Par Patrice PASSY
Au nom de l'histoire commune

D’où la pauvreté des débats sur l’impact de la présence française et ses effets directs sur le sous-développement patent de l’Afrique francophone. Cette non conscience est le fruit du génie français qui a fabriqué une histoire générale africaine « habitable » par les africains mais qui concourent aux objectifs des intérêts français. Car, cet « habitable » créé par l’esclavage, enchaîné par la colonisation a mis en place des mécanismes de production et d’acquisition des connaissances, ainsi qu'un système modulaire et modulable de dépendance intégrale, le tout dans une logique d’accoutumance au niveau individuel, tout en se déroulant dans ces États d'Afrique francophone.
Les effets de la classification française
L’Afrique francophone a été construite à cause, grâce, avec et autour des intérêts français. L’homo africanus n’est qu’un produit de cette construction, phagocyté, reconditionné, classé et enfin normé, il a été façonné pour servir et se soumettre. Les États d’Afrique francophone ne sont qu’une évolution historique et économique logique de ceux-ci.
Le temps africain est pathétique parce que la dernière livraison française en Côte d'Ivoire a été pathétique car, fruit de la classification française. Il n'y a qu'en Afrique francophone qu'on voit les événements d’un Etat indépendant se dérouler ainsi. L’Afrique francophone a été classée, divisée, étiquetée, normée selon les critères français qui définissaient le normal, mieux la démocratie française en Afrique francophone. La norme française devient ainsi le maître étalon du jugement du plus fort et de sa morale. Depuis les "indépendances" de manière consciente cette classification ouvrait dans plusieurs domaines, l’espace des choix de domination et les orientations d’assujettissements y afférant. Classer, normer a substantiellement modifié, dilué, décomposé l’Africain en faisant naître un nouvel homo africanus. Car la domination française par sa manière de délimiter la norme du pays colonial a définit l’Afrique française et son contenu politique, économique et culturel d’aujourd’hui.
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Celle-ci a jalonné le parcours des timides évolutions des années zéro de développement. Elle a asséché la pensée, invalidé les identités et contribué à l’appauvrissement des intérieurs. Par voie de conséquence, nous sommes au cœur de la conséquence primaire et des conséquences secondaires du fait colonial. Dire que ce n’était pas le but c’est nous mentir ou se mentir à soi-même. « L’Afrique appartient presque entièrement aux européens, surtout aux français et aux anglais » lit-on dans un manuel intitulé «La géographie par l’image et la carte n° 126. Section préparatoire et classes enfantines en 1930», les élèves d’hier étaient et sont encore pour certains, les responsables politiques de la France d’aujourd’hui et leurs enfants l’élite française actuelle. Par conséquent, il est plus aisé de comprendre le mépris de cette frange de l'élite française a envers les intérêts africains. Nul doute que, l’héritage psychologique, intellectuel, culturel, philosophique, social et religieux est toujours porteur à l'égard des africains, de l’ancienne interaction dominants-dominés.
2013…Avec la mondialisation: le temps d’Afrique francophone est donc pathétique

Ce temps est pathétique à cause du refus africain d’une victoire réparatrice sur lui-même.

Le temps africain est celui de la chute
Il pathétique en 2013, parce que, le temps africain est celui de la chute : c’est à dire la chute existentielle de la mosaïque francophone. Celle-ci est la conséquence des failles spirituelles. En ce sens que toute réparation, toute construction, toute fierté, toute estime de soi ne peut venir que de l’esprit . La colonisation est un un brise-lien, parce qu’elle à fait perdre aux colonisés le lien avec l’Être Véritable. Cette dimension infinie avec laquelle, par nature, ils étaient reliés. La colonisation a été un viol des intégrités et intimités africaines, elle a éloigné de toutes dimensions, au fur et à mesure que ses politiques de domination, d’assujettissement puis d’assimilation identifiaient le colonisé à sa propre forme, sa propre culture, sa vision du monde. Le fait colonial a amenuisé le pouvoir de création du colonisé, qui lui dépendait de la clarté de leur conscience. Ce choc a plongé le colonisé dans un cycle de non conscience et aussi dans un cercle vicieux dans lequel leurs actes toujours plus décalés les enfermaient dans une souffrance toujours plus grande qui, elle-même créait une forte impression sur leur esprit en solidifiant pour longtemps l’enfermement.
Ce temps est pathétique parce que la souffrance africaine est ontologique
Cette chute à laquelle nous avons « toujours participé » selon les africanistes est une force continue irrésistible du fait de nos faiblesses depuis 53 ans. L’Afrique francophone devient ainsi une zone de confort stratégique français où toutes logiques anti-économiques, les comportements anti-démocratiques, ainsi que le mépris français pour tout développement économique sont en pilotage automatique. C’est pourquoi parler de liberté, de démocratie réelle et de développement économique intégrale de la zone franc à l’Elysée ou au quai d’Orsay est un affront intolérable aux intérêts français qui se réprime de manière brutale....
Ainsi commence, CAFÉ HISTOIRE AFRIQUE, lieu de pollinisation mutuelle, d’échanges d’expérience et de connaissance sur l’Etat franco-africain, l'histoire d'Afrique francophone, l'enjeu chinois et l'union africaine, etc...
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