Ils ont coupé vos pères de leur passé, ils leur ont arraché leur âme et leurs racines. Ils ont désenchanté l’Afrique. Ils ont eu tort...»[2] 
Toutes ces pertes (repères historiques, pertes culturelles, enrichissement culturel non maîtrisé, confusion identitaire, le nouveau rapport à l’argent, à la richesse, au Dieu d’Israël, d’Abraham…) comme un torrent de boues ont submergé tous les systèmes de défenses et d’adaptation de l’homo africanus au nouveau monde importé. 
         Il y a un Drame Africain (le DA) parce que l’État franco-africain dont le but véritable est de maintenir l'ordre depuis de Gaulle a été établi et renforcé en tant que médiateur des intérêts supérieurs de la France et des intérêts africains. Toute organisation intelligente a compris que dans cette mondialisation accélérée et sans scrupule, seul un regroupement d’intérêts peut donner aux États qui se donnent les moyens, une force et des marges de négociation sur le plan international.
Que constatons-nous dans la mosaïque africaine ?
       Aussi irréaliste que ça puisse vous paraître, la mosaïque africaine à du mal à passer de la logique concurrentielle interne[3] pour le panthéon français à une coopération interafricaine porteuse de germes fédératrice d’intérêts. Elle n’y voit pas d’intérêts immédiats. Cette mosaïque a du mal à traduire par des actes, les implications nécessaires, d’une culture stratégique régionale. Les « Républiques sœurs d’Afrique » sont encore à s’opposer sur des intérêts individuels, sur des titres honorifiques, des honneurs sans fondements, au nom des peuples. Tel est le drame africain !
        Il y a un Drame Africain (le DA), car est le passé coloniale dont les effets continus, n’ont jamais été analysés 51 ans après, en vue d’une thérapie de groupe, constitue un mur difficile à franchir avec que des mots et des besoins d'aide... La colonisation a violemment colonisé l’imaginaire et nous empêche d’envisager « demain » autrement qu'avec des lunettes d'emprunt. Elle a réussi à  nous plonger dans l’obligation de délaisser notre écosystème de vie pour être marié de force au système capitaliste français. Celui-ci nous a enseigné que le génie français nous apporterait un futur meilleur, que notre humanité serait sans cesse améliorée. Dire que la gestion de la colonisation par la France n’est pas responsable du réel africain francophone à ce jour est une injure à l’intelligence de la jeunesse africaine. Dire que l’impréparation de la décolonisation n’est pas le générateur du drame de l’Afrique est une provocation, un crime contre l’esprit. La colonisation est au centre de nos infériorisations, le sentiment d’être et d’exister par procuration sur la scène internationale, rejeté, abandonné, incompétent sont des notions volontairement développés par l’Autre par et dans sa langue aux fins de développer une faible estime de soi.
      Le Drame Africain (le DA) est donc un tissu de servitudes, d’incapacités et d’échecs que les effets secondaires de la colonisation ont laissé métastasé sans perspective de soins ou de thérapie de groupe dans l'homo africanus. Le drame africain est cette faible estime que nous avons de nous, qui nous prive toute anticipation sur l’avenir et nous interdit toute démarche prospective, car à quoi bon ! Mieux vaut attendre l’aide de la France. Le mot est lâché. L’aide : véritable drame de l’Afrique, source de notre honte, source de profit des intérêts français, de détournement de toutes nos richesses : le crime économique parfait. A ce jour la génération du millénaire a compris que compter sur l’aide de la France c’est mourir par les intérêts français. La France a participé activement à la « léthargie permanente » des disponibles africains. Sous le manteau circule un constat : avec la France comme mentor économique les africains n’ont pas connu un « monde des possibles » comme le disait Karl Popper, mais ont hérité d’un « impossible monde ». Tel est le drame africain.
Le Drame Africain (le DA), est que nous sommes le seul continent qui ne possède pas, ou très peu, ses propres spécialistes, analystes, savants, idéologues, constitutionnalistes, Prix Nobel. Quand ils ont le bonheur d'exister ils sont soit étrangers, ou issues des écoles d'ailleurs. 
Et pourtant, les connaissances sont considérées aujourd’hui comme un actif stratégiques tant par les entreprises françaises en Afrique que par l’État français. Elles sont donc pour ce dernier un pouvoir.  Grâce à la connaissance de nos terroirs, de nos forces et faiblesses, de son savoir-faire indéniable, la France s’est dotée d’un pouvoir puissant et séculaire. C’est grâce à ce pouvoir qu’elle a su maintenir les États africains dans un système de dépendance intégrale. Mis au point sous la cinquième République, exécuté par Foccart principalement, ce système modulaire et modulable, toujours en vigueur est  comme un agrégat de mutants qui s’adapte sur le corps économique « Afrique » selon les appétits des concurrents/partenaires de la France.
Il y a  Drame Africain (le DA) parce que les connaissances, l’intelligence, les savoirs, les compétences sont les ennemis du pouvoir en Afrique. Il y a drame, parce que c’est interdit de s’élever par l’effort, le courage, l’initiative, la compétence, le mérite. Il y a drame, parce que toute réussite en Afrique francophone est suspecte. Les connaissances sont une source de peurs et d’angoisses pour les classes dirigeantes, la lumière dérange dit-on. Pourquoi : souvenez du manque d'estime de soi et son corollaire le manque de confiance. Un effet secondaire de la colonisation.  Il y a drame, parce que les combines et non le management de projets, valorisent mieux celui qui sait s’en servir.
 
Pour conclure
L’Afrique francophone a vécu en 2011, de manière éclatante la dictature du système de dépendance intégrale français.  En effet, ce système grâce à sa communication d’influence, drapée de ses paravents (droit de l’homme, droit d’ingérence humanitaire, prime à la démocratie, l’Organisation des Nations Unies, les accords de défense postcoloniaux, la pseudo protection des populations civiles…) a bien stigmatisé puis réprimé toute indépendance économique et politique hors de France par extension depuis quelques temps, hors du monde occidental. Les élites d’Afrique francophone, c'est-à-dire les consommateurs de ces produits de la communication d’influence, n’ont opposé aucune résistance face à la médiacratie française. La raison est d’une efficacité redoutable. 
Sans points d’ancrage (culturel, philosophique, coutumier, traditionnel, sociologique, intellectuel, linguistique…) du fait d’un demi siècle de formatage tout azimut, ces élites ont assisté sans défense, sans combattre faute d’appartenance, à la mise en œuvre d’une solution française en Côte d’Ivoire, en Libye au mépris des règles élémentaires du droit international. Les paravents présentés par la communication d’influence ont paralysé l’ensemble des peuples africains qui ont tous suivi, regardé, applaudi une réalité dont les dessous des cartes et le rapport de forces les rendent complices de leur propre mort. Ces paravents ont diabolisé toutes lucidités, laver tout cerveau et rendu dépendant les Ivoiriens de la solution française. La prise du contrôle des esprits s’exerce par la tyrannie médiatique. La surinformation made in France est l’un des moyens mis en œuvre par le véritable bras armé du système de dépendance intégrale qu’est la diplomatie de connivence[4] en Afrique francophone où les chefs d’Etats Africains ont lâchement acquiescé et fermé les yeux devant le « délit d’arrogance du maître » en Côte d’Ivoire. 
La dépendance, est cette capacité qu’a la France à générer le manque de solutions africaines aux problèmes africains. C’est une combinaison de facteurs, qui a ainsi scientifiquement décérébrer l’acteur politique africain. Elle lui a fait porter un corset multi-blocages qui l’oblige à éviter de nuire aux intérêts français qui deviennent à cause des avancées chinoises sur le continent dans le "pré-carré français": les intérêts occidentaux..                                        Tel est le Drame Africain en 2012
 
patrice.passy@hotmail.fr  



[1] Allocution de Nicolas Sarkozy, prononcée à l’Université de Dakar 26 juillet 2007
[3] Être appelé le doyen des chefs d’États africains est très important en Afrique francophone, un chef d’État est très malheureux quand le titre ami de la France lui est retiré…

[4] Derrière ce flou terminologique se dissimule une continuité profonde : la prétention des plus «grands», formalisée à partir de 1815 à travers une «diplomatie de concert», à se partager le pilotage du monde. On retrouve aujourd'hui cet entêtement oligarchique dans les nouveaux «directoires du monde» que seraient le G8 puis le G20, qui renouvellent pourtant les blocages. La diplomatie de connivence : Les dérives oligarchiques du système international. Bertrand Badie . Edition :  La Découverte


1 commentaire:

patience kabamba a dit…

Excellent commentaire. Par la soif du pouvoir Ouattara et surtout sa femme Francaise a qui ne manquait que le titre de premiere dame, la France a envoye un message aux Africains du CFA; un message leur rapellant brutalement leur subordination naturelle a la puissance coloniale.
Les chefs d'Etat Africains, en fermant les yeux sur le sort de Kadafi ont montre une couardise hors paire. C'est un club qui devrait tout simplement se disloquer car incapable d'une vraie solidarite en face d'une OTAN injuste et terroriste.